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Politique Publié le mercredi 9 novembre 2011 | Le Patriote

Libre opinion / Bamba Alex Souleymanen : “Ces élections sont historique et capitale”

Pour le RDR et son mentor, le Dr Alassane Ouattara, brillamment élu le 28 novembre 2010 à la présidence de la République, le scrutin du 11 décembre 2011 revêt une importance historique et capitale. Historique, parce qu’il est et sera le premier auquel ouvertement le parti-martyr participera sans entraves et sans persécution. Capital, parce que, plus qu’une élection ordinaire pour élire des députés, ce scrutin a valeur de test pour Ouattara intrinsèquement. C’est le moment pour les militants et les populations qui ont voté Alassane Président, d’apporter par la plénitude de la preuve, un soutien massif et sans équivoque au Chef de l’Etat afin, de lui assurer une majorité qualifiée et lui permettre de disposer sans ‘’contrepoids’’ ou ‘’contre-valeur’’ des leviers de commande de l’Etat, pour qu’il réalise le ‘’projet de société’’ promis aux Ivoiriens pour les cinq prochaines années. Ceux-ci ont de mémoire pour avoir été séduits par la classe intrinsèque du mentor qui les a fait rêver pendant la campagne. Ils attendent de son magister sinon une «plus-value» sur leur bien-être, du moins une «valeur ajoutée» à leur mieux-être. Les militants du RDR sont donc avertis. Rien ne doit les distraire de leur soutien aux candidats adoubés et présentés par le parti sous l’impulsion du fils du «Timonier» de Séguéla, le Ministre Amadou Soumahoro, un animal politique qui, très rapidement, avec la confiance absolue du Président Ouattara, a transfiguré le RDR en lui confectionnant de nouveaux habits, transformant ainsi le parti en une redoutable machine à gagner. Le SGI du RDR sait mieux que quiconque que ce scrutin législatif ne sera pas une sinécure. Le Président Ouattara est, on le sait, redevable, peu ou prou, à ceux qui se sont rangés derrière lui pour faire mordre la poussière à Laurent Gbagbo au soir du 28 novembre 2010. Pour le RDR et son leader, l’élection du 11 décembre a donc, on l’aura compris, valeur de challenge: Celui de confirmer la victoire du 28 novembre 2010. Cela donnerait un surcroît de légitimité au Président Ouattara qui serait alors, beaucoup plus libre, pour appliquer sa thérapie et faire bouger les lignes dans le sens souhaité. Mais pas seulement.

Revanche sur le sort

Puisque ce scrutin sera aussi placé sous le «sceau» de la revanche pour le parti des Républicains. Faut-il rappeler que les 4 et 5 décembre 2000, suite à l’invalidation de la candidature d’un certain Alassane Ouattara à la députation, les militants du parti de la Rue Lepic, dignes, fiers et vaillants qui voulurent manifester pour crier leur «ras-le-bol», ont été brutalement réprimés par le régime Gbagbo. Cette année-là, le RDR avait boycotté à dessein, à raison et à bon droit, le scrutin législatif. Cet évènement a durement et (durablement) marqué la vie du parti. Ce fut un choc. Une autre méchanceté. C’est pourquoi, la participation du RDR d’abord à la présidentielle le 31 octobre 2010, puis à la députation du 11 décembre prochain, apparaît être, plus qu’une revanche sur le sort .C ‘est une question d’honneur et de destin. Le parti à «la case verte» de la dignité, de la convivialité et de l’amour, entend bien remettre le couvert après la victoire obtenue à la présidentielle. Les Républicains ambitionnent donc de remporter sinon la majorité absolue, au moins un nombre très important de sièges à l’hémicycle, consacrant ipso facto, le triomphe total du Dr Ouattara. Ce serait le «scénario idéal» voire, le «jackpot» politique. Il aura ainsi désormais, les coudées franches pour conduire, en toute sérénité, son programme de gouvernement sans obligation particulière de «combinazzione ab iratio» et contre-nature, ou malgré.

Exister par soi-même

On le voit, cette élection est pour le RDR et plus encore pour Ouattara, un scrutin de confirmation et de «légitimation». Car, un éventuel échec du parti constituerait la preuve que, les Ivoiriens auraient moins choisi Ouattara, qu’ils n’auraient chassé Gbagbo et, qu’une fois ce dernier parti, ils se refusent d’accorder leurs suffrages à son successeur. Ce scénario inenvisageable serait un cinglant désaveu pour le nouveau régime. Heureusement, ce terrible cas de figure a peu de chance de prospérer puisque, sur son seul nom, le leader du parti des Républicains a capitalisé plus de la moitié de l’électorat lors du 2eme tour du scrutin présidentiel. Il part donc à cette autre élection avec quelques certitudes. Mais, il convient de se garder de tout sentiment de «béat optimisme». Puisqu’une élection ne ressemble à aucune autre. Le RDR devra donc rester prudent, très ordonné et concentré afin d’engranger le maximum de sièges lors des législatives. Il faut taire les frustrations et se mettre en ordre de bataille. Réussir pourquoi pas, une percée historique en pays Akyé avec Odjé Tiacoré Joseph.
En l’espèce, on pourra dire que les Républicains ont transformé l’essai. Désormais, il existera par lui-même. Mais, le pourra-t-il? La réponse à cette question constitue, sans aucun doute, le principal enjeu de ce scrutin législatif Le RDR sera alors, pour la première fois de son histoire, à la fois présent à un scrutin et majoritaire à l’Assemblée Nationale. C’est un double challenge dont la perspective de réalisation devrait booster la mobilisation des Républicains qui n’ont pas encore été à la fête. Pour le RDR, «bête noire» et «poil à gratter» des régimes qui ont succédé au père de la Nation, l’histoire prend des couleurs plus gaies. La persévérance et la patience de son mentor ont fini par payer. Les partis prétendument qualifiés de petits(?) devraient en prendre de la graine. La nuit la plus noire finit toujours par faire place au jour. Ce sera peut-être la leçon à retenir de la longue et périlleuse lutte du parti à «la case verte» humaniste et solidaire qui a fait du précepte du partage inscrit au cœur du Saint Coran et de la Sainte Bible, son credo existentiel.
Bamba Alex Souleymane
Journaliste
Expert Consultant en Stratégies
Cabinet Dunuya-Abidjan
Lacina Ouattara
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