Expliquer le comment et le pourquoi des activités, des actions posées par les hommes politiques, telle est l’attitude que doit adopter tout journaliste, notamment en période électorale. C’est ce qu’a expliqué, hier, le journaliste américain, Ronald Wimer, à l’occasion d’une visioconférence sur le reportage en période électorale, qu’il a animée à l’attention des journalistes ivoiriens, à l’ambassade des Etats-Unis, à la Riviera-Golf. Il estime, en effet, que le journaliste doit avoir un regard critique vis-à-vis des hommes politiques afin d’aider les lecteurs à faire leurs choix, car, dira-t-il « c’est aux politiciens de gouverner et aux journalistes d’informer les gens sur ce que les politiques veulent faire. On ne doit pas être les porte-parole des hommes politiques». Etant donné que la majorité des journaux, en Côte d’Ivoire, est forcément liée, d’une façon ou d’une autre, à un parti politique, Ronald Wimer a invité la presse ivoirienne à travailler en toute honnêteté, vis-à-vis du lecteur, en se mettant au-dessus de ces contraintes. « C’est possible d’être un petit peu critique, même si les patrons ne le veulent pas. Il faut leur expliquer que faire la promotion des hommes politiques ou des hommes d’affaires n’est toujours bon, ni pour eux, ni pour le journal. Pour une bonne couverture de la période électorale, ce consultant international a exhorté les médias ivoiriens à s’ouvrir à toutes les tendances politiques, « même ceux qui n’expriment pas notre opinion ». Mais, face au nombre pléthorique de partis politiques qui existent en Afrique et vu le nombre important de candidats aux législatives 2011, un choix s’opère nécessairement. « Il faut choisir. Parler de ceux qui font beaucoup de bruits et aussi de ceux qui font la différence dans leurs discours, qui ne disent pas la même chose que tout le monde », a indiqué Ronald Wimer. Après cette formation, l’ambassade des Etats-Unis compte organiser une autre visioconférence, le 14 novembre prochain, toujours à l’attention des journalistes, sur le thème : « Une couverture juste et équilibrée des élections ».
Anne-Marie Eba
Anne-Marie Eba
