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Politique Publié le vendredi 11 novembre 2011 | L’Inter

Sept mois après la crise post-électorale / Martial Yavo, N°1 du Cojep : « Le combat que nous allons mener »

Martial Yavo a été désigné récemment par Charles Blé Goudé, le patron du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (Cojep), comme le représentant de ce mouvement en Côte d'Ivoire. Dans cet entretien, M. Yavo donne les nouvelles orientations de la lutte du Cojep, après la crise post-électorale.


M. Yavo Martial, vous êtes le président par intérim du Cojep. Que devient ce mouvement créé par Charles Blé Goudé, sept mois après la crise ?

Comme vous le savez, le Cojep est un mouvement qui a toujours défendu certaines valeurs. Depuis l’éclatement de la crise, le Cojep s’est toujours opposé à la prise du pouvoir par les armes. Il a prôné l’instauration d’un dialogue interivoirien afin de régler toutes les questions. Dans cet élan, notre président Charles Blé Goudé avait même interpellé les acteurs politiques afin que le but visé par le Cojep , à savoir voir une Côte d’Ivoire paisible où les Ivoiriens vivent en harmonie malgré leur différence, soit atteint. Une Côte d’Ivoire qui tend vers le développement à travers le travail de ses propres enfants. Malheureusement, nous n’avons pas été entendus. Ce que nous avons vécu par la suite est très triste. Et cela nous a profondément affectés. Le Cojep a été qualifié de milice, à tort je le précise. Et nos membres se sont vu pourchassés. Ils ont payé un lourd tribut à cette crise. Six (6) mois après, que fallait-il faire ? Baisser les bras ou reprendre le chemin du combat ? Nous avons décidé de ne pas baisser les bras. Nous avons décidé de reprendre le combat. Le combat de la réconciliation entre les enfants de la Côte d’Ivoire. Le combat pour une Côte d’Ivoire émancipée, une Côte d’Ivoire développée. C’est ce combat –là que le Cojep a décidé de reprendre.


Vous parlez de mener le combat de la réconciliation; qu'est-ce que ce mot renferme pour vous au Cojep ?

Aujourd’hui, tous les Ivoiriens constatent amèrement que la société ivoirienne est profondément meurtrie. L’un des leaders, le Président Laurent Gbagbo, se trouve en prison. D’autres leaders de la jeunesse, notamment le camarade Charles Blé Goudé, est obligé de vivre en exil. Des cadres de La majorité présidentielle (Lmp) sont aujourd’hui emprisonnés ou en exil. Alors, pour nous, la réconciliation signifie qu’il faille libérer tous ceux qui sont en prison ; qu’il faille créer un environnement propice au retour des exilés, afin que tout le monde prenne part à un débat franc pour sauver notre Côte d’Ivoire meurtrie. C’est ça la réconciliation.


Les nouvelles autorités parlent de justice avant la réconciliation; cela pour mettre fin à l'impunité. Qu'est-ce que vous en pensez ?

Mais nous sommes d’accord avec ceux qui pensent que justice rime avec réconciliation. Et c’est pourquoi nous disons que, pour qu’il y ait la justice, il faudrait que tous les événements que la Côte d’Ivoire a vécus soient pris en compte. Pour que chaque Ivoirien se sente capable de pardonner, il faut remonter aux événements de 2002. Vous vous souvenez que 80 gendarmes ont été égorgés à Bouaké. Des éléments des Forces de défense et de sécurité (Fds) ont été brûlés pendant les événements postélectoraux à Abobo-Andokoi. Vous vous souvenez des événements de Guitrozon. Ce sont aussi des Ivoiriens qui ont perdu leurs familles. Et ceux-là, qu’est-ce qu'il faut faire d’eux pour qu’ils soient apaisés, et disposés à aller à la réconciliation ? C’est pourquoi nous disons que cette justice-là ne doit pas être une justice des vainqueurs. C’est une justice qui doit prendre en compte tous les faits. Il faut que la Côte d’Ivoire sache, depuis 2002, qui a fait quoi ? A partir de ce moment-là, les Ivoiriens pourront se regarder, se pardonner et se donner la main pour aller à la paix. Sinon limiter la justice aux événements postélectoraux, je dis que le débat est biaisé et nous risquons de ne pas atteindre l’objectif de la réconciliation que nous visons.
Concrètement, sur le terrain, qu'est-ce que vous faites dans le sens de la réconciliation ?
La première approche sur le terrain, c’est d’aller vers nos militants parce que le Cojep a payé un lourd tribut à cette crise. Rassurer nos militants en leur disant qu'il vrai qu'ils sont pourchassés, mais qu'il faut revenir dans la République afin de continuer le combat. Et donc nous faisons des tournées pour rassurer nos amis. Deuxièmement, nous allons essayer de négocier la libération de notre siège, notre lieu de rassemblement. A partir de là, nous allons convoquer tous les militants du Cojep, tous les patriotes afin de décider des actions concrètes qu’il faudra mener pour atteindre l’objectif de la réconciliation.


Avez-vous des nouvelles de Charles Blé Goudé ?

Nous avons des nouvelles de Charles Blé Goudé, parce que nous sommes dans son esprit et il est dans notre esprit. Nous connaissons le combat qu’il a engagé pour une Côte d’Ivoire libre, où ses enfants vont se saluer et s’embrasser. Et sachant que ce combat est toujours le sien, nous disons que Charles Blé Goudé est en bonne santé et qu’il se porte bien.


On l’annonce vers la Gambie, est ce que vous confirmez ?

Allez demander à ceux qui l'annoncent en Gambie, peut-être qu'ils vous donneront des précisions.


Est-ce que vous envisagez des rencontres avec les jeunesses proches du pouvoir, aujourd'hui ?

Oui. Souvenez-vous que notre président Charles Blé Goudé a organisé la caravane de la paix pour aller vers ceux qui avaient attaqué la Côte d’Ivoire en son temps. Parce qu’il a dit, après tout, c’est des Ivoiriens. Il faut que nous puissions nous asseoir pour régler les incompréhensions. Au moment où les positions étaient tranchées, Charles Blé Goudé est allé à Bouaké rencontrer Wattao dans son fief. Avec tout ce que cela comporte comme risque. Au nom de la paix, il a réuni tous les leaders de la jeunesse parce qu’il y avait problème autour des audiences foraines, pour leur dire : « frères, asseyons-nous et discutons. Allons à l’essentiel. Sauvons notre patrie ». Alors, nous qui aujourd’hui, avons la responsabilité du Cojep, nous ne pouvons pas refuser d’aller vers les autres. C’est notre rôle légitime d’aller vers les autres pour leur dire : « attention, asseyons-nous et voyons l’essentiel ».


Quel est le 1er rendez-vous dans ce sens, sur votre calepin ?

Pour le moment, nous n’avons pas de rendez-vous. Le Cojep est une structure organisée. Et j’ai dit que nous allons d’abord réunir toutes nos bases, leur expliquer et puis ensemble, nous allons décider de l’orientation.

Propos recueillis par H. ZIAO
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