Des cadres et hauts responsables du Fpi n’auraient pas du tout apprécié l’acte posé vendredi par Coulibaly Gervais, Kabran Appiah, Mel Eg Théodore et certains de leurs camarades du Cnrd. Ils sont accusés d’avoir trahi la lutte en faisant acte de candidature pour les législatives. D’aucuns n’hésiteraient à pousser le bouchon de la récrimination jusqu’aux frontières de la cupidité en les suspectant d’avoir perçu de l’argent des nouvelles autorités pour agir dans ce sens. Quand est-ce que le Fpi finira par comprendre que l’extrémise et le radicalisme ne conduisent nulle part sinon à exposer le pays au chaos ? Combien les ministres Michel Amani N’Guessan, Dano Djédjé et la présidente de l’Offpi Odette Lohourougnon ont-ils versé au ministre Hamed Bakayoko pour obtenir de ce dernier leur libération de l’hôtel la Pergola ? Et puis, étant partisans du tout ou rien, pourquoi ces derniers n’ont-ils pas refusé de sortir des liens de la détention préventive par solidarité avec Laurent Gabgbo ou leurs camarades qu’ils aiment tant ? Le radicalisme est la plus grave maladie qui affecte le jugement du Fpi. Le parti est pris en otage par des faucons qui crient depuis l’extérieur du pays, qui obligent leurs amis à marcher comme des marionnettes, en leur défendant d’avoir une attitude conciliante tant qu’ils n’auront pas obtenu gain de cause. On parle aujourd’hui beaucoup de "dialogue républicain" et nombreux sont les Ivoiriens qui pensent que si dès le départ le Fpi avait une attitude conciliante ou avait montré une volonté de collaborer avec l’actuel régime en rentrant par exemple au gouvernement, il aurait grandement aidé à améliorer la situation de ses militants en détention. Car au gouvernement, le Fpi aurait eu le loisir de parler et de négocier avec le chef de l’Etat et ses ministres à tout moment, et certainement faire fléchir des positions. Au lieu de cela, le Fpi a dit non à tout, s’est réfugié dans une tranchée pour certainement donner l’impression à ses militants que telle doit être la posture de l’opposant, le vrai. Sept mois après la chute de Gbagbo, le Fpi devrait faire le bilan de ce qu’il a obtenu en agissant comme il l’a fait. Quel a été le résultat de ce radicalisme pour Gbagbo et pour tous ceux qui sont en prison ? N’est-il pas cruel et criminel de mettre la liberté de Affi N’guessan et de ses camarades sur une balance avec des intérêts politiques bassement égoïstes ? La prison est un enfer. Pendant les deux semaines qu’a duré le siège d’Abidjan en avril dernier, les Ivoiriens en ont fait l’amère expérience. Ils ne veulent plus revivre ça.
ASC
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