Placé sous le parrainage de Roland Lumumba, la 3è édition de Ciné Droit Libre – Festival de films sur les droits humains et la liberté d’expression – a été lancée le jeudi 24 novembre 2011 au Goethe Institut à Abidjan – Cocody. Le président de Ciné Droit Libre (CDL) Côte d’Ivoire, Yacouba Sangaré, a estimé que le parrain Roland Lumumba (fils de Patrice Lumumba) incarne le thème «Démocratie, violence et réconciliation en Afrique». Qui a rappelé que le père, Patrice Lumumba, «a été l’un des pionniers de l’indépendance au Congo». Dans la programmation des films pour la 3è édition de Ciné Droit Libre, Yacouba Sangaré a noté une «heureuse coïncidence et une excellente opportunité» d’avoir le film «Lumumba : une mort de style colonial». Réalisé en 2007 par l’Allemand Thomas Giefer, ce film (52 mn) sera projeté à la soirée d’ouverture du festival le 1er décembre au Goethe Institut et sera suivi de débats avec Roland Lumumba. Cette première journée guidée par le sous-thème «L’Afrique des indépendances : désillusions ou réalités ?» sera marquée par le document de 26 minutes «Le bateau qui pue» du Burkinabé Bagassi Koura. «Ce sont des films qui sortent d’un cadre ordinaire», a noté Yacouba Sangaré. Avec 14 films, le festival sera un cadre de réflexion (table ronde, forum et formation) autour du thème principal. De l’avis de Yacouba Sangaré, l’artiste sénégalais Awadi qui s’essaie à la réalisation (Le point de vue du lion) et qui dénonce l’immigration, «est un invité de qualité qui est resté constant dans son engagement». Précisant que l’objectif du festival est de sensibiliser et amener à s’intéresser aux questions des droits humains, il s’est réjoui du retour de Ciné Droit Libre en Côte d’Ivoire. «Les dix dernières années, sinon les six derniers mois ont été mouvementés. C’étaient des périodes où les droits humains étaient violés. Ça s’imposait (Ndlr ; le festival) vu ce qu’on a vécu. Le problème des droits humains se pose avec acuité en Côte d’Ivoire. S’il faut reconstruire quelque chose de fort, il faut juguler les droits humains», a expliqué Yacouba Sangaré. «La libre expression nous concerne tous. Le film nous concerne tous. Nous sommes heureux d’être un partenaire. Le Goethe Institut est un lieu de libre expression, nous soutenons les échanges fondamentaux. C’est logique de continuer cette belle collaboration», a soutenu Friso Maecker, le directeur général du Goethe Institut. Pour lui, le festival autour du film engagé, «le premier du genre en Afrique de l’ouest» se veut une plate-forme pour les cinéastes dont les œuvres sont censurées. Chaque journée sera marquée par un sous-thème dont «Violence, réconciliation, religion» (vendredi), «Spécial jeunesse africaine et révolution» (samedi). Le rôle des médias sera également apprécié à travers le débat portant sur «l’impact des médias dans la mutation d’une société». Dans le cas précis de la révolution arabe, «Kadhafi notre meilleur ennemi» est le film (95 mn) de Antoine Vitkine qui sera présenté au public. Les sites retenus pour les projections sont le Goethe Institut, l’Insaac (vendredi 2 décembre), Foyer des jeunes de Marcory (vendredi), la cour de la mairie d’Abobo (samedi) et le cinéma Dialogue de Yopougon (samedi). La soirée de clôture qui est prévue dimanche au Café de Versailles sera marquée par deux projections : «Le point de vue du lion» de Didier Awadi et «Alpha Blondy, une vie de combat» de Antoinette Delafin et Dramane Cissé. La parole sera donnée à Awadi (chef de file du mouvement RAP et des artistes engagés en Afrique de l’Ouest), les Ivoiriens Billy Billy et Nash pour s’exprimer sur le sujet «L’artiste doit-il fuir les prises de position politiques ? Ou bien a-t-il le devoir de s’exprimer publiquement?».
Koné S
Koné S