Passées les législatives, il faudrait plus que des discours de bonne intention pour ramener la confiance entre les alliés du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix.
Le mal est plus grave qu’on le croit. Nonobstant la complicité qui continue de caractériser les rapports au haut niveau entre les présidents de partis membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), force est de constater que, sur le terrain, les choses empirent. Le malaise est loin d’être une crise d’urticaire passagère puisque l’in extremis autorisation d’Henri Konan Bédié, adossée au report de la date de réception des dossiers de candidature, n’y a rien fait. Avant même que la Commission électorale indépendante (Cei) ne publie la liste des candidats aptes à compétir pour l’élection des députés, les alliés houphouétistes se livrent déjà à des accusations de crocs-en-jambe. « Yopougon : le Rdr fait disqualifier les candidats Pdci-Rda », écrivait hier, le journal fidèle à l’ancien parti unique. Il rendait ainsi compte de l’échec des tractations entre alliés houphouétistes dans l’imposante commune de Yopougon où le Rassemblement des républicains (Rdr) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) ont dû se résoudre à présenter, chacun de son côté, des candidats aux législatives, faute d’accord minimal pour une liste coalisée. « Au départ, ils étaient six candidats, assis sur le banc, à un moment donné, trois se sont levés sans avertir les trois autres. Et comme il fallait s’y attendre lorsque la balance perd son équilibre brusquement, ces derniers se sont retrouvés au sol. Ainsi peut-on résumer ce qui vient de se passer à Yopougon. Où l’alliance Rdr-Pdci a été brisée par les Républicains à l’insu du Pdci-Rda », accuse Le Nouveau Réveil d’hier. Une accusation vite balayée par les responsables du Rdr de Yopougon qui accusent leurs alliés de la commune de mauvaise foi. Si on en croit la version des républicains, ce sont les responsables du Pdci-Rda de Yopougon qui ont tenté de leur faire un croche-pied en allant déposer en catimini, leurs dossiers de candidature. Pis, selon nos sources proches de la rue Lepic, le cas de Yopougon est loin d’être un cas isolé. « Dans plusieurs circonscriptions électorales, quand le Pdci n’a pas voulu nous prendre au dépourvu, ses cadres n’ont pas hésité à faire acte de candidatures, au mépris de la règle de désignation des candidats du Rhdp pour les législatives », renseigne une source bien informée. Ce qui semble ulcérer au plus haut point les cadres ‘’républicains’’, c’est le fait qu’après ce qui apparaît à leurs yeux comme une traîtrise, leurs alliés du Pdci en viennent à les accuser de tous les péchés d’Israël. « C’est tout de même scandaleux que le coupable se fasse passer pour la victime », réagit un responsable de base du Rdr qui voit derrière ces agissements du Pdci, l’ambition de contrôler le parlement.
En réalité, ce qui est à la base du malaise qui fragilise en ce moment la coalition houphouétiste, est bel et bien l’Assemblée nationale. Au Rdr, on estime que selon le gentleman agreement passé entre Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara dans l’entre-deux-tours de la présidentielle, portait uniquement sur le maroquin de Premier ministre.
Tout le monde veut la majorité au parlement
L’ancien parti unique devrait donc s’en contenter pour laisser les disciples d’Alassane Ouattara avoir la main sur l’hémicycle. Mais, chemin faisant et comme rien n’avait été décidé en ce qui concerne l’Assemblée nationale, le Pdci a commencé à lorgner cet appareil important de pouvoir. Ambition démesurée, jugent les cadres et militants républicains. Du coup, même si personne n’ose pronostiquer l’implosion du Rhdp, son avenir et surtout sa cohésion dans la perspective des autres élections locales, commencent à faire débat. « L’avenir de la coalition nous inquiète sérieusement. A peine sommes-nous arrivés au pouvoir que les démons de la division nous visitent. Nos responsables auraient dû anticiper sur ces palabres auxquels nos cadres se livrent présentement et qui ne nous honorent pas », analyse un militant du Rdr. « Ce sont les ambitions démesurées des uns et des autres qui nous conduisent à cela. A peine allons-nous terminer les législatives que vous verrez nos amis commencer à se positionner pour les municipales », renchérit un autre républicain qui pense que la direction doit vite monter au créneau pour « éteindre le feu ». Malheureusement, pour ce militant du parti au pouvoir qui donne l’air d’en savoir davantage, le sujet gênerait le directoire du Rhdp qui se garde sagement de se répandre dans la presse. « Les responsables du Rhdp tiennent à régler avec doigté le problème. Sauf que pendant qu’ils prennent leur temps pour trouver une solution à ce problème, le fossé se creuse inexorablement », confie-t-il. Et, il n’a pas tort puisque la passe d’armes, par presse interposée, est loin d’être terminée. Heureusement que tout le monde ne s’emballe pas. C’est le cas de K. Benzème, le délégué du Pdci à Abobo. « Il n’y a pas de péril en la demeure », assure-t-il. Et, même si son diagnostic met également en cause l’ambition des cadres houphouétistes, il est persuadé que le Rhdp saura surmonter la crise. Mieux, on ne devrait pas assister à ces querelles lors de l’élection des maires. « Les municipales sont une autre réalité », pense-t-il.
Marc Dossa
Le mal est plus grave qu’on le croit. Nonobstant la complicité qui continue de caractériser les rapports au haut niveau entre les présidents de partis membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), force est de constater que, sur le terrain, les choses empirent. Le malaise est loin d’être une crise d’urticaire passagère puisque l’in extremis autorisation d’Henri Konan Bédié, adossée au report de la date de réception des dossiers de candidature, n’y a rien fait. Avant même que la Commission électorale indépendante (Cei) ne publie la liste des candidats aptes à compétir pour l’élection des députés, les alliés houphouétistes se livrent déjà à des accusations de crocs-en-jambe. « Yopougon : le Rdr fait disqualifier les candidats Pdci-Rda », écrivait hier, le journal fidèle à l’ancien parti unique. Il rendait ainsi compte de l’échec des tractations entre alliés houphouétistes dans l’imposante commune de Yopougon où le Rassemblement des républicains (Rdr) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) ont dû se résoudre à présenter, chacun de son côté, des candidats aux législatives, faute d’accord minimal pour une liste coalisée. « Au départ, ils étaient six candidats, assis sur le banc, à un moment donné, trois se sont levés sans avertir les trois autres. Et comme il fallait s’y attendre lorsque la balance perd son équilibre brusquement, ces derniers se sont retrouvés au sol. Ainsi peut-on résumer ce qui vient de se passer à Yopougon. Où l’alliance Rdr-Pdci a été brisée par les Républicains à l’insu du Pdci-Rda », accuse Le Nouveau Réveil d’hier. Une accusation vite balayée par les responsables du Rdr de Yopougon qui accusent leurs alliés de la commune de mauvaise foi. Si on en croit la version des républicains, ce sont les responsables du Pdci-Rda de Yopougon qui ont tenté de leur faire un croche-pied en allant déposer en catimini, leurs dossiers de candidature. Pis, selon nos sources proches de la rue Lepic, le cas de Yopougon est loin d’être un cas isolé. « Dans plusieurs circonscriptions électorales, quand le Pdci n’a pas voulu nous prendre au dépourvu, ses cadres n’ont pas hésité à faire acte de candidatures, au mépris de la règle de désignation des candidats du Rhdp pour les législatives », renseigne une source bien informée. Ce qui semble ulcérer au plus haut point les cadres ‘’républicains’’, c’est le fait qu’après ce qui apparaît à leurs yeux comme une traîtrise, leurs alliés du Pdci en viennent à les accuser de tous les péchés d’Israël. « C’est tout de même scandaleux que le coupable se fasse passer pour la victime », réagit un responsable de base du Rdr qui voit derrière ces agissements du Pdci, l’ambition de contrôler le parlement.
En réalité, ce qui est à la base du malaise qui fragilise en ce moment la coalition houphouétiste, est bel et bien l’Assemblée nationale. Au Rdr, on estime que selon le gentleman agreement passé entre Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara dans l’entre-deux-tours de la présidentielle, portait uniquement sur le maroquin de Premier ministre.
Tout le monde veut la majorité au parlement
L’ancien parti unique devrait donc s’en contenter pour laisser les disciples d’Alassane Ouattara avoir la main sur l’hémicycle. Mais, chemin faisant et comme rien n’avait été décidé en ce qui concerne l’Assemblée nationale, le Pdci a commencé à lorgner cet appareil important de pouvoir. Ambition démesurée, jugent les cadres et militants républicains. Du coup, même si personne n’ose pronostiquer l’implosion du Rhdp, son avenir et surtout sa cohésion dans la perspective des autres élections locales, commencent à faire débat. « L’avenir de la coalition nous inquiète sérieusement. A peine sommes-nous arrivés au pouvoir que les démons de la division nous visitent. Nos responsables auraient dû anticiper sur ces palabres auxquels nos cadres se livrent présentement et qui ne nous honorent pas », analyse un militant du Rdr. « Ce sont les ambitions démesurées des uns et des autres qui nous conduisent à cela. A peine allons-nous terminer les législatives que vous verrez nos amis commencer à se positionner pour les municipales », renchérit un autre républicain qui pense que la direction doit vite monter au créneau pour « éteindre le feu ». Malheureusement, pour ce militant du parti au pouvoir qui donne l’air d’en savoir davantage, le sujet gênerait le directoire du Rhdp qui se garde sagement de se répandre dans la presse. « Les responsables du Rhdp tiennent à régler avec doigté le problème. Sauf que pendant qu’ils prennent leur temps pour trouver une solution à ce problème, le fossé se creuse inexorablement », confie-t-il. Et, il n’a pas tort puisque la passe d’armes, par presse interposée, est loin d’être terminée. Heureusement que tout le monde ne s’emballe pas. C’est le cas de K. Benzème, le délégué du Pdci à Abobo. « Il n’y a pas de péril en la demeure », assure-t-il. Et, même si son diagnostic met également en cause l’ambition des cadres houphouétistes, il est persuadé que le Rhdp saura surmonter la crise. Mieux, on ne devrait pas assister à ces querelles lors de l’élection des maires. « Les municipales sont une autre réalité », pense-t-il.
Marc Dossa