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Politique Publié le vendredi 4 novembre 2011 | L’expression

Boycott des législatives : Le Fpi n’a finalement pas déposé de candidatures aux législatives. Cette décision pourrait se retourner contre lui.

© L’expression Par DR
Partits politiques : Le Secrétaire général du Front populaire ivoirien de Gbagbo (FPI), Sylvain Miaka Ouretto
Le Secrétaire général du Front populaire ivoirien de Gbagbo (FPI), Sylvain Miaka Ouretto assiste à une interview accordée à Reuters à Abidjan Octobre 26, 2011.
Le jeu dangereux des refondateurs

Lors de l’audience qu’il a eue avec le secrétaire général de l’Unesco à Paris, le président de la République, Alassane Ouattara, une fois encore, a encouragé le parti de Laurent Gbagbo à prendre part aux échéances législatives. Et, à ne pas, comme le Rdr en 2000, pratiquer la politique de la chaise vide.

«Je ne souhaite pas que le Fpi fasse la même erreur que le Rdr en 2000 », a-t-il conseillé aux frontistes. Il ne s’est pas arrêté à cette main tendue. Le locataire du palais du Plateau a attribué par décret un poste de vice-président de la Cei au Front populaire ivoirien. Et fait reporter la date de clôture du dépôt des candidatures pour permettre aux militants de Gbagbo de sauter dans le train du processus électoral.

Malgré, cette bonne foi, Miaka et ses amis ont dit niet. Ils n’entendent pas aller à ces élections mais, pire, selon des sources, ils s’apprêtent, comme en 1995, à « boycotter » le scrutin dans leurs bases sociologiques. Pourtant, il est évident que le président Ouattara n’a nullement besoin de la collaboration du Fpi de Laurent Gbagbo pour gouverner la Côte d’Ivoire. Il a été élu de manière démocratique et régulière.

Avec une majorité confortable qui lui permet de mettre en œuvre son programme ainsi que son projet de société. Alassane Ouattara, en démocrate, veut administrer la Côte d’Ivoire avec un réel contre-pouvoir. En fait, il veut donner toute sa place à l’opposition et lui permettre de fonctionner de façon démocratique car le Fpi représente 46% du suffrage électoral exprimé.

C’est donc une force politique qui compte dans le microcosme politique ivoirien. Disons-le tout net, la partie s’annonce donc serrée et délicate pour l’actuelle direction du Fpi qui, en réalité, joue sa survie politique. Les cadres de cette formation politique sont face à un dilemme cornélien. Présenter des candidats à cette élection sans donner l’impression d’ignorer le sort des camarades emprisonnés dans le Nord du pays peut être mal perçu par ces derniers et les militants les plus extrémistes qui espèrent toujours le retour au pouvoir de l’ancienne équipe dirigeante.

Or, dans une démocratie, les manœuvres de positionnement de l’opposition pour occuper un espace politique face au pouvoir sont salutaires pour le jeu démocratique. Le nouveau pouvoir en place l’a bien compris qu’il continue d’insister pour que l’opposition, notamment le Fpi, présente des candidats à l’élection législative de décembre. Alassane Ouattara sait aussi qu’une participation effective du Fpi à la vie de la nation ne peut que renforcer la démocratie. Malheureusement!

Les tentants de l’ancien pouvoir l’ont si bien compris que Miaka et ses camarades veulent jouer sur cette fibre. Dans cette partie de jeu d’échec, le Fpi analyse, manœuvre et tente de tirer avantage des erreurs du pouvoir Ouattara. Espérant en bénéficier pour se repositionner.

Les nouveaux dirigeants du Fpi savent aussi que ne pas présenter de candidats à cette élection comme à toutes les autres élections à venir est un risque énorme de faire le lit à Lider, le parti de Koulibaly, un ancien camarade de lutte. Puisque par des jeux d’alliance, ce dernier, s’il gagnait les législatives dans sa circonscription, pourrait se placer à la tête d’un groupe parlementaire.

Sam-Wakouboué
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