La jeunesse du Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD) se veut désormais menaçante. Réunie hier au siège de ladite coalition, les organisations de jeunesse des formations membres ont haussé le ton à travers les décisions, qu`ils viennent de prendre. Les informations issues de cette rencontre et à nous livrées par l`un des participants, n`augurent pas de lendemains sereins pour la Côte d`Ivoire. Excédés selon eux de se voir confisquer leur liberté, les jeunes de l`actuelle opposition ivoirienne se sont résolus à faire face à ce qu`ils considèrent comme une entrave à la démocratie dans leur pays. «Malgré notre bonne volonté, on continue de nous traquer. Donc, on a décidé de ne plus céder à l`intimidation et de reconquérir notre liberté». C`est en ces termes que l`un des leaders, que nous avons eu au téléphone à l`issue de leur concertation, a résumé la situation qui prévaut à leur niveau. Il a dénoncé l`arrestation, jeudi dernier, du secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d`Ivoire (FESCI) Mian Augustin, au sortir d`une rencontre avec le ministre de l`Enseignement Cissé Bacongo, ``initiée`` par le Conseiller du président de la République en charge des questions de jeunesse, Touré Mamadou. «C`est Touré, qui a promis d`arranger une rencontre de Mian avec le ministre. Nous, on ne comprend pas qu`au sortir de cette rencontre, on vienne l`arrêter. C`est inconcevable pour un régime qui se veut démocratique», déplore notre interlocuteur. Pour protester contre ces états de fait, il a annoncé une grande marche projetée sur l`ensemble du territoire ivoirien pour le 11 décembre prochain. Date prévue, en principe, pour la tenue de l`élection présidentielle. Au cours de cette marche, les jeunes du CNRD entendent réclamer la ``liberté de circulation pour tous en Côte d`Ivoire, la liberté d`expression pour l`opposition, la libération des prisonniers détenus au Nord, dont l`ex-couple présidentiel, la liberté de manifester sur l`ensemble du territoire national, et le retour d`exil de tous les Ivoiriens vivant hors des frontières de leur pays, parce que contraire aux textes régissant la nation``. Cette manifestation de protestation éclatée sur l`ensemble du pays et fixée à la même date que les législatives, présage déjà une ambiance très électrique dans les jours à venir sur le sol ivoirien où la situation reste encore précaire, malgré une relative accalmie. Les Ivoiriens vont-ils passer tranquillement les fêtes de fin d`année? La question reste entière.
F.D.BONY
F.D.BONY