Au Mémorial Modibo Kéita de Bamako, Goddy Leye revit ! L'exposition que la jeune commissaire Ruth Belinga, lui consacre dans l'une des salles de cet édifice à l'occasion de cette 9ème biennale africaine de la photographie, résume, avec émotion, toute la plénitude de cet artiste pluridimensionnel camerounais disparu en février dernier. A l'image de Goddy Leye, qui était un vrai « touche-à-tout » artistique, cette « expo » mêle habilement, installation, performance et vidéo. Une urne transparente, à travers lequel aperçoit-on les cinquante-quatre drapeaux des pays du continent, un mât surmonté d'un drapeau tricolore (noir, rouge et blanc) symbolisant une poignée de mains visiblement forte… L'installation appelle subtilement à la création d'un Etat, qui devrait être dirigé par les artistes pour promouvoir les réseaux d'échange. Il s'agit ni plus ni moins des Chefferies Unies d'Afrique (United Chiefdom of Africa, U. C.A), une façon pour Goddy Leye de montrer que l'art constitue un outil puissant insoupçonné de rapprochement des peuples.Projet artistique créé par Goddy Leye, jamais réalisé, mais aujourd'hui revisité par Bill Kouélany, l'UCA fait de Bamako, le temps de cette biennale africaine de la photographie, la capitale de ces Chefferies Uniques d'Afrique.
A la fois artistique et surréaliste, ce projet, évolutif et participatif, invite chacun des visiteurs à devenir un potentiel candidat aux élections futures. Chacun peut être photographié puis déposer un formulaire/projet de candidature dans une urne qui est intégrée dans l'exposition Mémoire-Goddy Leye. En filigrane, il vise à coloniser artistiquement le monde. Derrière cette caricature du système électoral habituel et de la conquête du pouvoir qu'on sait parfois effrénée en Afrique, l'installation veut susciter la réflexion sur la nécessaire possibilité qu'un artiste, un acteur culturel, ou tout autre porteur de projets politico-socio-artistiques puisse diriger le monde, inspiré par les arts. A travers cette performance, Bill Kouélany dit, avec force, sa foi de perpétuer l'œuvre de Goddy Leye, et rappelle surtout que l'art est un moyen indispensable de participer au développement de l'Afrique et du monde. De toute évidence, Les Chefferies Unies d'Afriques, présentées ici à Bamako, sont un engagement envers Goddy Leye qui était intimement persuadé que l'art peut transcender les frontières et changer le monde. Et aussi, même s'il ne le dit pas explicitement, mettre un haro aux conflits et guerres qui minent l'Afrique et une partie de la planète. Une vision que traduit, sous la forme d'une insistance comme si l'on n'avait pas encore bien perçu la portée du message de Goddy Leye, l'installation vidéo. Laquelle se décline en 5 canaux (« The Voice of the Moon », « The Beautiful beast », « We are the world », « The Owner » et « Avis sur visage »), qui rappellent, si besoin est encore, que l'art transcende vraiment toutes les frontières, mêmes celles de la lune, et, en définitive, appelle à un questionnement perpétuel sur notre existence. Et si on essayait pour une fois des artistes à la tête de nos pays ? Pour certains festivaliers présents ici à Bamako, ils ne feraient pas pire que des présidents africains. Ils n'ont peut-être pas tort…
Yacouba Sangaré, envoyé spécial
A la fois artistique et surréaliste, ce projet, évolutif et participatif, invite chacun des visiteurs à devenir un potentiel candidat aux élections futures. Chacun peut être photographié puis déposer un formulaire/projet de candidature dans une urne qui est intégrée dans l'exposition Mémoire-Goddy Leye. En filigrane, il vise à coloniser artistiquement le monde. Derrière cette caricature du système électoral habituel et de la conquête du pouvoir qu'on sait parfois effrénée en Afrique, l'installation veut susciter la réflexion sur la nécessaire possibilité qu'un artiste, un acteur culturel, ou tout autre porteur de projets politico-socio-artistiques puisse diriger le monde, inspiré par les arts. A travers cette performance, Bill Kouélany dit, avec force, sa foi de perpétuer l'œuvre de Goddy Leye, et rappelle surtout que l'art est un moyen indispensable de participer au développement de l'Afrique et du monde. De toute évidence, Les Chefferies Unies d'Afriques, présentées ici à Bamako, sont un engagement envers Goddy Leye qui était intimement persuadé que l'art peut transcender les frontières et changer le monde. Et aussi, même s'il ne le dit pas explicitement, mettre un haro aux conflits et guerres qui minent l'Afrique et une partie de la planète. Une vision que traduit, sous la forme d'une insistance comme si l'on n'avait pas encore bien perçu la portée du message de Goddy Leye, l'installation vidéo. Laquelle se décline en 5 canaux (« The Voice of the Moon », « The Beautiful beast », « We are the world », « The Owner » et « Avis sur visage »), qui rappellent, si besoin est encore, que l'art transcende vraiment toutes les frontières, mêmes celles de la lune, et, en définitive, appelle à un questionnement perpétuel sur notre existence. Et si on essayait pour une fois des artistes à la tête de nos pays ? Pour certains festivaliers présents ici à Bamako, ils ne feraient pas pire que des présidents africains. Ils n'ont peut-être pas tort…
Yacouba Sangaré, envoyé spécial