La deuxième conférence au sommet pour la mise en œuvre du traité d’amitié entre la Côte d’Ivoire et le Burkina s’est ouverte mardi 15 novembre à Ouagadougou par la réunion des experts des deux pays qui réfléchiront sur les différentes questions de coopération transfrontalière, notamment en matière d’énergie, d’infrastructures. Après la réunion de septembre 2009 à Yamoussoukro, entre le gouvernement burkinabé et celui de l’ex-chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo qui a posé les bases de cette coopération, l’heure des évaluations et sa mise en œuvre est venue. Selon le chef de la délégation burkinabè, Eric Tiaré, cette coopération a connu des “réalisations importantes“, notamment dans le domaine de l’énergie, mais “beaucoup reste à faire“. Le Burkina Faso dépend largement de la Côte d’Ivoire pour sa fourniture en énergie et en a beaucoup souffert pendant la période de délestage qu’a connu ce pays en 2010 et aussi lors de la crise ivoirienne. Au cours de cette réunion, les experts réfléchiront sur les points de coopération, notamment dans le domaine de l’énergie, des transports ferroviaires (construction du chemin de fer Yamoussoukro-Ouagadougou), aériens et terrestre, le tourisme, l’agriculture. Le fait majeur de cette rencontre est la question du foncier rural à laquelle les experts se devront de trouver une réponse idoine afin de mettre un terme au conflit entre les ressortissants burkinabè et Ivoiriens. En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 3 millions de ressortissants burkinabè installés pour la plupart dans les régions cacaoyères dont ce pays est le premier exportateur au monde. Plusieurs parmi eux sont devenus propriétaires terriens. De nombreux conflits meurtriers sur le foncier rural ont éclaté en Côte d’Ivoire entre ressortissants burkinabè et autochtones dans les années 90 et continuent encore jusqu’à ce jour. “Le foncier rural est un secteur très sensible en Côte d’Ivoire“, a déclaré le chef de la délégation ivoirienne, Sylvestre Bilé dans son discours préliminaire. La rencontre au sommet qui aura lieu vendredi entre les deux chefs d’Etat burkinabé et ivoirien, Blaise Compaoré et Alassane Ouattara, sera l’occasion pour eux de ratifier les différents résultats qui sortiront de ces réflexions.
JERÔME N’DRI
JERÔME N’DRI