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Société Publié le jeudi 17 novembre 2011 | Nord-Sud

Me Cissé Yao, (Pdt Chambre des Huissiers) :« Le désordre chez les huissiers, c’est fini ! »

La Chambre nationale des huissiers de Côte d’Ivoire s’apprête à aller à une assemblée générale élective après un bicéphalisme. Le président provisoire de la chambre, Me Cissé Yao, relate les contours de cette Ag prévue samedi prochain.


Les dépôts de candidatures pour la présidence de la chambre des huissiers de justice et les postes de commissaires au compte, sont clos. Comment cela s’est-il déroulé ?
Il faut dire qu’il y a eu un bicéphalisme au sein de la Chambre nationale des huissiers de justice pendant un bon moment. Fort de cela, le garde des sceaux, ministre de la Justice, a pris, en septembre dernier, une décision très sage, en créant un comité provisoire dont je suis le président. J’ai eu pour mission de gérer les affaires courantes et de préparer l’assemblée générale élective avec la direction des services judiciaires. Nous avons projeté la date de l’assemblée générale au 19 novembre. Il y a donc eu des conditionnalités pour le poste de président et de commissaire au compte. Des conditionnalités déterminées de concert avec la direction des services judiciaires. Nous avions fait une communication à ce sujet dans la presse.

Combien de candidats ont-ils été retenus pour le poste de président de la chambre ?
Deux candidats ont présenté leurs dossiers. A savoir, Me Katié Olivier et Me Oulaï Crépin. La candidature de Me Oulaï Crépin a été rejetée parce qu’il ne remplissait pas les conditions. Il fait l’objet de poursuite devant les juridictions correctionnelles. Il est impliqué dans le casse de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). En plus, il n’a pas payé sa caution de 500. 000 Fcfa. Le ministère qui a mis l’affaire en délibéré, le jeudi dernier, en statuant a rejeté sa candidature.

Il y a donc un seul candidat !
Oui. Seul un candidat remplit valablement les conditions. C’est Me Katié Olivier.

Qu’en est-il de Me Amou Loesse, l’ex-président de la chambre ?
Il a été très sage. Il fait l’objet de poursuite devant les juridictions correctionnelles, et a préféré ne pas déposer sa candidature. Quant à Me Oulaï Crépin (l’autre ex-président de la chambre) ne respectant pas la loi, il estime que la chambre lui appartient et que c’est son affaire personnelle. Il s’est donc entêté à aller déposer sa candidature.

Est-ce que les conditions mises en place pour être candidat ne sont pas vues comme un moyen d’exclusion ?
Pas du tout. Ils ne sont pas les seuls huissiers de justice. La Côte d’Ivoire en compte 235 repartis sur le territoire national. Je pouvais être moi-même candidat. En tant que président du comité provisoire, j’ai côtoyé certains doyens, tel que Me Claude Ahoubo. J’ai même voulu qu’une femme prenne les rênes. J’ai croisé Me Tiaco. Me Siaka Bakary était intéressé, mais il a ensuite estimé qu’il n’était pas encore prêt. Donc nous avons tout fait pour qu’il y ait beaucoup de candidats, mais ils ne sont pas intéressés. Bien que beaucoup remplissent les conditions.

Pourquoi ?
Le poste de président n’intéresse pas simplement parce qu’il n’est pas rémunéré. C’est fait de façon bénévole, alors que le travail d’huissier est très contraignant. Je pense que c’est la raison principale.

On se dirige vers un plébiscite. Cela ne va-t-il pas rendre illégitime le président ?
Le ministre a tenu à être là à l’assemblée générale. Le ministère pouvait nommer le président, car la chambre n’est pas un syndicat. Le fait qu’il y ait un vote est déjà bon.

Peut-on dire que le désordre est fini au sein de la chambre ?
Le ministre a mis un terme à tout cela. Notre corps est comme un corps militaire. Beaucoup ne l’avaient pas compris. Le ministre a donc rappelé à l’ordre. Me Oulaï Crépin, qui, malheureusement ne l’a pas encore compris, avait menacé d’envoyer des loubards le jour de l’assemblée générale. La direction des services judiciaires l’a ramené à l’ordre. Il a intérêt à ne plus se comporter comme un fesciste.

Croyez-vous que les problèmes des huissiers auront des solutions après cette Ag ?
Oui, parce que c’est une affaire d’Etat. L’Etat a besoin d’assainir la justice. Si le président élu dévie, il va être ramené à l’ordre. J’invite tous ceux qui se sentent huissier de justice à abandonner les problèmes de personnes et à venir à cette assemblée générale. Ils y ont intérêt. Car le président qui va être élu prendra des décisions qui vont les impliquer.

Interview réalisée par Bahi K.
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