964 dossiers réceptionnés pour un total de 1185 candidats titulaires, 439 candidats indépendants provenant de 34 formations ou groupements politiques, 89% pour les hommes, et 11% pour les femmes en termes de représentation…Tel est le point des candidatures aux législatives prochaines, fait le jeudi 10 novembre 2011 par la Commission électorale indépendante (Cei). Les chiffres avancés notamment en ce qui concerne le nombre de candidatures indépendantes, sont symptomatiques de la situation difficile que vivent les partis politiques engagés dans la course. Le nombre élevé (439), de candidats indépendants issus des partis politiques, montre bien que ces partis notamment le Pdci et le Rdr, ont eu du mal à canaliser leurs hommes. Ces deux grandes formations politiques du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), n’ont pas réussi à créer l’union sacrée, ni en leur sein, ni au sein de leur coalition. La première décision prise par leurs présidents, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, a été violemment contestée par la base. Les deux mentors ont dû reculer. Et face à la pression, ils ont autorisé tous les prétendants à la candidature, à se lancer dans le jeu. Si cette dernière décision a le mérite d’ouvrir la compétition à tout le monde, elle n’est pas loin de mettre les partis membres du Rhdp dans une situation inconfortable. Les candidats indépendants qui n’ont pas eu la caution de leur formation politique, constituent une véritable menace pour le Pdci, le Rdr, l’Udpci et le Mfa. Cela est aussi valable pour les autres partis qui prendront part aux législatives à venir. Des candidats qui vont à la compétition sous la bannière de leur formation politique, pourraient mordre la poussière devant des indépendants. Et il n’est pas évident que les indépendants-vainqueurs, retournent dans leur parti d’origine. Par ailleurs, il est à craindre, surtout pour les grands partis, que les indépendants-vainqueurs songent à se mettre ensemble pour créer un groupe parlementaire. Un tel schéma pourrait rendre davantage difficile la tâche du Rhdp à l’hémicycle, étant entendu que cette coalition veut garantir au chef de l’Etat, la majorité au parlement. Les indépendants, une fois unis dans un groupe parlementaire, pourraient, pour se venger, ‘’emmerder’’ le pouvoir dans le vote des lois. Pour l’instant, le nombre important de candidats indépendants, va jouer sur l’équilibre des partis politiques dont ils sont issus. La campagne électorale, on peut le penser, sera électrique entre les indépendants et les choix des partis politiques. Elle pourrait laisser des cicatrices au niveau de la cohésion dans les formations ou groupements politiques.
BAMBA Idrissa
BAMBA Idrissa