x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le jeudi 24 novembre 2011 | Le Nouveau Réveil

Konaté Sidiki (ministre de l’Artisanat et des Pme), candidat du Rdr aux législatives à Man : «Voici ceux qui m’ont fait dire ce que je n’ai pas dit à Man»

© Le Nouveau Réveil Par Serge T
Évènement : Cérémonie d`ouverture de la 6ème édition d`Afrikfashion Show
Ouverture de la 6ème édition d`Afrikfashion Show le Mercredi 26 octobre 2011, à la CAISTAB d`Abidjan-Plateau. Photo : M. KONATE Sidiki Ministre de l`artisanat et des PME
Porte parole des ex Forces nouvelles, actuel ministre de l’Artisanat et de la promotion des Pme, candidat à la députation pour la commune de Man, Konaté Sidiki est connu pour ne pas avoir sa langue dans poche. Dans cet entretien à bâtons rompus, il dit pourquoi et pour qui il est candidat, sa vision de l’Ouest et surtout s’explique sur les propos tribaux et haineux que la presse lui a récemment prêtés.

Bonjour le Ministre, vous êtes candidat dans la circonscription de Man. Pouvez vous nous dire les motivations de cette candidature dans la région de Man ?

Je suis effectivement candidat aux législatives 2011, au titre de la liste du Rdr, dans la commune de Man. Nous avons, après la lutte militaro politique que nous avons menée, décidé de nous engager dans la vie politique. Et la première étape, c’est donc de participer
aux élections démocratiques qui sont organisées. En ce sens, plusieurs d’en
tre nous sont candidats au niveau de plusieurs structures pour rechercher
une légitimité électorale afin de consolider notre chemin politique.

Pourquoi Man ?

Man, c’est ma ville. Je suis de Man. Ma famille vit à Man depuis plusieurs
générations. J’ai été moi même à Man où j’ai fait l’école primaire et le lycée.
Je vis également à Man. Donc, c’est à Man que j’ai décidé de me présenter
par amour pour cette ville, pour ce qu’elle m’a apporté et surtout par
amour pour mes racines dans cette ville. Alors, j’y suis candidat pour
servir Man. On sert là où on a besoin de moi.

Monsieur le Ministre justement, si les populations ont besoin de vous en tant que député, et si vous êtes élu, que comptez vous apporter à ces populations ?

Mais, un député est d’abord un porte parole des populations à l’Assemblée
nationale. Les populations voudront que nous traduisions leurs énergies,
leurs pensées, leurs voeux au sein de l’Assemblée nationale afin de faire en sorte que leurs aspirations soient prises en compte. C’est ce travail qui va, bien
entendu, nous amener à défendre ces populations. Et à travailler pour attirer,
bien entendu, l’attention du gouvernement, des institutions de Côte d’Ivoire
sur les problèmes que peuvent vivre cette région.

Monsieur le Ministre, Man fait partie de la grande région montagneuse qui a connu un désastre, une situation particulièrement difficile. Les populations vivent difficilement depuis le déclenchement de la crise. Au niveau de la campagne, quel est le discours que vous tenez aux populations ? Et comment est ce qu’elles réception nent cela ?

Man à l’instar de toutes les villes de cette région a souffert de manière dramatique la crise que nous avons connue. Et je l’ai vécue avec cette population. Donc, je connais leurs problèmes et leurs attentes. Aujourd’hui, ce dont Man et ses villes ont besoin, c’est la
réconciliation, la sécurité et le développement. Et nous pensons pouvoir traduit au mieux, pour avoir été au quotidien dans ces moments difficiles aux côtés de ces populations, cette aspiration au niveau des instances du pays.

Comment est ce que la population réagit face aux messages que vous
leur tenez ? Je veux parler de la grande région montagneuse mais
précisément dans la localité de Man.

Mon discours dans l’Ouest n’est pas nouveau. Depuis le début de cette crise,
quand le besoin s’avérait nécessaire, nous nous sommes rendu surplace pour
vivre avec cette population, l’ensemble de ses problèmes. Quand nous avons
annoncé notre candidature, c’était donc en connaissance de cause. Nous
savions que nous pouvions être utile à cette populations, nous pouvions parler
avec elle de ses problèmes que nous connaissons. A savoir, la réconciliation,
le retour des populations déplacées, la reprise de la vie économique et sociale,
la cohésion sociale, l’union entre les enfants de cette zone et l’intérêt com
mun pour le développement de cette région. Voilà quelques axes principaux
qui constituent, en quelques mots, mes messages de campagne. Il s’agit de tra
vailler à ce que la réconciliation, la paix, le développement soient une réal
ité. Et cela passe, bien entendu, par un certain nombre d’actions et avec tous
les enfants de cette région afin de créer une synergie de tous pour la région.

L’Ouest en général et Man en particulier a connu des fils qui ont soutenu
l’ancien régime. Aujourd’hui pouvez vous nous dire si la liste que vous
conduisez, il y a certains de ces fils qui sont prêts à vous accompagner
dans la politique que vous voulez conduire au niveau de Man ?

D’abord, sachez que je me présente sur la liste du Rdr dans la commune. En
tant que structure politique, c’est la machine qu’il nous faut pour aller
chercher les voix des électeurs. En outre, nous avons aussi estimé que les
fils de Man qui ont soutenu le régime Gbagbo qui, dans un souci de réconcil
iation veulent aujourd’hui participer à la renaissance de cette ville, sont les
bienvenus. Parce que c’est cela la réconciliation. En effet, la réconciliation
c’est la capacité que nous avons, nous tous, à surmonter les difficultés du
passé pour nous accepter. De ce point de vue, notre slogan c’est réconcilions
nous, unissons nous autour de notre région meurtrie. C’est cette synergie
justement qui va panser les plaies, qui va démontrer que nous sommes capa
bles d’élévation et qui va nous permet tre d’aller chercher les moyens pour
développer notre région.

A travers ce message et les gens qui vous accompagnent, on vous a prêté
des propos lors de votre tournée. Pouvez vous les confirmer ou
infirmer ? Qu’est ce qui s’est passé exactement par rapport aux propos
qu’on vous a attribués il y a quelques jours dans un journal de la place ?

C’est le journal ‘’L’Inter’’ qui, dans une de ses parutions, m’a prêté des propos
très graves, d’apologiste des Malinké contre les Yacouba. Nous avons produit
un démenti que le journal a publié. Cela nous assure que ces propos ne venaient
pas de moi. Ces propos n’étaient pas venus de nous. Et ces propos ne peu
vent pas venir de nous. Les Ivoiriens nous ont vus à l’oeuvre. Nous avons été
aux côtés de ces populations pendant les difficiles moments que ces popula
tions ont vécus. Nous avons parlé de paix et de réconciliation entre les
enfants. Nous avons travaillé à faire revenir des chefs de village qui avaient
quitté leurs villages par peur de représailles. Nous avons fait revenir des
populations qui étaient supposées ou considérées comme des pro Gbagbo à
revenir vivre dans leurs villages. Nous avons passé des messages de réconcili
ation entre les populations qui ont voté le Rhdp et celles qui ont voté Lmp et
cela a été vu à la télévision et entendu partout. Nous l’avons même fait au
péril de notre vie. Donc, c’est une conviction profonde que nous avons
appuyé sur une base d’expérience sur terrain. Quand nous avons écouté ces
propos, nous avons été choqués. Mais nous avons mené des démarches auprès
des journalistes pour savoir s’ils étaient prêts à assumer leurs propos même
devant un tribunal. Parce que moi, j’ai encore les cassettes. Je sais ce que j’ai
dit dans ma cassette et je suis prêt à mettre cette cassette à la disposition de
qui le veut. Nous allons même faire des projections ces jours ci, quand la cam
pagne va s’ouvrir, dans les villages, dans les villes à partir de cette cassette
pour que l’on comprenne que ces propos qui m’ont été attribués et qui sont
d’une extrême gravité ne viennent ni de moi ni de quelqu’un de mon entourage
et qu’ils n’ont jamais été tenus. Les journalistes de ‘’L’Inter’’ qui avaient
spéculé sur cette affirmation m’ont présenté des excuses. Ils ont produit
mon démenti. Je m’en tiens à cela. Ce qui veut dire que je n’ai jamais tenu ce
genre de propos, je ne pense pas ce genre de propos. Ma conviction est loin
d’être dans ce genre de propos. Je ne suis pas un raciste, je ne suis pas un
ethniciste et je ne crois pas être un apologiste d’une ethnie contre une autre en
Côte d’Ivoire. C’est loin de ma conviction, de ma croyance, de ma foi et de la
façon dont je veux faire de la politique. Et j’ai eu un soutien des Ivoiriens et
non des moindres qui ont juste compris que ces propos très déplacés ont été des
propos de manipulations et qu’il y avait des gens derrière ce propos qui
voulaient nuire à ma personne et au travail que je fais sur le terrain. Qui
voulaient profiter de cela pour me tomber. J’ai juste compris que c’était
un coup politique contre ma personne pour le travail que nous faisons à l’in
térieur de la ville de Man avec tous ses enfants.

Est ce que vous aviez été découragé, déçu ?

Non, il faut plus pour nous décevoir ou pour nous décourager. Non, parce que
d’abord je n’ai jamais tenu ces propos et tout le monde l’a compris. Ensuite, le
journal lui même a produit le démenti.
Il n’a pas encore produit de contre démenti. Des personnes qui étaient sur
le terrain et qui ont été offusquées par l’article du journaliste ont reconnu que
je n’ai jamais tenu ces propos. J’ai même eu le journaliste, Kpan en ques
tion qui dit que ces propos ont été tron
qués dans son journal. Le journal
rejette la faute sur lui, bref. Moi, je ne
voulais pas rentrer dans une polémique,
j’avais voulu m’assurer si le journal
était prêt à assumer ces propos devant
un tribunal. Le journal n’était pas prêt.
Nous avons classé l’affaire. Je consid
ère que cela a été un dérapage, un
démenti a été produit. Pour le reste, je
suis un combattant. Je me bats pour un
idéal et je crois fermement que Man est
une ville qui peut être mieux, qui peut
avoir un mieux être, qui peut être géré
autrement, qui peut être un centre de
développement important. Et c’est
cette valeur que j’essaie de partager
avec toutes les populations, Dan,
Malinké, Wê, Senoufo, Baoulé qui
vivent dans cette ville depuis plusieurs
décennies et qui forment l’ossature de
cette ville. Je sais que mes idées sont
mieux perçues par les populations, le
travail se fait sur le terrain. Il y a
quelques adversités venant de la part de
mes adversaires politiques mais je con
tinue de travailler dans la sérénité. Mon
équipe est sur le terrain, j’ai des sou
tiens massifs qui sont annoncés chaque
jour. Le 11 décembre soir, on verra
donc si ce sont des propos injurieux de
certains journalistes manipulés qui vont
gagner dans les urnes ou si c’est mon
travail de rassembleur ou d’unioniste
qui va payer. Et je pense que c’est mon
travail qui va payer.
Concrètement, sur qui comptez vous
pour être élu à Man ?
D’abord, je suis candidat du Rdr donc
je compte sur le parti qui a eu près de
65% des voix lors du premier tour de la
présidentielle. En outre, je compte sur
la population dans son ensemble. Je le
dis parce qu’il y a une grande partie de
la population qui n’a pas voté le Rdr et
qui, aujourd’hui, soutient mes idées et
ma conviction de réconciliateur dans la
région. Vous avez vu de grands poids
de la politique locale que tout le monde
sait, tels que M. Siki Blon Blaise,
député de Man sortant ainsi que M.
Gueu Pascal, député de Man sortant,
sans oublier Mme Douti, Bleu Lainé et
plusieurs associations qui sont apoli
tiques mais qui, cette fois ci, estiment
que c’est une chance énorme pour Man
d’avoir un changement qualitatif au
niveau des politiciens de la place,
d’avoir du sang nouveau, des idées
nouvelles et aussi un réconciliateur qui peut être à mesure de taper à toutes les
portes pour mettre les enfants de Man
ensemble quelle que soit leur ethnie ou
leur religion afin que le seul crédo du
développement soit leur matière.
Est ce que cela n’aurait pas été beau
coup plus facile pour vous de vous
inscrire dans une alliance du Rhdp
comme cela avait été décidé ? Qu’est
ce qui n’a pas marché pour que vous
soyez partis en rangs dispersés où le
Pdci, le Rdr et l’Udpci s’affrontent ?
Je ne sais pas, moi je n’ai pas participé
aux discussions. Ailleurs ça a marché et
à l’Ouest ça n’a pas marché mais moi
j’assume que je suis le candidat du Rdr.
L’Udpci a un candidat, pareil pour le
Pdci. J’aurais souhaité qu’il y ait une
candidature unique du Rhdp, c’était
d’ailleurs la volonté du Chef de l’Etat
et du Président Bédié. Mais vous avez
vu aussi les réactions à l’intérieur des
structures et finalement il a été décidé
de laisser chaque parti s’exprimer là où
il peut. Si un autre schéma nous avait
été proposé, nous allions rentrer dans
ce schéma.
Je veux dire, pour continuer sur cette
lancée, l’ambiance que le Rhdp laisse
dessiner par rapport à ces élections
législatives. Est ce que vous craignez
que les lendemains du Rhdp soient
sombres au lendemain des législa
tives?
Vous savez, on a eu une élection
nationale qui avait d’autres contraintes.
Aujourd’hui, ce sont des élections
locales qui ont une autre configuration.
Mais, il faut retenir que l’équilibre
national est maintenu. L’Assemblée qui
va sortir, même avec différent groupe
va être d’une coloration très forte du
Rhdp. Donc, je ne vois pas de danger.
C’est peut être bon pour la compétition
que chacun soit allé. Cela montrera que
ces élections n’ont pas été des arrange
ments politiques et que ça a été des
élections qui ont été âprement discutées
et démocratiques. C’est ce qu’il faut
retenir de la morale de l’histoire. Pour
le reste, moi je pense que ce qui nous
unit est plus fort que ce qui peut nous
diviser. Et après les législatives, la
dynamique du gouvernement de con
tinuer de travailler pour sortir ce pays
de la situation que nous connaissons va
continuer, le parlement va constituer et
travailler dans ce sens pour appuyer le
gouvernement. Donc, je ne vois pas de
feu à l’horizon. Aujourd’hui, ce qu’il
faut retenir, c’est que tous les partis
politiques ont décidé d’aller sur le ter
rain seuls dans un esprit de fair play,
de démocratie. Et cela est une chance
pour la démocratie. Les alliances vont
se vivre après ces élections.
Au niveau de la campagne à Man,
est ce que vous pensez, au delà des
propos qu’on vous a prêtés, que vous
faites l’objet de méchanceté de la part
de certains adversaires politiques ?
Oui, plus précisément des leaders poli
tiques de l’Ouest, à qui nous avons
demandé de se ressaisir. Qui sont
prompts à jouer sur la tribu, le réflexe
ethnique. J’ai attiré leur intention sur le
fait qu’il faut éviter encore d’opposer
les Dan et les Malinké. Même si on
perd de la vitesse, il ne faut pas qu’on
dérape aussi. J’espère bien que ce sera
bien perçu. En tout état de cause, même
si ces gens continuent de proférer du
tribalisme pour gagner, la population
est au dessus de cela. C’est une popula
tion suffisamment forte qui a traversé
des épreuves ensemble, qui saura donc
au soir du 11, démontrer à ces tribal
istes là que ce n’est pas cela l’option
pour Man. L’option pour Man, c’est
d’avoir aujourd’hui des fils et des filles
capables de porter les revendications de
cette ville, capable d’apporter le
développement dans cette ville, donner
du travail à ces milliers de jeunes qui
n’ont pas de perspectives, de ramener
la paix et la cohésion sociale à l’Ouest
et particulièrement à Man. Je pense que
c’est cela mon credo. C’est la raison
pour laquelle je bénéficie du soutien de
Gueu Pascal, Blon Blaise, Bleu Lainé,
Mme Douati et plusieurs d’autres
cadres pour démontrer que ma candida
ture n’est pas une candidature de
Malinké. Ça va au delà même du parti.
Vous voyez, c’est une candidature
aujourd’hui soutenue par tous les fils
sans distinction. Moi, j’en suis fier et
c’est la preuve palpable que lance à la
figure de mes détracteurs que j’ai cités
tantôt. Pour dire que ce qu’ils font
écrire dans les journaux est loin de la
réalité. Parce que quand ils finissent de
dire cela, la nature et la qualité des sou
tiens que j’ai, le terrain démontre
clairement qu’ils sont dans le faux.
Alors, ils ont intérêt à se ressaisir, ven
dre plutôt leur programme, respecter
leurs adversaires que de rentrer dans
des tournures pour opposer des ethnies
alors que cette voie est sans issue.
Nous allons revenir à la grande
région de l’ouest où on parle de plus
en plus de plan Marshall. En quoi
consistera t il ce plan ?
L’ouest a été traumatisé et même détru
it par cette guerre. Le gouvernement,
l’Etat, le Président de la République en
ont conscience de la fragilité de cette
région. Il suffit de créer un bloc autour
de cette région pour rassurer les popu
lations de cette région et dire qu’elles
ne sont pas oubliées, qu’elles ont peut
être été instrumentalisées hier par cer
tains leaders politiques et leur dire
qu’elles font bel et bien partie de la
Côte d’Ivoire, qu’elles font partie du
programme de développement du
Président de la République et d’investir
massivement dans cette région au
niveau de l’éducation, de la santé, de la
cohésion sociale, des infrastructures
bref, de tous les éléments qui vont être
une réponse nouvelle aux problèmes
des populations. Là où d’autres
préféraient les manipuler, les entretenir
dans des camps et faire des jeunes des
miliciens ou des mercenaires, il faut
proposer à ces jeunes là des perspec
tives de travailler, de cohésion sociale
et de modernisation. Ce sera la plus
grande réponse qu’on aura apporté aux
cadres Lmp qui, en son temps, ont
quand même travaillé à ne pas rendre
cela facile surtout dans le Moyen
Cavally.
Selon vous, quels sont les axes prior
itaires de ce nouvel engagement du
gouvernement pour relever l’ouest ?
C’est d’abord d’affirmer clairement
que cette région mérite notre attention
particulière au delà des problèmes
nationaux que nous avons et d’y
apporter tout le soutien politique,
économique et stratégique nécessaires
pour que les problèmes dans cette
région soient traités. Il y a les prob
lèmes du foncier, de la cohésion
sociale, de pauvreté, du chômage. Je
pense que si on travaille bien sur ces
questions, on va pouvoir permettre
d’attaquer de façon responsable la
question de l’ouest. Il y a des prob
lèmes sérieux mais on y a apporté des
mauvaises solutions. Il faut clairement
poser ces problèmes, travailler sur ces
problèmes et apporter des réponses
claires. Je pense que le gouvernement
actuel est un gouvernement sérieux et
est à mesure de travailler essentielle
ment sur ces questions et qui est loin de
rentrer dans l’instrumentalisation de
ces problèmes. J’ai confiance.
Quand vous décrivez la situation de
désastre à Man, est ce que vous ne
pensez pas que l’Ouest a été malade
de ses cadres ?
C’est clair, c’est pourquoi il faut
aujourd’hui faire la promotion de nou
velles valeurs. Il faut que les futurs
cadres qui vont se présenter à ces dif
férentes élections incarnent la paix, la
réconciliation et de nouvelles valeurs
pour redonner confiance à la popula
tion, passer à la population un nouveau
discours et la tirer vers le haut. Il y a
donc nécessité d’un changement quali
tatif au niveau des futurs cadres poli
tiques de cette région. Et quand je
regarde la liste en présence des dif
férents candidats, je suis rassuré
qu’avec ces candidats, ce sera une
façon de parler à la population et de
traiter ses problèmes. Donc, j’ai bon
espoir que le renouvellement actuel des
mandats va nous permettre d’avoir un
nouveau leadership local qui va fonda
mentalement influer sur la mentalité et
les recherches de solutions dans cette
région.
Vous êtes un des cadres des Forces
nouvelles. Nous avons remarqué que
la plupart des cadres des Forces nou
velles qui se sont engagés au niveau
des élections législatives ont décidé
d’aller sous la bannière du Rdr.
Pourquoi ne pas avoir choisi l’Udpci
ou le Pdci Rda ?
Nous avons 22 cadres, certains sont
indépendants, d’autres au Pdci Rda et
d’autres au Rdr. Donc, je pense qu’en
fonction de sa réalité locale, chacun a
choisi d’aller dans l’équipe où il se sent
le mieux. Ce sont des élections qui
répondent aussi à des stratégies locales.
Il ne faut pas en faire un problème. Le
plus important, c’est que nous sommes
ensemble et que nous avons le devoir
de donner de l’espoir aux Ivoiriens en
nous ouvrant également aux autres. Il
ne faut pas exclure quelqu’un, il ne faut
pas fermer la porte aux autres. Il faut
que nous qui sommes au pouvoir, nous
nous disons que notre rôle c’est de nous
ouvrir aux autres Ivoiriens qui ont
même voté contre nous hier afin de les
amener à participer à notre conception
de la Côte d’Ivoire, à travailler pour
cette conception de la Côte d’Ivoire
pour que la réconciliation soit aussi une
réalité.
Il y a un parti que vous connaissez
très bien, le Fpi qui fait partie du
Cnrd et qui a décidé de ne pas pren
dre part aux élections législatives
cette année. Ils ont posé un certain
nombre de préalables. Est ce que
vous trouvez cela juste ? Quelle
appréciation faites vous de leur non
participation à ces élections ?
Je pense que c’est un mauvais jeu. Le
Fpi aurait dû participer à ces élections.
Ils auraient pu gagner en écoute et en
considération. C’est la même erreur
qu’ils ont faite lorsqu’ils ne sont pas
allés au gouvernement. Je continue de
penser que cela allait changer la per
ception du pouvoir face à leurs diffi
cultés et celles des Ivoiriens. Des
Ivoiriens continuent de croire que le
Fpi n’a pas encore fait sa reconversion,
n’a pas encore fait son mea culpa et
reste encore sur une position offensive
de balayer le changement qui a eu lieu
et contre lequel il a résisté. Et ces
Ivoiriens sont nombreux à le penser.
Chaque fois que le Fpi refuse de par
ticiper au processus d’ouverture que le
pouvoir met en place pour leur donner
une chance de démontrer qu’ils sont
pour la réconciliation, cela renforce le
camp des sceptiques. Le Fpi rate là
encore une occasion de rentrer dans la
République, de travailler encore avec
les institutions de la République et de
démontrer aux Ivoiriens qu’ils ont
changé et qu’ils ont accepté définitive
ment la loi des urnes et l’évidence du
pouvoir de Monsieur Ouattara et du
Rhdp. S’ils le font parce qu’ils mijotent
un autre plan que nous voyons souvent
à travers leurs journaux, je pense que
c’est une erreur d’appréciation. Le
pays est engagé de façon résolue dans
la voie du changement et les Ivoiriens
sont extrêmement vigilants, je ne vois
pas comment ils peuvent arrêter ce
processus sans détruire le pays.
Monsieur le ministre, il pose une
condition de la libération de Gbagbo
avant d’aller aux élections. Quel
commentaire faites vous de cette con
dition ?
Gbagbo a été arrêté à l’issue d’une
guerre. Sa vie a été sauvée après
l’échec de toutes les autres voies qui lui
ont été offertes pour sortir honorable
ment. Il a engagé une guerre, il l’a per
due. Si Gbagbo avait gagné sa guerre,
nous serions aussi peut être des prison
niers ou des morts aujourd’hui. Donc, il
a été capturé, il faut qu’il réponde de
ses actes, que ceux qui ont été
impliqués à de hauts niveaux d’exécu
tion de cette guerre soient interrogés
par la justice. Si la justice établit leur
culpabilité, elle dira leur sentence. Si
elle établit leur non culpabilité, ils
seront libérés. Il ne faut pas avoir peur
de la justice.
Il y a certains qui disent, si on doit
établir la justice, il faut l’étendre
jusqu’en 2002.
Non, c’est de la diversion. 2002, il y a
eu une guerre, nous avons signé des
accords. Nous sommes allés même à
signer un accord à Ouagadougou en
2007, nous n’étions plus en guerre.
Nous avons même signé un accord où
Soro Guillaume, secrétaire général des
Forces nouvelles a été nommé Premier
ministre. Qui a sorti des mains de
maître le processus de sortie de crise.
Nous n’étions pas en guerre. Quand
nous sommes allés au premier tour,
nous n’étions pas en guerre. Quand
nous sommes allés au deuxième tour,
nous n’étions toujours pas en guerre.
Donc, la guerre qui est intervenue c’est
par le refus de monsieur Gbagbo de
reconnaître sa défaite. C’est de ça qu’il
faut qu’on réponde. C’est ce que les
Ivoiriens veulent comprendre.
Pourquoi avoir refusé d’accepter la
voie des urnes pour engager les
Ivoiriens dans une situation des plus
terribles. Je pense qu’il faut assumer.
Maintenant, ne faisons pas comme si la
Côte d’Ivoire était en guerre depuis
2002, rien ne s’est passé, il n’y a pas eu
d’accords.
Qu’est ce monsieur Konaté Sidiki qui
conduit la liste Rdr à Man compte
apporter aux populations de Man au
soir des législatives ?
Avec l’aide de Dieu, nous allons rem
porter cette élection. Nous sommes
confiants, nous avons entrepris un tra
vail sur le terrain qui intègre tous les
fils de Man dans la nouvelle
dynamique que nous voulons créer
dans cette région. C’est cette
dynamique qui nous fera gagner au soir
du 11 décembre. C`est à dire les popu
lations ont choisi la voie de la réconcil
iation, de l’union et du développement.
Donc, nous devons travailler sous ces
trois signes pour rassembler les popula
tions dans leurs diversités politiques,
ethniques et religieuses. Il faut con
solider la réconciliation, la cohésion
sociale et il faut travailler sur toutes les
questions de développement de la
région. Quand ils s’aventurent dans une
voie de tribalisme en suscitant des Ong
qui rentrent dans l’agression ou en sus
citant des articles pour pouvoir en tirer
des dividendes. Ça veut dire que la voie
de la division aura été éteinte défini
tivement et on aura compris qui divisait
l’Ouest. Qui divisait l’Ouest devra
donc se repentir pour les futures
échéances afin que la sentence ne se
reproduise pas. Nous croyons en notre
conviction, nous menons un combat
pas pour nous mêmes mais pour les
populations. Et nous avons aujourd’hui
la chance d’avoir l’appui des fils et
filles et de tous les cadres de la région.
Si on devait parler de victoire, pour
nous, le fait de voir l’ensemble des
cadres, mobilisés autour de nous, cela
nous montre déjà que nous avons
atteint notre but. Et ce sera comme ça
désormais à l’Ouest. L’Ouest n’a plus
besoin d’un leader local qui plombe
tout le monde. Mais d’un leader qui
instaure la synergie de tous ses enfants.

Interview réalisée par Patrice Yao, Eddy PEHé
Coll : LancE touré, Morgan Ekra
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ