Fini, les câlineries de chattes à chatons. Le président de la République qui a tout donné pour que les pro-Gbagbo en général et le FPI, en particulier, participent aux futures élections législatives, a sifflé la fin de la recréation. Mettant du coup, un terme au chantage des cadres et autres responsables de l’ancien parti au pouvoir et de leurs satellites. En visite de travail dans le pays des hommes intègres, le président Ouattara s’est prononcé de façon claire sur la question. Pour lui, les négociations entreprises avec le FPI sont terminées et bien terminées. ‘’Le dossier des négociations est clos’’ a-t-il annoncé devant le Facilitateur. Le choix de Ouagadougou n’est pas fortuit. C’est ce pays qui a abrité les négociations relatives au Dialogue direct. Un mois durant, les autorités de ce pays ont donné le gîte et le couvert à une centaine de personnalités ivoiriennes dans le but de trouver elles-mêmes des solutions à leurs problèmes. A l’issue des travaux, l’ancien président déchu, Laurent Gbagbo, a nommé son ancien protagoniste Guillaume Soro, alors secrétaire général des Forces nouvelles au poste de Premier ministre en remplacement de Charles Konan Banny. Et Gbagbo en était fier, déclarant que c’était la seule façon de ramener la paix dans son pays. Et la paix vint. C’est d’ailleurs à juste titre que le président Ouattara a fait savoir que c’est à son homologue burkinabé que le peuple ivoirien doit la paix. Quoi de plus normal de dire devant Compaoré, à l’occasion de la deuxième conférence au sommet pour la mise en route du traité d’amitié et de coopération entre le Burkina Faso et la Côte-d’Ivoire, que les futures législatives auront lieu avec ou sans le FPI. Le faisant, le président Ouattara brise le rêve des partisans de l’ancien président déchu qui, pour prendre part à ces élections, avaient commencé par poser des conditions et même des préalables aussi farfelus les uns que les autres, comme par exemple la libération de Laurent Gbagbo. En effet, lorsqu’ils ont obtenu l’élargissement d’une vingtaine des leurs, le FPI, champion dans ce genre de choses qui consiste à demander l’impossible, a mis sur la table des négociations avec le pouvoir, la libération d’un certain Laurent Gbagbo convaincu pourtant de l’impossibilité de leur requête. D’autant plus que le cas Gbagbo dépasse dorénavant les petites frontières ivoiriennes. S’étant aperçu que leur subterfuge n’avait pas marché, le résident par intérim du FPI, Sylvain Miaka Oureto, a annoncé samedi dernier que sa formation politique n’irait pas aux élections: "Le FPI n`ira pas aux législatives. Nous ne participerons pas à une compétition dont les résultats sont connus d`avance et pour laquelle tout est mis en œuvre en vue de nous humilier" a fait savoir l’intérimaire d’Affi N’Guessan, qui s’est empressé de rectifier que son parti n’a donné «de lettres d`investiture à aucun candidat, qu`il soit ancien député ou cadre du FPI,» certainement pour diaboliser certains des cadres issus de ce parti qui, au nom de la démocratie, se sont portés candidats en dépit du mot du refus d’aller aux élections. Pourtant, la CEI est formelle: «Des candidats FPI sans étiquette" se sont présentés comme "indépendants», selon un vice-président de cette institution. En tout état de cause. Les élections législatives se tiendront à la date indiquée: «La date du 11 décembre ne sera pas reportée. Nous irons aux élections et que les meilleurs gagnent,» avait également noté le président Ouattara toujours à Ouagadougou. Le FPI est donc pris à son propre piège.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET