A la tête d’une mission de travail de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi) en Côte d’Ivoire, l’Ambassadeur Marc Séry Koré, par ailleurs directeur de cabinet adjoint du DG de l’Ompi, a levé un coin de voile sur les différentes activités menées pendant cinq jours et principalement sur le diagnostic de la situation au Burida. Face à la presse le vendredi 11 novembre 2011 au ministère de la Culture et de la Francophonie au 22è étage de la tour E sise au Plateau, M. Marc Séry Koré a constaté, concernant le Burida, une «inadaptation patente» de l’environnement global, une insuffisance structurelle, une précarité dans laquelle se trouvent les créateurs en Côte d’Ivoire, la fragilité du statut (Burida) et une méconnaissance quasi générale des droits d’auteurs. Pour ce faire, Marc Séry Koré propose une amélioration du cadre juridique qui prend en compte des réformes à faire. «Le Burida est un grand malade. C’est un constat qui nous a tous marqués. Il faut prendre des mesures difficiles mais son redressement passera par ces mesures… Si nous ne prenons pas garde, le Burida mourra… Les défaillances du Burida sont telles que les accords de réciprocité ne tiennent plus. Il faut restructurer, reformer et permettre d’élargir son assiette de perception», a-t-il rapporté. Toutefois, il précise que la nature du Burida qui n’est nullement mise en cause : «notre préoccupation, ce sont les textes – inadéquats – qui ne facilitent pas son bon fonctionnement». Précisant que les difficultés viennent du Burida, le directeur de cabinet adjoint du DG de l’Ompi ne cache pas qu’il y a un besoin de mise à niveau du personnel. De la situation actuelle du Burida, l’Ambassadeur Marc Séry Koré affirme : «nous avons laissé pourrir les choses. Aucune norme n’est respectée. On ne peut plus attendre pour prendre des mesures. Il faut mettre des textes de bonne gouvernance au Burida. Des actions pourraient se prendre à moyen, court et long terme». Appelant à une «ouverture d’esprit», M. Marc Séry Koré invite à sauver le «malade», le Burida. «Il appartiendra aux mandants (Ndlr, le ministère de la Culture et de la Francophonie) de proposer des décisions. Il appartiendra aux autres de coopérer. Un meilleur Burida vous permettra de mettre fin à la précarité», a-t-il clarifié tout en précisant l’objectif de la mission de travail de l’Ompi qui est le «bien-être des artistes créateurs». Cependant, l’Ambassadeur Marc Séry Koré n’oublie pas de faire remarquer le «gros avantage» de la Côte d’Ivoire, «un pays plein de potentialités qui devaient être exploitées». Mme Carole Croella, conseillère principale à la division du droit d’auteur – secteur de la culture et des industries de la création à l’Ompi, a encouragé la mise en œuvre des droits qui n’existent pas encore au Burida. «Nous souhaitons aider le Burida à mettre en œuvre ces droits. Nous avons cette obligation d’aider la Côte d’Ivoire», a-t-elle indiqué. De l’intérêt des droits d’auteurs, Carole Croella prévient : «s’il n’y a pas de droits d’auteurs, vous n’arriverez plus à investir dans la culture, il n’y aura plus d’investissement dans les films, dans le secteur de la musique». Abordant le sujet de la copie privée dont «l’aspect de mise à niveau est en train d’être négocié» en Côte d’Ivoire, le directeur général du bureau burkinabè des droits d’auteur, Balamine Ouattara, a fait savoir que le Burida devrait s’armer de partenaires techniques. Instaurée au Burkina Faso depuis 2003, il précise que les premières répartitions pour la copie privée sonore ont pu se faire à partir de 2005. A la suite de la copie privée sonore, le bureau qu’il dirige a entamé la copie privée audiovisuelle. La délégation était composée du directeur général de l’Organisation ivoirienne de la propriété intellectuelle, Denis Bohoussou et Tiémoko Mauriko – conseiller à la mission permanente de la Côte d’Ivoire auprès des Nations Unies à Genève.
Koné S.
Koné S.