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Politique Publié le vendredi 4 novembre 2011 | Le Temps

Crise autour du 8e congrès de l’Ugtci : Les vérités de la candidate Mariatou Guiéhoa

On entend constamment dire que vous êtes la «dame de fer» à l’Ugtci. Ce profil correspond-il à votre parcours syndical ?
Si je suis la dame de fer à l’Ugtci ? Je considère ce regard de mes camarades comme une marque d’amitié, de respect et de considération à l’égard de ma vocation de syndicaliste. Mais c’est aussi une responsabilité que de mériter la confiance que les autres placent en vous. Et je continuerai mon combat pour le bien-être des travailleuses et travailleurs de Côte d’Ivoire. Les femmes ont tenu leur place avec dévouement dès les débuts du combat syndicale en côte d’Ivoire. A la naissance de l’ Ugtci, en 1962, elles occupaient les postes aux « affaires sociales » ou étaient des trésorières adjointes. Mais elles se sont dévouées à la cause syndicale et ont gravi les échelons. On peut citer des pionnières comme Simone Leroux du Syndicat des sages-femmes, N’Daze du syndicat des infirmiers, Mama Fofana du syndicat des assistants sociaux, Marie Adé Claire, Kouadio Marguerite du Syndicat des agents interministériels de la Fonction publique, et moi-même, secrétaire générale du Syndicat national des enseignants d’éducation permanente de Côte d’Ivoire (Synadeep-Ci). Koffi Joseph, 1er Sg de l’Ugtci, puis Adiko Niamkey ont fait la promotion de la femme dans le mouvement syndical. Adiko a travaillé aux côtés de ses pairs à faire respecter le quota de 30% de femmes à la centrale. Les femmes, disait-il, sont appelées à jouer les premiers rôles à l’Ugtci et à la diriger. C’est d’ailleurs mon vœu en tant que femme leader.
Pouvez-vous nous décrire votre parcours syndical ?
En tant que secrétaire générale du Syndicat national des enseignants d’éducation permanente de côte d’ivoire (Synadeep-Ci), j’ai été membre du Comité directeur de l’Union pendant plusieurs mandats en qualité de 2e secrétaire générale adjointe, aux côtés d’Adiko Niamkey. Il fut un homme de vision dont je salue la mémoire. Il fut l’une des plus grandes figures africaines du syndicalisme. Je suis en outre la représentante, au niveau international, de l’Ugtci à la Confédération des Syndicats libres (Csl).
Beaucoup à l’Ugtci disent que vous êtes la mieux placée actuellement pour diriger la centrale. On sait que l’élection du nouveau secrétaire général de l’Ugtci va avoir lieu au prochain congrès. Mettons fin au suspense. Etes-vous candidate ?
Oui, je suis candidate à l’élection du secrétaire général de l’ Ugtci et je me présenterai à notre 8ème congrès. Les camarades qui me font confiance n’ont pas tort de dire que l’Ugtci se meurt. Il faut remettre notre centrale debout, après plusieurs années de léthargie. Elle est devenue méconnaissable. Tous les syndicats affiliés ont constaté qu’elle est plongée dans un coma profond. C’est triste car l’Ugtci est une pièce maîtresse du mouvement syndical en Côte d’ Ivoire. Il nous faut donc des personnes nouvelles à la tête de l’Union, pour la redynamiser. Car beaucoup d’anomalies sont à corriger au niveau de la gestion même de la centrale. Et j’ai un programme pour un changement positif, pour relancer l’Ugtci. Mais souffrez que j’attende la campagne pour le dévoiler.
A ce sujet, les syndicats affiliés dénoncent le dépassement de mandat du bureau sortant et demandent que les instances indiquées soient convoquées pour fixer la date du prochain congrès ordinaire de l’Ugtci maintenant. Qu’est ce qui ne va pas?
Tout le monde à l’Ugtci attend avec impatience que le Conseil syndical soit convoqué dès maintenant pour fixer la date du 8e congrès ordinaire qui doit procéder au renouvellement des instances de l’Ugtci. Le mandat de l’équipe actuelle a expiré depuis mai 2010. Cela fait plus d’un an que le congrès aurait dû se tenir. Ce dépassement de mandat met l’organe dirigeant dans une situation d’illégalité, au regard des textes de l’Ugtci. Ce qui ternit l’image de la centrale au plan national et international. Il faut que des décisions soient prises dans les jours à venir, pour mettre fin à cette situation.
Il se murmure que l’équipe sortante veut rejeter le congrès à l’année prochaine, à cause des législatives de décembre 2011…
Nous ne pouvons pas, en tant centrale syndicale de premier rang qui doit donner l’exemple, finir l’année 2011 sans tenir notre congrès. Qui plus est, il faut éviter de politiser le débat syndical. En quoi le congrès de l’Ugtci est-il lié aux élections législatives? Nous ne pouvons pas accepter des faux prétextes pour retarder la tenue de notre 8e congrès. Les syndicats de base attendent la date du prochain congrès avec impatience. Rappelons que notre 7e congrès s’est tenu en 2005, en pleine guerre. Pour ma part, je confirme ma candidature et j’en appelle à toutes les unions locales et régionales, à tous les syndicats affiliés pour qu’ils se joignent à nous dès maintenant
Réalisée par K. Kouassi Maurice
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