Heureux, mais pas satisfaits. Le membres du Front populaire ivoirien (Fpi), ancien parti au pouvoir accueillent avec joie aujourd`hui au siège du Cnrd à Cocody, leurs camarades libérés provisoirement le mercredi dernier. Les refondateurs continuent cependant à regarder du côté du palais de justice, et des géoles du Nord, pour voir sortir d`autres prisonniers membres de l`ancien régime. Miaka Oureto, président par intérim du Fpi, et ses camarades ne veulent surtout pas se laisser distraire par ce qu`ils considèrent comme « un menu frétin », et qui vise à arracher leur participation aux élections législatives. Le Front populaire ivoirien reste cablé sur la libération de l`ancien chef de l`Etat, Laurent Gbagbo, de son épouse, des dirigeants de l`ex-parti au pouvoir et de tous les cadres incarcérés après la chute de l`ancien régime le 11 avril 2011. Le parti à la rose maintient donc la pression. « C`est une décision qui n`a rien à voir avec les négociations que nous avons engagées avec le pouvoir. C`est une décision judiciaire. C`est l`oeuvre des avocats de nos camarades qui ont introduit auprès de la justice ivoirienne, des requêtes aux fins de mise en liberté de leurs clients. La justice suit son cours et nous remercions les avocats qui ont obtenu cette libération provisoire », a martélé le secrétaire général par intérim du Fpi, Laurent Akoun, dans les colonnes du journal « Notre Voie » le jeudi 10 novembre. Faut-il le rappeler, le Front populaire ivoirien et ses alliés du Cnrd ont été reçus le 29 septembre dernier par le chef de l`Etat, Alassane Ouattara, pour discuter de la vie politique nationale. A cette occasion, la délégation conduite par l`ancien président du Conseil économique et social (Ces), Laurent Dona Fologo, membre du Cnrd, a remis au président Ouattara un mémorandum contenant les questions que l`opposition souhaitait voir régler. Notamment la sécurité des biens et des personnes, l`Etat de droit et le fonctionnement des Institutions, la réconciliation nationale, et le jeu électoral. A sa sortie d`audience, Miaka Oureto avait déclaré que « le dialogue républicain vient d`être lancé », espérant ainsi que d`autres rencontres du genre suivront autour des questions brûlantes de la vie politique de la nation. Le Fpi est donc en attente de ces dialogues au sommet, qui devraient permettre de trouver des solutions politiques aux problèmes qui se posent. « Nous attendons une décision politique fondée sur les négociations que nous avons engagées avec le pouvoir. Cette décision doit se fonder sur la nécessité de ressouder le tissu social gravement effiloché. Si nous disons la même chose, alors ils doivent libérer tous nos camarades. Sinon pour nous, il n`y a rien de nouveau », a insisté Laurent Akoun.
Hamadou ZIAO
Hamadou ZIAO