Tout comme lors de la présidentielle, l’argent sera un facteur très déterminant dans l’élection des députés de la prochaine Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.
Dis-moi combien tu as dans la poche, je te dirai si tu seras élu ou pas ! A l’image du scrutin présidentiel où les grands candidats ont dû sortir le grand jeu pour épater les électeurs, l’élection des députés prévue le 11 décembre prochain devrait voir la plupart des candidats casser leur tirelire. En effet, de l’élection des prétendants au poste de parlementaire dépendra, en partie de la facilité avec laquelle ils mettront la main à la poche. Selon des investigations menées auprès de plusieurs états-majors et de plusieurs candidats, « contrairement à ce que les gens pensaient, notamment dans un contexte marqué par l’absence de candidats du Fpi, la campagne va nous coûter cher ». Même si, par prudence, les prétendants au poste de député gardent jalousement dans leurs tiroirs, les budgets prévus pour battre campagne, des indiscrétions nous permettent d’avoir une idée globale des fonds qu’ils doivent injecter dans la mise en œuvre de leurs ambitions politiques. Et, le moindre qu’on puisse dire, c’est que, selon la circonscription, il existe bien des budgets à faire dresser les cheveux sur la tête d’un chauve ! A Abidjan notamment où les poids lourds de la politique nationale vont se livrer une bataille de titans, les candidats ont confectionné leurs budgets, selon les enjeux. A Yopougon, la grosse bourgade située au Nord de la capitale économique, l’argent de la campagne de certains candidats dépasserait plusieurs dizaine de millions F Cfa. De source proche de son staff, la liste Vivre ensemble, conduite par le ministre des Affaires sociales et de l’emploi, Gilbert Kafana Koné, aurait arrêté un budget de près de 112 millions F Cfa. Mais M. Kafana Koné et ses colistiers ne devraient cependant pas se voir décerner le record ivoirien pour le budget de campagne le plus élevé pour une élection législative. Dans les communes de Cocody, d’Adjamé, voire de Treichville. Si l’on en croit les confidences faites par certains de leurs proches collaborateurs, les budgets de campagne de la candidate du Rdr à Treichville, Kamara Aminata (Amy Toungara) et de la liste Rdr de Koumassi, avoineraient respectivement les 91 et 105 millions. « La candidate Toungara tient à ce poste. D’où le fait qu’elle a décidé de jeter toutes ses forces dans la campagne. Au-delà de l’argent qu’elle injecte dans la campagne, il faut voir les projets qu’elle porte pour sa commune », explique notre source.
Le budget des petits et des grands
A l’intérieur du pays, les budgets ont également été élaborés en tenant compte des enjeux du terrain. Dans la circonscription électorale d’Abongoua, de Biéby et de Yakassé-Attobro, commune et sous-préfecture où il doit affronter quatre concurrents dont deux poids lourds issus du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), Joseph Séka Séka, candidat du Parti ivoirien des travailleurs (Pit) a élaboré un budget conséquent. Celui du candidat Séka Séka est de 32 millions 275 F Cfa. Mais, selon les confidences de Joseph Séka Séka, ce budget est en-deçà de celui de ses challengers du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) et du Rassemblement des républicains (Rdr). N’étant pas au gouvernement, nous sommes obligés de faire avec ce que nous avons », révèle-t-il non sans ajouter que le parti a consenti un soutien allant de 500.000 à cinq millions F Cfa à ses candidats. Là encore, c’est la taille de la circonscription et les adversaires qu’ils ont en face qui ont déterminé la quote-part apportée par le Pit à ses candidats.
Mathias Kakou, candidat du Parti pour le progrès et le socialisme (Pps) à Hiré se la joue également modeste. Il dit avoir élaboré un budget de 13 millions. «Malheureusement, nous ne pouvons pas réunir toute cette somme», confie-t-il avant de positiver : « parfois les populations qui ont compris le bien-fondé de notre combat, n’hésitent pas à se cotiser pour nous aider ». Selon les explications de M. Kakou, les dépenses qui lui font s’arracher les cheveux, se rapportent à la location de véhicules pour la campagne. «Vu que la campagne réelle va au-delà de la période réglementaire, nous dépensons en général 4 à 5 millions par mois. Outre les véhicules, il faut compter avec l’impression des T-shirts et autres supports de campagne qui avoisinent les 6 millions», détaille-t-il. Puis d’ajouter que les «accesseurs sont également à la charge des candidats ». Vous avez dit campagne électorale ? « Y a pas son petit», coupe net un militant Rdr de Cocody.
Marc Dossa
Dis-moi combien tu as dans la poche, je te dirai si tu seras élu ou pas ! A l’image du scrutin présidentiel où les grands candidats ont dû sortir le grand jeu pour épater les électeurs, l’élection des députés prévue le 11 décembre prochain devrait voir la plupart des candidats casser leur tirelire. En effet, de l’élection des prétendants au poste de parlementaire dépendra, en partie de la facilité avec laquelle ils mettront la main à la poche. Selon des investigations menées auprès de plusieurs états-majors et de plusieurs candidats, « contrairement à ce que les gens pensaient, notamment dans un contexte marqué par l’absence de candidats du Fpi, la campagne va nous coûter cher ». Même si, par prudence, les prétendants au poste de député gardent jalousement dans leurs tiroirs, les budgets prévus pour battre campagne, des indiscrétions nous permettent d’avoir une idée globale des fonds qu’ils doivent injecter dans la mise en œuvre de leurs ambitions politiques. Et, le moindre qu’on puisse dire, c’est que, selon la circonscription, il existe bien des budgets à faire dresser les cheveux sur la tête d’un chauve ! A Abidjan notamment où les poids lourds de la politique nationale vont se livrer une bataille de titans, les candidats ont confectionné leurs budgets, selon les enjeux. A Yopougon, la grosse bourgade située au Nord de la capitale économique, l’argent de la campagne de certains candidats dépasserait plusieurs dizaine de millions F Cfa. De source proche de son staff, la liste Vivre ensemble, conduite par le ministre des Affaires sociales et de l’emploi, Gilbert Kafana Koné, aurait arrêté un budget de près de 112 millions F Cfa. Mais M. Kafana Koné et ses colistiers ne devraient cependant pas se voir décerner le record ivoirien pour le budget de campagne le plus élevé pour une élection législative. Dans les communes de Cocody, d’Adjamé, voire de Treichville. Si l’on en croit les confidences faites par certains de leurs proches collaborateurs, les budgets de campagne de la candidate du Rdr à Treichville, Kamara Aminata (Amy Toungara) et de la liste Rdr de Koumassi, avoineraient respectivement les 91 et 105 millions. « La candidate Toungara tient à ce poste. D’où le fait qu’elle a décidé de jeter toutes ses forces dans la campagne. Au-delà de l’argent qu’elle injecte dans la campagne, il faut voir les projets qu’elle porte pour sa commune », explique notre source.
Le budget des petits et des grands
A l’intérieur du pays, les budgets ont également été élaborés en tenant compte des enjeux du terrain. Dans la circonscription électorale d’Abongoua, de Biéby et de Yakassé-Attobro, commune et sous-préfecture où il doit affronter quatre concurrents dont deux poids lourds issus du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), Joseph Séka Séka, candidat du Parti ivoirien des travailleurs (Pit) a élaboré un budget conséquent. Celui du candidat Séka Séka est de 32 millions 275 F Cfa. Mais, selon les confidences de Joseph Séka Séka, ce budget est en-deçà de celui de ses challengers du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) et du Rassemblement des républicains (Rdr). N’étant pas au gouvernement, nous sommes obligés de faire avec ce que nous avons », révèle-t-il non sans ajouter que le parti a consenti un soutien allant de 500.000 à cinq millions F Cfa à ses candidats. Là encore, c’est la taille de la circonscription et les adversaires qu’ils ont en face qui ont déterminé la quote-part apportée par le Pit à ses candidats.
Mathias Kakou, candidat du Parti pour le progrès et le socialisme (Pps) à Hiré se la joue également modeste. Il dit avoir élaboré un budget de 13 millions. «Malheureusement, nous ne pouvons pas réunir toute cette somme», confie-t-il avant de positiver : « parfois les populations qui ont compris le bien-fondé de notre combat, n’hésitent pas à se cotiser pour nous aider ». Selon les explications de M. Kakou, les dépenses qui lui font s’arracher les cheveux, se rapportent à la location de véhicules pour la campagne. «Vu que la campagne réelle va au-delà de la période réglementaire, nous dépensons en général 4 à 5 millions par mois. Outre les véhicules, il faut compter avec l’impression des T-shirts et autres supports de campagne qui avoisinent les 6 millions», détaille-t-il. Puis d’ajouter que les «accesseurs sont également à la charge des candidats ». Vous avez dit campagne électorale ? « Y a pas son petit», coupe net un militant Rdr de Cocody.
Marc Dossa
