La guerre Gbagbo-Ouattara n’a pas encore pris fin dans la région de Duékoué. Elle se poursuit à travers la lutte pour le contrôle du canton entre les chefs Guéi Joseph et Guéi Vléhi Vincent.
La cohésion n’est pas de mise au sein de la chefferie traditionnelle de Duékoué. Les têtes couronnées de la région sont divisées entre deux de leurs pairs qui se disputent le titre de chef central de canton. Il s’agit de Guéi Joseph, Chef de canton avant l’avènement de l’administration Ouattara et Guéi Vléhi Vincent qui était Chef des Wè de Yopougon-Sicogi avant son retour à Duékoué, qu’il avait quitté en raison des déboires subis pour son militantisme au RDR. Depuis la fin de la crise postélectorale, les deux protagonistes revendiquent le poste de chef central du canton. Et se livrent une guerre de leadership sans merci et sans état d’âme dans une région où le sol n’a pas fini de sécher le sang de ses fils et filles tombés pendant la crise. A la cérémonie de réception des dons de la Première Dame, les chefs traditionnels de la région ont exposé leurs différends sur la place publique. Guéi Joseph et ses soutiens étaient d’un côté et l’autre camp avec à sa tête Guéi Vléhi se trouvait dans l’aile inverse de la place affectée aux autorités.
Le camp Guéi Joseph dénonce ‘’un pouvoir traditionnel’’ des vainqueurs
«Le lendemain de la chute du président Laurent Gbagbo, Guéi Vléhi qui était un simple chef des Wè de Yopougon est revenu au village et s’est autoproclamé chef de canton avec l’appui de quelques chefs non représentatifs. Il justifie son usurpation de titre au motif que c’est son temps qui est arrivé et qu’il faut écarter les chefs qui auraient, selon lui, été à la base de l’instrumentalisation des populations en faveur de Gbagbo. C’est son opinion. Mais le chef Guéi Joseph n’a obligé personne à suivre Gbagbo et il n’a commis aucune exaction sur qui que ce soit pour ses opinions. On ne peut prendre la place d’un chef de canton qui a été installé par arrêté du préfet de région, qui n’a pas été démis par ses pairs qui l’ont élu en 2005, tout simplement parce qu’on a pris fait et cause pour Ouattara. Le pouvoir traditionnel des vainqueurs ne passera pas», a signifié sous l’anonymat un pro-Guéi Joseph.
Les pro-Vléhi pour une chefferie apolitique et responsable
Pour les pro-Vléhi, Duékoué a été la zone la plus martyrisée de la crise parce que les leaders communautaires, dont les chefs locaux, n’ont pas joué leur rôle. Selon cette tendance, un chef de canton sous lequel le peuple a été entraîné dans la haine et la désolation avec des milliers de morts ne mérite plus de le diriger. «Il faut pour notre peuple une nouvelle classe de chefs traditionnels qui cultivent la responsabilité, l’intérêt général, le dépassement et non des béni oui-oui. Nous avions un chef de canton qui a assisté aux exactions contre ceux qui ne partageaient pas ses opinions sans réagir. On a vu ce que la réaction des victimes d’hier a donné en termes de dégâts pour notre peuple. Le chef doit incarner l’ouverture, le rassemblement, la protection de tous les habitants du canton et non des chefs qui livrent les autres à la vindicte. Un chef qui divise, qui attise la haine, ne peut plus diriger. C’est le sens de sa destitution et son remplacement par Guéi Vléhi qui, contrairement à ce qui se dit, a le soutien de la majorité de ses pairs chefs de village», se sont défendus les partisans de l’ancien chef des Wè de Yopougon. Face à ce contentieux à relent politique, l’actuel Préfet de région, Benjamin Effoli, joue la carte de la prudence et de la neutralité. Les deux prétendants au titre de Chef de canton sont tous conviés aux cérémonies à des places séparées. Mais la parole est donnée pour le compte de la chefferie traditionnelle à Bataï François, président de la coordination des Chefs Wè du département de Duékoué. Une distinction créée pour éviter de transposer la crise de la chefferie sur la place publique.
M Tié Traoré, envoyé spécial
La cohésion n’est pas de mise au sein de la chefferie traditionnelle de Duékoué. Les têtes couronnées de la région sont divisées entre deux de leurs pairs qui se disputent le titre de chef central de canton. Il s’agit de Guéi Joseph, Chef de canton avant l’avènement de l’administration Ouattara et Guéi Vléhi Vincent qui était Chef des Wè de Yopougon-Sicogi avant son retour à Duékoué, qu’il avait quitté en raison des déboires subis pour son militantisme au RDR. Depuis la fin de la crise postélectorale, les deux protagonistes revendiquent le poste de chef central du canton. Et se livrent une guerre de leadership sans merci et sans état d’âme dans une région où le sol n’a pas fini de sécher le sang de ses fils et filles tombés pendant la crise. A la cérémonie de réception des dons de la Première Dame, les chefs traditionnels de la région ont exposé leurs différends sur la place publique. Guéi Joseph et ses soutiens étaient d’un côté et l’autre camp avec à sa tête Guéi Vléhi se trouvait dans l’aile inverse de la place affectée aux autorités.
Le camp Guéi Joseph dénonce ‘’un pouvoir traditionnel’’ des vainqueurs
«Le lendemain de la chute du président Laurent Gbagbo, Guéi Vléhi qui était un simple chef des Wè de Yopougon est revenu au village et s’est autoproclamé chef de canton avec l’appui de quelques chefs non représentatifs. Il justifie son usurpation de titre au motif que c’est son temps qui est arrivé et qu’il faut écarter les chefs qui auraient, selon lui, été à la base de l’instrumentalisation des populations en faveur de Gbagbo. C’est son opinion. Mais le chef Guéi Joseph n’a obligé personne à suivre Gbagbo et il n’a commis aucune exaction sur qui que ce soit pour ses opinions. On ne peut prendre la place d’un chef de canton qui a été installé par arrêté du préfet de région, qui n’a pas été démis par ses pairs qui l’ont élu en 2005, tout simplement parce qu’on a pris fait et cause pour Ouattara. Le pouvoir traditionnel des vainqueurs ne passera pas», a signifié sous l’anonymat un pro-Guéi Joseph.
Les pro-Vléhi pour une chefferie apolitique et responsable
Pour les pro-Vléhi, Duékoué a été la zone la plus martyrisée de la crise parce que les leaders communautaires, dont les chefs locaux, n’ont pas joué leur rôle. Selon cette tendance, un chef de canton sous lequel le peuple a été entraîné dans la haine et la désolation avec des milliers de morts ne mérite plus de le diriger. «Il faut pour notre peuple une nouvelle classe de chefs traditionnels qui cultivent la responsabilité, l’intérêt général, le dépassement et non des béni oui-oui. Nous avions un chef de canton qui a assisté aux exactions contre ceux qui ne partageaient pas ses opinions sans réagir. On a vu ce que la réaction des victimes d’hier a donné en termes de dégâts pour notre peuple. Le chef doit incarner l’ouverture, le rassemblement, la protection de tous les habitants du canton et non des chefs qui livrent les autres à la vindicte. Un chef qui divise, qui attise la haine, ne peut plus diriger. C’est le sens de sa destitution et son remplacement par Guéi Vléhi qui, contrairement à ce qui se dit, a le soutien de la majorité de ses pairs chefs de village», se sont défendus les partisans de l’ancien chef des Wè de Yopougon. Face à ce contentieux à relent politique, l’actuel Préfet de région, Benjamin Effoli, joue la carte de la prudence et de la neutralité. Les deux prétendants au titre de Chef de canton sont tous conviés aux cérémonies à des places séparées. Mais la parole est donnée pour le compte de la chefferie traditionnelle à Bataï François, président de la coordination des Chefs Wè du département de Duékoué. Une distinction créée pour éviter de transposer la crise de la chefferie sur la place publique.
M Tié Traoré, envoyé spécial