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Politique Publié le mercredi 23 novembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Législatives / M. Diomandé Mamadou, candidat indépendant : ‘’Voici mes ambitions pour Séguéla’’

Expert au Bnetd et cadre du Rdr, Diomandé Mamadou explique sa candidature par un appel des parents qui disent ne pas se reconnaître dans certains acteurs politiques locaux et expose un pan de ses ambitions pour les populations de la sous-préfecture de Séguéla. Entretien.


Vous êtes cadre du RDR, pourquoi une candidature indépendante. Et quels sont les obstacles rencontrés ?

Je suis effectivement militant RDR depuis plus d’une décennie et je le demeure. Ma candidature a été déposée et validée dans le respect des procédures indiquées par le parti avec le récépissé signé par les responsables.
Cependant, j’ai été confronté à la candidature du Secrétaire Général du parti dans ma circonscription, malgré le soutien ferme des populations.


Qu’est-ce qui n’a pas marché alors ?

Tout simplement parce qu’Amadou Soumahoro n’a pas respecté les termes de l’accord. Moins de 48 H après le départ de la délégation, il a proposé le poste de suppléant à quelqu’un d’autre sans même en échanger préalablement avec moi. J’ai alors décidé de déposer ma candidature en tant qu’indépendant avant d’aller requérir l’avis de la base. C’est cette mission que je viens d’effectuer.

Les chefs de villages, les présidents de jeunes et des femmes ont marqué unanimement leur soutien au maintien de la candidature. Seuls quelques secrétaires de section très isolés ont marqué une position mitigée au nom de la discipline du parti. Les ressortissants de tous les villages de Séguela vivant à Abidjan ont également tenu à déléguer des personnes pour m’accompagner.


Qu’est-ce qui motive vraiment votre candidature ?

J’ai été appelé par les parents qui disent ne pas se reconnaître dans certains acteurs politiques locaux qui restent pour eux des personnes inaccessibles. Ils voulaient quelqu’un qui soit à leur écoute et qui puisse comprendre leurs problèmes. C’est avec beaucoup d’hésitation et après de nombreux échanges que j’ai accepté de donner droit à leur requête. Tout simplement parce que nos parents ont beaucoup fait pour nous et en retour tout ce que nous pouvons faire, c’est de leur apporter notre expertise et nos conseils. Je dois préciser qu’avant cette décision, j’ai tenté pendant 4 mois de rencontrer Amadou Soumahoro en tant qu’aîné et leader politique, sans succès. A mes yeux, cela donnait encore plus de crédit aux griefs des parents. Je dois préciser que le Ministre Amadou Soumahoro n’est pas mon seul adversaire et je ne voudrais pas personnaliser le débat. Le candidat du PDCI est également l’un de mes adversaires les plus en vue.


Plusieurs allégations sont portées contre vous. Tantôt vous êtes traité de pro-Gbagbo, tantôt ami d’Ahoua Don Mello. A ce titre, vous seriez prêt à offrir le siège aux refondateurs une fois élu. Qu’en dites-vous ?

Ces allégations mensongères sont insidieusement diffusées par des adversaires à court d’argument. Je n’ai jamais été ni sympathisant, ni militant du FPI. Encore moins ami de Don Mello. Il se raconte même que Don Mello m’aurait recruté au BNETD. Je tiens à préciser que j’ai intégré le BNETD en 1991 et Don Mello y est entré en 2000. Alors question : S’il y a recrutement, qui aurait recruté qui en pareille situation? Si je me reconnaissais d’une façon ou d’une autre dans le FPI, pourquoi aurais-je attendu que la soupe refondatrice se vide pour me faire connaître? C’est tout simplement absurde.
Ghandi disait que «L’erreur ne devient pas vérité parce qu’elle se propage et se multiplie; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit». Sauf qu’il s’agit là non pas d’une erreur mais d’un grotesque mensonge.


Qu’est-ce qui vous différencie donc de vos adversaires ?

Nous nous opposons par la vision et par la démarche.

Pour nous, le Député doit être quelqu’un qui développe des relations de confiance avec sa population en faisant corps avec elle pour pouvoir mieux porter ses aspirations. Ce n’est pas une récompense de fin de carrière. Peut-être que cela traduit un profond conflit de génération car mes principaux adversaires sont tous du troisième âge (Candidats titulaires et suppléants) et cela est une tradition dans notre région.

Il s’agit d’élections législatives. Donc du choix de personnes appelées à adapter notre législation aux enjeux du futur. Il s’agit plus de scruter l’horizon que de regarder dans le rétroviseur. Nous devons pouvoir adapter notre langage et nos modes d’actions aux réalités d’un monde en mouvement et d’un village planétaire.


Quels sont les armes et les moyens de votre combat pour remporter la victoire le 11 décembre 2011 ?

Nous nous inscrivons dans une démarche participative. Nous ne pouvons pas rester dans notre petit coin à Abidjan pour trouver des solutions à des problèmes que nous connaissons quelquefois assez mal. Nous impliquons donc les populations dans toutes leurs composantes (notables, jeunes, femmes etc.) à tous les niveaux de notre démarche et nous faisons corps avec elles en installant des comités dans chaque village. Aujourd’hui, des populations qui ne s’intéressaient pas aux élections législatives et municipales, et qui n’avaient aucune confiance dans les acteurs sont mobilisées. Notre appareil de campagne se fond dans le corps social.

Vous ne pouvez pas traiter des populations avec défiance et mépris et vouloir en même temps être leur représentant. La légitimité est une construction permanente.
Vous constatez que malgré que certains aient voulu utiliser l’investiture du parti comme une arme d’exclusion, cela ne m’empêche pas d’avoir le soutien massif des populations qui ont accordé plus de 90% de leurs suffrages au RDR et au Président Alassane Ouattara. Des cantons entiers se réunissent pour donner des consignes de vote à 100%. Cela doit nous donner à réfléchir. Le vendredi 18 novembre, l’ensemble des chefs de village, responsables de jeunesses et responsables des femmes du canton Mebra se sont réunis à Gbovo (chef-lieu de canton) pour une décision unanime bien que je ne sois pas présent. Ils ne seront pas les derniers à le faire.


Vous allez affronter un ancien ministre et actuel Secrétaire Général du RDR. N’avez-vous pas peur de la technologie électorale ? Quelles sont vos forces pour contourner les fraudes ou le tripatouillage des résultats?

Nous sommes du même parti. Et ce parti s’est construit sur une échelle de valeurs. Je ne crois pas que quiconque ait intérêt à prendre de tels risques en ce moment précis où toute l’opinion nationale et internationale nous observe. Les conséquences sur l’image et la crédibilité du parti seraient incalculables. Nous restons tout de même vigilants.

Ne craignez-vous pas une campagne faite d’échauffourées, de bagarres et violences politiques puisque vous seriez victime de menaces et d’intimidations ?
Nous avons tous intérêt à œuvrer pour une campagne apaisée. C’est pourquoi je comprends difficilement le langage belliqueux de certains de nos adversaires qui attisent les tensions sur le terrain. Les menaces sur l’emploi et sur l’intégrité physique des candidats ne nous grandissent pas et desservent le Président de la République, très attaché aux valeurs démocratiques. Surtout quand l’utilisation de l’appareil du parti est mise en exergue. Les auteurs de telles menaces publiques et peu subtiles nous font de la publicité gratuite, nous les en remercions.
Lors de notre dernière visite, certains ont tenté de nous interdire l’accès à Fronan, capitale du canton Nafana. Les jeunes ont été également appelés à s’abstenir de venir nous accueillir. Les populations ont dû braver ces interdits pour que notre programme puisse se dérouler comme prévu. Par ailleurs, les responsabilités nationales de certains acteurs font que leurs propos dans la presse vont au-delà des frontières nationales et peuvent porter préjudice à l’image de notre jeune démocratie.
Ceux qui pensent pouvoir prospérer par la menace et l’intimidation se trompent d’époque et d’espace. Nous sommes en 2011, à l’heure de la mondialisation et des TIC, à l’l’heure du multilatéralisme et des valeurs universelles. A l’heure de la chute des plus grandes dictatures dans le monde arabe. Nous sommes également en Côte d’Ivoire, pays qui a accepté le sacrifice du sang pour faire triompher la démocratie.
Par conséquent, j’invite les uns et les autres à la retenue. Nous devons être des acteurs de rassemblement.

Quel est l’état des lieux avant l’ouverture de la campagne ?
Il y a beaucoup de tensions, mais nous essayons de canaliser les ardeurs des uns et des autres et d’avoir une hauteur d’esprit sur les velléités provocatrices des uns et des autres.

Que comptez-vous faire ou réaliser pour les populations si vous êtes élu le 11 décembre 2011 ? Vos projets et perspectives d’avenir ?
Permettez que je ne m’étale pas sur cette question, la campagne n’étant pas encore ouverte.

Une adresse aux électeurs qui sont les populations de Séguéla sous-préfecture ?
Nous voudrions les inviter à la retenue et à la sérénité afin de ne pas céder aux provocations et surtout ne pas perdre de vue l’objectif visé. Pour ma part, je reste convaincu qu’au soir du 11 décembre, nous fêterons la victoire.

Quelles leçons tirez-vous des péripéties qui ont entouré votre candidature et quels conseils au RDR pour l’avenir ou pour d’autres joutes électorales ?
Il serait prétentieux à mon humble niveau de vouloir donner des conseils à un si grand parti politique. Je retiens cependant que le fossé entre la base et les élites se creuse de jour en jour. Cette problématique doit rester au centre de toute notre stratégie. On ne peut faire le bonheur des populations contre leur gré. Les instances de base doivent demeurer des acteurs majeurs de l’appareil du parti. Je vous remercie.

Réalisé par Maxime Wangué
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