C’est une tribune d’expression et de défense des libertés par le cinéma qui s’ouvre le jeudi 1er décembre. Le festival Ciné droits libre, qui aura lieu jusqu’au 4 décembre sur les bords de la lagune Ebrié, déflore, cette année la thématique de la démocratie, des élections et de la réconciliation. Question d’actualité oblige. «L’échec de la démocratie dans les pays africains a toujours été sources de violence. Chaque fois qu’une élection est programmée dans un pays africain, le spectre de la violence pèse sur la tête des populations. Le cas récent de la Côte d’Ivoire est un témoignage poignant de cette blessante réalité. Pour ce faire, il est important de poser la problématique de la pratique de la démocratie dans les pays africains afin d’éviter les violences liées à sa mauvaise mise en œuvre», affirment les organisateurs du festival pour justifier le thème qu’ils ont choisi. Programmé pour se tenir au Goethe-Institut d’Abidjan, à l’’Institut national des arts et de l’action culturelle (Insaac), dans la cour de la mairie d’Abobo, au Café de Versailles à Cocody et au Foyer des jeunes de Koumassi, le festival sera meublé, outre les projections de films, par des débats, des ateliers de pratiques du film documentaire sur les droits humains. Pour rester dans la droite ligne du cinquantenaire des indépendances de la plupart des pays africains, cette édition de Ciné droit libre a été placée sous le parrainage de Roland Lumumba, le fils de Patrice Emery Lumumba. En fonction de la thématique retenue et des innovations prévues, une dizaine de personnalités du monde du cinéma, des intellectuels ainsi que des artistes seront invités pour donner un cachet particulier au festival. Ainsi sur les questions d’indépendances, Didier Awadi, artiste engagé et réalisateur sénégalais, Thomas Giefer, réalisateur et Serge Bilé, écrivain, journaliste, réalisateur seront-ils présents. Un forum sur le thème : «Quelle place pour la jeunesse africaine dans la politique des Etats africains 50 ans après les indépendances ?» sera animé par Didier Awadi, Serge Bilé, le Prof Amoa Urbain, Recteur de l’Université Charles-Louis de… Montesquieu et Karim Ouattara, président du Mouvement pour la conscience républicaine. «Lumumba, Mort de style colonial», un film sur l’assassinat de Patrice Lumumba, «Le point de Vue du Lion» de Didier Awadi, «Une journée dans la vie de Marie Madeleine», de Serge Bilé, «Le bateau qui pue» de Bagassi Koura, «Kadhafi, notre meilleur ennemi» d’Antoine Vitkine, «Alpha Blondy, une vie de combat » d’Antoinette Delafin et Dramane Cissé, «Sankara, l’Homme Intègre » de Robbin Shufield sont quelques films qui pourront être vus au cours de ce festival. « Ciné Droit Libre » est un festival autour de films engagés pour la cause des droits de l’Homme et de la liberté d’expression. Créé en 2005, ce festival s’est fixé comme objectif de donner une plateforme aux cinéastes et journalistes du monde entier dont les œuvres (des films portant sur les droits humains et la liberté de la presse) sont censurées ou ont eu des difficultés de diffusion.
M’Bah Aboubakar
M’Bah Aboubakar