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Société Publié le vendredi 25 novembre 2011 | Nord-Sud

Faute de logements à Bouaké - Des soldats dorment dans les bureaux

Les gendarmes et policiers nouvellement affectés à Bouaké rencontrent d’énormes difficultés de logement. Après 9 ans d’absence suite à la crise de 2002, ces corps habillés, de retour dans la capitale de la paix, ont retrouvé leurs habitations dans un état de délabrement très avancé. Face à cette situation, certains d’entre eux ont choisi de dormir aux bureaux. Le colonel Kouamé Boussin, commandant de la 3ème légion de gendarmerie à Bouaké qui confirme cette difficulté, explique que ses hommes se débrouillent comme ils peuvent. Certains, dira l’officier de gendarmerie, ont préféré faire des aménagements pour se loger. « Moi-même, je devais être logé à la légion mais compte tenu de l’état très dégradé des maisons, je me débrouille en ville », raconte le patron de la 3ème légion de gendarmerie. Les logements, a-t-il poursuivi, sont sans électricité. « Il n’existe aucun fil électrique. L’électricité et tout le sanitaire ont été emportés. Nous avons installé deux robinets dans la cour. Ce qui va permettre à mes hommes de descendre avec des seaux pour se servir en eau et monter à l’étage pour prendre une douche », renchérit-il. Ainsi, au regard des difficultés de logement des gendarmes, le colonel Kouamé Boussin de préciser : « qu’il y a certains même qui viennent dormir dans mon bureau parce qu’il y a ici au moins un ventilateur. Ils peuvent se rafraîchir et se préserver des piqûres de moustiques ». Evoquant la situation qui prévaut à l’escadron de gendarmerie, il précise que le constat est chaotique. « Là-bas, il n’y a rien du tout. Tous les bâtiments ont été décoiffés. L’endroit est devenu comme une forêt vierge. Mais, il fallait qu’on vienne pour montrer à la population de Bouaké qu’elle fait partie de la Côte d’Ivoire et qu’elle a besoin de sécurité. C’est donc dans ce cadre-là que nous sommes-là. Nous avons le moral parce que nous pensons que la situation ne va pas rester telle », tente de se rassurer le commandant. Comme lui, le préfet de police, Michel N’Guessan Konan, reconnaît également que ses hommes et lui rencontrent beaucoup de difficultés pour se loger. Il reste cependant confiant quant au caractère transitoire de cette situation. « Bouaké vient de sortir d’une crise. C’est beaucoup de maisons qui ont été détruites, c’est donc normal qu’il y ait des problèmes de logement. Mais cela est une phase transitoire », nuance-t-il cette triste réalité.

Denis Koné à Bouaké
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