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Politique Publié le vendredi 11 novembre 2011 | L’expression

Man/Après les combats de septembre 2002, Des charniers de 700 corps découverts

La crise militaro-politique qui a terriblement affecté la région des montagnes continue de révéler des mystères. La cité du grand. Près de dix ans après l’éclatement de la rébellion du 19 septembre 2002, des découvertes macabres continuent d’être faites dans à Man, capitale des 18 Montagnes.

Les ouvriers de l’Agence de gestion des routes (Ageroute) ont fait une découverte macabre le mercredi 19 octobre dernier. Un charnier de
trois corps de militaires dans le caniveau qui passe dans le flanc du
commissariat du 1er arrondissement et de l’hydraulique villageoise. Ce matin là, alors qu’ils curaient ce caniveau bouché depuis près de 10 ans, les agents découvrent une bâche dans laquelle était emballés trois squelettes. La découverte de treillis et de chaussures rangers sur ces squelettes laisse croire que ces corps sont ceux de militaires. Après cette macabre découverte, une question était sur toutes les lèvres : qui sont ces corps qui ont été découverts en pleine ville et qui les a enterrés en ce lieu? Cette découverte, qui a comme une trainée de poudre, pris toute la ville a donné certes libre cour à tous les commentaires mais a permis de recueillir des témoignages édifiants sur les combats qui se sont déroulés à Man du 28 novembre 2002 à mars 2003. Selon des témoignages de personnes dont nous taisons les noms, pour des raisons de sécurité, beaucoup de crimes ont été commis à cette période, dans la capitale des 18 Montagnes. Pour la petite histoire, c’est le 28 novembre, en début d’après-midi que le Mouvement pour la justice et la paix (Mjp) a pris le contrôle de la ville en mettant en déroute les forces loyalistes. Même s’il n’y a véritablement pas eu de combat, le ratissage qui s’en est suivi a fait de nombreuses victimes. Trois jours plus tard, revirement de situation. Les Forces loyalistes reprennent le contrôle de Man avant de la perdre deux semaines après. Mais durant cette période, les forces loyalistes ont effectué des ratissages dans plusieurs quartiers de la ville, ce qui s’est soldé par la découverte de nombreux charniers, dont les plus importants sont ceux du cimetière municipal et l’espace annexe du stade Léon Robert, communément appelé ‘‘Caca sport’’ et dans plusieurs autres endroits de la ville. Ce sont plus de 700 corps qui ont été découverts dans ces charniers.

Les caniveaux du quartier 13 bourrés de cadavres.

Le président du conseil général de Man, Siki Blon Blaise, qui
s’apprêtait à retourner la veste, en vue de donner son soutien au
président sortant, avait à quelques mois de l’élection présidentielle,
organisé une cérémonie de libation et d’exhumation de charniers de
l’espace public ‘‘Caca sport’’. « Man est infesté de charniers du fait
de la crise que connait notre pays. Nous allons procéder à la
purification de notre cité en la débarrassant de tous ces charniers… », avait déclaré Siki Blon Blaise, au cours de cette cérémonie. Même si après ce rituel, aucune autre action n’a été entreprise par lui, la
découverte macabre de l’Ageroute a délié des langues. « (…) Après la
reprise de la ville de Man par les loyalistes, toutes les personnes
qu’ils raflaient ne revenaient plus chez elles. La terreur qui s’est
s’emparée de la ville faisait qu’à 16H déjà, personne n’osait trainer
dehors. Puisqu’ils ne trouvaient personne dans les rues, la nuit
tombée, les loyalistes entraient dans les familles avec leurs guides
pour prendre des jeunes qu’ils allaient tuer, soit au cimetière ou
dans d’autres lieux. « Le périmètre où l’Ageroute a fait la
découverte est infesté de charniers. Dans les deux caniveaux qui
passent devant le siège de l’hydraulique villageoise et sur le flanc de la Sodepra
contiennent beaucoup de cadavres. J’ai été pris par les loyalistes et
je faisais partie de ceux qui étaient chargés d’enterrer leurs victimes.
Et ceux-ci étaient abattus après. Après notre travail, ils ont tiré des rafales sur nous après nous avoir alignés devant le caniveau. J’ai eu la chance de tomber dans le trou avant de recevoir des balles. J’ai fait le mort et me suis enfui après leur départ », témoigne un rescapé sous le couvert de l’anonymat. Tout porte à croire que ces charniers datent des durs combats entre les soldats de l’ex-rébellion et les Fds pour le contrôle de la ville.

Doua Ange Kady (Région des montagnes)
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