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Société Publié le mardi 29 novembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Rentrée scolaire/ Inscription en ligne - Une opération qui fait grincer les dents

‘’Celpaid’’ et ‘’MTN’’ sont les deux opérateurs retenus pour le marché de l’inscription en ligne du ministère de l’Education nationale. Comment cela s`est-il passé ? Quels sont les avantages liés à cette opération qui fait grands bruits? Que gagne chaque opérateur en termes d’espèces sonnantes et trébuchantes ? Nous avons fouiné pour vous.

Pour bien maîtriser les effectifs dans les établissements publics, Kandia Camara, ministre de l’Education nationale, a jugé bon d’expérimenter, cette année, l’inscription en ligne (électronique). Ainsi, les choses vont comme elle les a prévues. L’opérateur de téléphonie cellulaire MTN n’a obtenu que le marché concernant la seule Dren Abidjan1. Celpaid, par contre, spécialisé dans le paiement électronique, voit tomber dans son escarcelle, toutes les autres Dren de Côte d’Ivoire. Dans cette opération, ce sont les chefs d’établissement qui grincent les dents, parce que leur marge de manœuvre est désormais réduite.

Inscription en ligne, une opération de lutte contre le recrutement parallèle et …

Opérateur principal de l’inscription en ligne, ‘’Celpaid’’ a décroché la grande part du marché du ministère de l’Education nationale. Cette structure spécialisée dans le transfert d’argent et le paiement en ligne ou électronique, a reçu de son mandant, une base de données de six cents mille (600 000) élèves. Selon Adja Sarata Sanogo, directeur de ‘’Celpaid’’, les choses se passent bien. A partir de Celpaid ou de n’importe quelle Dren, l’on peut vérifier l’établissement, la classe, les affiliations, le nom et prénoms de tout élève. «C’est sur le terrain que nous découvrons que ces données (600 000 élèves) sont largement fausses et pléthoriques parce que dans certains établissements tel que le Lycée moderne d’Abobo, cinq mille (5000) élèves ont été déclarés et pendant l’inscription en ligne, l’on s’aperçoit qu’il y en a plus de douze mille (12000). Et ceux qui n’ont pas de numéro matricule sont nombreux. Ces cas sont légion parce que les chefs d’établissement ont fait beaucoup de recrutements parallèles. Toute chose qui échappe au contrôle du ministère de l’Education nationale, voire de l’Etat», a révélé Adja Sarata Sanogo.

Le mode d’inscription en ligne via Celpaid

Le mode d’inscription, selon Adja Sarata Sanogo, se présente comme suit : «L’élève ou son parent se rend à l’agence Celpaid la plus proche pour effectuer le paiement. Si l’élève a déjà un numéro matricule, une vérification est faite à partir des bases de données du ministère. Quand ce numéro est reconnu par le système, les informations relatives à l’élève s’afficheront automatiquement et sont complétées par le parent ou l’élève. Puis, il faut confirmer les informations saisies en cliquant sur ‘’valider‘’. Après vous serez redirigé(s) sur la page paiement et vous rentrez votre numéro de mobile et son code secret. Ainsi la plate-forme Celpaid appelle votre téléphone que vous décrochez et rapprochez des haut-parleurs de l’ordinateur et la plate-forme procédera à la signature de la transaction. Lorsque le paiement est effectué en cliquant sur ‘’OK’’, l’utilisateur est redirigé vers la page d’édition de son justificatif de paiement. Muni d’un reçu, l’élève se rend dans son établissement pour confirmer l’inscription. Si l’élève n’a pas de numéro matricule, il faut lui en donner un avec le concours de la Dipes (direction informatique, de la planification, de l’évaluation et des statistiques) du ministère de l’Education nationale. Ainsi la procédure est un peu plus longue ».

Les avantages de cette inscription

L’inscription en ligne coûte six mille (6000) FCFA chez Celpaid soit cinq mille (5000) pour inscription et mille francs pour la carte scolaire. Sur la question de la redevance que perçoit Celpaid par opération, Mme Adja Sarata Sanogo est restée évasive. Neanmoins , elle se félicite de voir que cette opération permettra à l’Etat de Côte d’Ivoire de bien maîtriser ses effectifs scolaires sur toute l’étendue du territoire et de faire les prévisions d’emploi, d’insertion, bref de résoudre la question de l’adéquation formation-emploi. «C’est un outil de suivi qui permet aux gouvernants d’avoir une liste exhaustive et fiable de la population scolaire», a-t-elle souligné. «A partir de n’importe quel opérateur de téléphonie (réseau), l’inscription en ligne est possible avec Celpaid », a ajouté le directeur. «Certains de nos agents sont dans les établissements pour procéder sur place aux inscriptions en ligne, histoire de faire avancer les choses car, il faut aller vite pour que les élèves rentrent en classe et commencent les cours», a-t-elle martelé. «Avec l’inscription en ligne, les fonds sont sécurisés. Les économes sont, désormais, à l’abri de tout braquage, les chefs d’établissement ne peuvent plus faire de recrutements parallèles, les classes seront décongestionnées et les effectifs seront connus dans chaque école et Dren», a fait remarquer Adja Sanogo. Certains élèves rencontrés se réjouissent de cette opération qui leur facilite l’inscription parce qu’ils n’ont plus besoin de faire de longs rangs traditionnels devant les guichets de leurs établissements respectifs pour l’inscription de la rentrée scolaire. Tel n’est pas le cas d’autres rencontrés dans les locaux de la DREN 1, au Plateau qui manifestent leur mécontentement lié à cette opération. Pour eux, il est difficile de faire les inscriptions en ligne parce qu’ils n’arrivent pas à retrouver leur numéro matricule.

Comment ce marché a été décroché ?

Adja Sarata Sanogo, sans coup férir, reconnaît que les conditions d’appel d’offres classique n’ont été respectées parce qu’il fallait aller vite et Celpaid est le leader du paiement électronique en Côte d’Ivoire. En revanche, elle révèle avoir introduit en bonne et due forme des dossiers au ministère de l’Education nationale qui les a examinés avec bienveillance et a octroyé le marché à l’entreprise qu’elle dirige. Pour elle, cette opération peut s’inscrire dans le programme présidentiel d’urgence.

La Dren Abidjan 1 et son opérateur

Ce sont cinquante (50) établissements privés qui reçoivent les élèves affectés et quatorze (14) collèges et lycées publics de la DREN (direction régionale éducation nationale) Abidjan 1 qui sont concernés par l’inscription en ligne cette année scolaire 2011-2012. Ces soixante-quatre (64) écoles issues des communes de Bingerville, Cocody, Plateau et Adjamé ont, en cette phase expérimentale, pu enregistrer à la date du mercredi 9 novembre 2011 plus de 25 000 inscrits sur 35 000 attendus soit 1 837 au Lycée classique d’Abidjan et 3 400 pour les affectés en 6è sur 8 700 élèves, au total. Pour Effimbra Nicolas, directeur régional de la Dren1, cette opération (inscription en ligne) est une initiative originale de son équipe qui entend moderniser avec célérité l’Ecole ivoirienne dans sa phase d’inscription des apprenants et la maîtrise de leur effectif dans les classes. C’est pour cela, dit-il, dès que le projet a été présenté à Mme Kandia Camara, ministre de l’Education nationale, elle a donné sa caution pour sa réalisation. Ainsi poursuit-il, il fallait trouver l’opérateur technique pour mettre les choses en pratique et toutes les entreprises de téléphonie de la place étaient dans la course. «C’est MTN qui a décidé volontairement de nous accompagner et nous avons accepté », a révélé le directeur régional. «Les inscriptions se font sur le net chez MTN à cinq mille (5000) francs et Cinq cents (500) francs reviennent à cet opérateur pour le transfert de fonds qu’il reverse dans les caisses du Trésor public», a souligné Effimbra. «Lorsqu’un élève est inscrit, sur le net, immédiatement, son nom figure dans la base de données de la Dren si cela n’est pas le cas, c’est que l’élève a un problème de numéro matricule», a expliqué le directeur. «Cette année est une opération-pilote qui permettra de sécuriser les fonds des inscriptions. Les économes n’auront plus à manipuler l’argent issu des inscriptions comme par le passé», a expliqué Effimbra Nicolas. Entre autres avantages de l’inscription en ligne, explique-t-il : «Aucun chef d’établissement public ne peut désormais faire des recrutements parallèles». Pour les perspectives, Effimbra se propose de créer sur le net, un tableau nominatif de tous les élèves et leurs enseignants, les notes attribuées aux élèves après chaque devoir, le bulletin trimestriel, voire annuel.
M. Ouattara
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