Elections législatives du 11 décembre 2011 / Pourquoi le RDR doit gagner

C’est désormais officiel. Les 233 candidats qui porteront les couleurs du RDR sont connus. Mercredi, devant un parterre de personnalités et de milliers de militants du parti à la case verte, ils ont reçu leur lettre d’investiture et leur diplôme qui attestent qu’ils sont ceux qui doivent faire gagner le Rassemblement des Républicains partout en Côte d’Ivoire. Les candidats sont connus. La messe est donc dite. Maintenant cap sur les élections. Et c’est cela l’essentiel. Car, au-delà du symbole que représentait la cérémonie d’investiture du mercredi dernier au Palais des Congrès, il y a des défis qui attendent le parti qui a su porter le président Alassane Dramane Ouattara à la magistrature suprême. Le premier défi est incontestablement l’impératif de constituer une majorité confortable au président de la République à l’Assemblée nationale. Cette exigence n’est pas négociable. En ce sens que le président Ouattara a besoin d’un environnement propice à l’hémicycle pour dérouler son ambitieux programme qu’il a promis aux Ivoiriens. Nul n’est sans ignorer que l’Assemblée nationale est le champ de théâtre du débat démocratique où le patron de l’Exécutif peut être mis en ballotage s’il n’a pas une majorité qui adhère à sa vision politique. L’Assemblée nationale est le lieu où sont votés le budget et les textes de loi. Des instruments nécessaires pour la bonne gouvernance dans un Etat démocratique et de droit. Si le président Ouattara n’est pas majoritaire à l’Assemblée nationale, comment pourra-t-il faire passer les textes de loi qui lui permettront de réussir son mandat ? C’est la raison pour laquelle une défaite du RDR, son parti, à ces élections législatives serait une véritable catastrophe. Pour ne pas faire du président Alassane Ouattara une sorte de roi d’Angleterre seulement bon pour inaugurer les chrysanthèmes, il est plus qu’impératif pour le RDR, de remporter ces élections. Il est vrai que le PDCI-RDA, assurément, apportera comme il l’a fait au second tour de l’élection présidentielle, son soutien à son allié du RHDP. Mais il est toujours bon de compter sur soi-même d’abord, avant d’attendre quelque chose de la part des autres. Le deuxième défi qui attend le secrétaire général par intérim, le ministre Amadou Soumahoro et la haute direction du RDR est celui de la représentativité. Une victoire du RDR renforcera, à coup sûr, la légitimité du président Ouattara. Car la victoire du RDR à ces élections législatives prouveront une fois pour toutes, que la victoire du 28 novembre 2010 de leur mentor n’a pas été usurpée. Elle permettra de clore définitivement le faux débat que les caciques de la refondation essayent en vain d’entretenir dans l’opinion. Leur volonté de boycott des élections législatives n’est pas étrangère à cette stratégie. Car le parti de Laurent Gbagbo sait que s’il prend part aux prochaines joutes électorales, leur minorité flagrante serait mise à nu. C’est donc au RDR de prouver, malgré l’absence du FPI, qu’il reste et demeure le premier parti politique en Côte d’Ivoire en remportant une victoire éclatante et sans bavure. Avec surtout un taux de participation éloquent. Ce qui amène à rappeler que le troisième et dernier défi qui attend le Rassemblement des Républicains est à n’en point douter, celui de la mobilisation. Et le ministre Amadou Soumahoro, premier responsable du parti domicilié à la rue Lepic, le sait si bien qu’il n’a pas manqué de le souligner au cours de la cérémonie d’avant-hier. Pour lui, le premier souci du RDR et de ses responsables doit être « mobiliser, encore mobiliser et toujours mobiliser ». Pour y parvenir totalement, il faut d’abord panser les plaies des querelles qui ont émaillé la période du choix des candidats et essayer de ramener à la raison, tous ceux qui sont tentés, par dépit, soit de boycotter ces élections soit de voter pour l’adversaire ou pour des candidats indépendants. Mais cela, il faut compter avec la culture et la maturité politique du secrétaire général du RDR et sa haute direction. Mercredi dernier déjà, un grand pas a été fait dans ce sens. Avec beaucoup de tact et de sagesse, le ministre Amadou Soumahoro a dans un premier temps demander aux candidats du RDR à s’efforcer d’avoir un comportement républicain et un discours de rassembleur. Dans un deuxième temps, le numéro deux du RDR a lancé un appel aux candidats indépendants dans le sens de l’union et de la cohésion. « Nous vous tendons la main afin que vous fassiez bloc derrière les candidats officiels du parti. Nous le faisons sans faiblesse pour permettre aux candidats du parti de gagner », a-t-il plaidé. Un message qui certainement, n’est pas tombé dans des oreilles de sourds et qui, au moment opportun, sera traduire en acte. Pour non seulement permettre au RDR de dessiner une majorité confortable au président Ouattara à l’hémicycle. Mais aussi faire en sorte que cela se fasse avec un taux de participation record.

Jean-Claude Coulibaly