A l’occasion de la soirée de levée de fonds organisée à Washington DC par la Fondation United Aid for Africa dirigée par Jessica B. Diomandé, nous avons échangé avec l’artiste ivoiro-congolaise Pierrette Adams.
Quelles sont le raisons de votre présence à Washington DC?
Je suis venue donner un coup de main à Bintou qui a organisé le gala pour son association. C’est un concept qui touche, c’est une femme comme moi qui se bat et je me suis dit que je dois apporter ma petite contribution. Voilà ce qui explique ma présence ici.
Vous auriez dit que vous ne retournerez plus en Côte d’Ivoire, et aujourd’hui vous êtes à une collecte de fonds en direction de la Côte d'Ivoire....
(Rires) Je n’ai jamais dit que je ne revenais plus en Côte d'Ivoire. Je suis partie de la Cote d'Ivoire pour tout ce que tout le monde connaît, c’est-à-dire qu’après les événements, mon mari a été affecté à Dakar, donc étant sa femme, il est parti avec femme et enfants. Donc je suis partie avec lui. C’est vrai qu’après, il y a des choses qui ont été dites, mais la Côte d'Ivoire reste mon pays d'adoption.
Que devient l’enfant de Ben Salla que vous avez adopté, qui a été défiguré par sa belle-mère ?
Je ne l’ai pas adopté mais il va bien. C’est un grand garçon maintenant
Il est toujours avec vous?
Il est à Abidjan. Il est dans sa famille biologique, comme tout le monde, comme chaque enfant, et puis, il fait ses études, il va bien.
Le président de la Commission Dialogue Vérité Réconciliation (CDVR), le Premier ministre Charles Konan Banny a été installé il y a de cela plus d’un mois. La Côte d'Ivoire pour ne pas dire Abidjan est la plaque tournante de la musique africaine, selon vous, quel sera l’apport des artistes africains à la réconciliation en Côte d'Ivoire?
J'ai l’habitude de dire que celui qui a le ventre vide n'a pas d' oreille pour écouter la musique. Je pense que c'est déjà à nos politiciens de s' occuper du ventre ,je dirai du peuple, du bien- être du peuple, après ils pourront écouter ce qu’ on leur dit. Tant qu’ils ne sont pas bien logés, bien nourris, leurs enfants scolarisés, etc., enfin quand ils ont des petits problèmes, vous pensez que nous artistes-chanteurs pouvons faire passer un message en faisant une chanson ? Ils ne pourront que dire “ oui d’accord, toi tu manges bien, tu as le temps de chanter, mais nous en attendant, nous, on a faim”. Donc ventre affamé n'a point d'oreille! Je pense donc que comme premier impératif de la réconciliation, il faut déjà que tous aient un discours en phase avec la réconciliation et, surtout, qu’on retrouve la Côte d'Ivoire d'antan. Il y a eu trop de morts depuis 1999 à 2010.
Que pensez-vous du président Alassane Ouattara, qui depuis quelques mois a remis la Côte d'Ivoire sur les rails et sur la scène internationale?
Nous attendons de voir, jusqu’ où il va aller, on attend de voir au bout des cinq ans. Est-ce qu’il va tenir ses promesses, est-ce qu’il va continuer sur cette lancée ? Parce que moi, je n’ai pas vu, mais pour ce qu'on me dit, la sécurité revient petit à petit, les choses se remettent en place petit à petit.
Vous êtes d’origine congolaise mais ivoirienne de cœur, bientôt les élections auront lieu en RDC. Qu'en pensez-vous parce que Kinshasa, c'est juste en face de Brazzaville et la violence s'y annonce déjà....
Oui, mais tout ça c’est toujours l’Afrique. C’est n’importe quoi, je ne m' y connais pas vraiment en politique mais je pense que si on écoutait un peu le peuple , les choses se passeraient normalement. Au lieu de voir les gens se battre et compter les morts par milliers… c’est un vrai gâchis. J'espère simplement que d’ici quelques années ou décennies, nos enfants, nos petits enfants verront peut être une Afrique plus mûre, parce que c’est une question de maturité. C est vrai qu’on est jeune, on n’a que 50 ans. C’est vrai, on n’a eu l’Indépendance il y a à peine 50 ans, et pour une nation, 50 ans c’est très peu.
A quand votre retour à Abidjan?
J'ai mon public à Abidjan. Je reçois énormément de courriers, des mots gentils, des Ivoiriens qui me motivent. C'est vrai qu’au départ, j’étais un peu dégoûtée, mais après réflexion je me suis dit : c’est pas pour cette poignée de personnes qui m’en veulent, que je vais frustrer toutes les personnes qui aiment ce que je fais, qui m’aiment bien, et que j’adore aussi, parce que c’est réciproque. Je reviendrai, c’est sûr que je reviendrai.
(Source : lebanco.net)
Quelles sont le raisons de votre présence à Washington DC?
Je suis venue donner un coup de main à Bintou qui a organisé le gala pour son association. C’est un concept qui touche, c’est une femme comme moi qui se bat et je me suis dit que je dois apporter ma petite contribution. Voilà ce qui explique ma présence ici.
Vous auriez dit que vous ne retournerez plus en Côte d’Ivoire, et aujourd’hui vous êtes à une collecte de fonds en direction de la Côte d'Ivoire....
(Rires) Je n’ai jamais dit que je ne revenais plus en Côte d'Ivoire. Je suis partie de la Cote d'Ivoire pour tout ce que tout le monde connaît, c’est-à-dire qu’après les événements, mon mari a été affecté à Dakar, donc étant sa femme, il est parti avec femme et enfants. Donc je suis partie avec lui. C’est vrai qu’après, il y a des choses qui ont été dites, mais la Côte d'Ivoire reste mon pays d'adoption.
Que devient l’enfant de Ben Salla que vous avez adopté, qui a été défiguré par sa belle-mère ?
Je ne l’ai pas adopté mais il va bien. C’est un grand garçon maintenant
Il est toujours avec vous?
Il est à Abidjan. Il est dans sa famille biologique, comme tout le monde, comme chaque enfant, et puis, il fait ses études, il va bien.
Le président de la Commission Dialogue Vérité Réconciliation (CDVR), le Premier ministre Charles Konan Banny a été installé il y a de cela plus d’un mois. La Côte d'Ivoire pour ne pas dire Abidjan est la plaque tournante de la musique africaine, selon vous, quel sera l’apport des artistes africains à la réconciliation en Côte d'Ivoire?
J'ai l’habitude de dire que celui qui a le ventre vide n'a pas d' oreille pour écouter la musique. Je pense que c'est déjà à nos politiciens de s' occuper du ventre ,je dirai du peuple, du bien- être du peuple, après ils pourront écouter ce qu’ on leur dit. Tant qu’ils ne sont pas bien logés, bien nourris, leurs enfants scolarisés, etc., enfin quand ils ont des petits problèmes, vous pensez que nous artistes-chanteurs pouvons faire passer un message en faisant une chanson ? Ils ne pourront que dire “ oui d’accord, toi tu manges bien, tu as le temps de chanter, mais nous en attendant, nous, on a faim”. Donc ventre affamé n'a point d'oreille! Je pense donc que comme premier impératif de la réconciliation, il faut déjà que tous aient un discours en phase avec la réconciliation et, surtout, qu’on retrouve la Côte d'Ivoire d'antan. Il y a eu trop de morts depuis 1999 à 2010.
Que pensez-vous du président Alassane Ouattara, qui depuis quelques mois a remis la Côte d'Ivoire sur les rails et sur la scène internationale?
Nous attendons de voir, jusqu’ où il va aller, on attend de voir au bout des cinq ans. Est-ce qu’il va tenir ses promesses, est-ce qu’il va continuer sur cette lancée ? Parce que moi, je n’ai pas vu, mais pour ce qu'on me dit, la sécurité revient petit à petit, les choses se remettent en place petit à petit.
Vous êtes d’origine congolaise mais ivoirienne de cœur, bientôt les élections auront lieu en RDC. Qu'en pensez-vous parce que Kinshasa, c'est juste en face de Brazzaville et la violence s'y annonce déjà....
Oui, mais tout ça c’est toujours l’Afrique. C’est n’importe quoi, je ne m' y connais pas vraiment en politique mais je pense que si on écoutait un peu le peuple , les choses se passeraient normalement. Au lieu de voir les gens se battre et compter les morts par milliers… c’est un vrai gâchis. J'espère simplement que d’ici quelques années ou décennies, nos enfants, nos petits enfants verront peut être une Afrique plus mûre, parce que c’est une question de maturité. C est vrai qu’on est jeune, on n’a que 50 ans. C’est vrai, on n’a eu l’Indépendance il y a à peine 50 ans, et pour une nation, 50 ans c’est très peu.
A quand votre retour à Abidjan?
J'ai mon public à Abidjan. Je reçois énormément de courriers, des mots gentils, des Ivoiriens qui me motivent. C'est vrai qu’au départ, j’étais un peu dégoûtée, mais après réflexion je me suis dit : c’est pas pour cette poignée de personnes qui m’en veulent, que je vais frustrer toutes les personnes qui aiment ce que je fais, qui m’aiment bien, et que j’adore aussi, parce que c’est réciproque. Je reviendrai, c’est sûr que je reviendrai.
(Source : lebanco.net)
