Les législatives du 11 décembre sont des élections de sortie de crise. En 2000, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire(Pdci) est sorti vainqueur de ces joutes avec 94 sièges sur 225. Le plus vieux parti de Côte d’Ivoire peut-il rééditer l’exploit de 2000 ?
La première Assemblée nationale comptait 70 députés en 1960, tous issus du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), parti unique. De 1980 à 1990, l’Assemblée nationale a toujours été dominée par le Pdci-Rda. A partir de 1990, le Front populaire ivoirien(Fpi) fait son entrée au Parlement avec trois députés, Laurent Gbagbo, Molé Molé et Yapo Atsé Benjamin. C’est en 1995 que l’opposition va accroitre le nombre de ses représentants à l’Hémicycle, avec la création du front républicain (Rdr et Fpi). En dépit de cette nouvelle donne, le Pdci occupera la quasi-totalité des sièges avec plus de 174 élus. En 2000, un opposant, en la personne de Laurent Gbagbo, est arrivé au pouvoir. Malgré les pressions qu’il exercait en tant que chef de l’Etat, à l’époque, le Pdci-Rda a remporté le scrutin, avec 94 députés contre 92 pour le Fpi. Laurent Gbagbo a été obligé de s’allier avec l’Udpci de Guéi Robert pour placer son poulain, Mamadou Koulibaly, à la tête de l’Hémicycle. En 2000, le scrutin s’est déroulé dans une condition particulière, avec l’absence du Rdr. Le Pdci qui avait pour bastion traditionnel le nord du pays a pratiquement raflé tous les sièges de cette circonscription électorale. Des cadres Pdci du Nord comme Ouassenan Koné, Lamine Fadika, Youssouf Bakayoko, Abou Nibi Coulibaly, Silué Kagnon ont été élus députés. Ces élus ont-ils encore la maitrise du terrain ? Pas si sûr, si l’on s’en tient aux résultats du premier tour de la présidentielles de 2010 où le parti doyen a perdu le Nord. D’autant plus que son grand rival et allié, le Rdr, est en puissance dans cette région. On assiste à une ascendance de ses cadres et le terrain semble lui être favorable. Les élus Pdci de cette région du pays risquent de perdre leur poste. Mais, quelques cadres qui pourraient renverser la vapeur. On annonce le député de Napié, Silué Kagnon. En dépit de la présence de nombreux militants Rdr dans sa circonscription, M. Kagnon aurait la faveur de ses administrés. Selon des témoignages, il pourrait être réélu. La région du Gbèké(Bouaké) qui était un fief du Pdci a aussi basculé au Rdr. Lors de la 9ème législature, ce parti avait raflé tous les trois sièges de la commune. A l’occasion des législatives du 11 décembre prochain, il affrontera les candidats du Rdr. Cependant, les sous-préfectures de Bouaké seraient favorables au Pdci. Toutefois, le « V » baoulé reste un bastion imprenable. Les régions du Bélier (Didiévi, Tiébissou, Toumodi) et le district autonome de Yamoussoukro comptent 09 sièges. Et le N’Zi (Arrah, Dimbokro, Bocanda, Bongouanou, M’Batto) et Iffou (Daoukro, Prikro, M’Bahiakro), en somme 15 sièges, restent le fief du Pdci. Lors des législatives de 2000, ce parti a aussi perdu son bastion du sud forestier. Le Fpi avait remporté pratiquement tous les sièges du district d’Abidjan, laissant seulement le siège de Treichville au Pdci. Avec l’alliance Rhdp, le Pdci et le Rdr sont en passe de gagner les sièges de Marcory et de Port-Bouët. Par contre, la bataille s’annonce rude à Cocody, Koumassi, Yopougon, Abobo, Adjamé et les autres communes du district autonome d’Abidjan. En dehors d’Abidjan, en l’absence du Fpi, le Pdci peut rebondir à Soubré, Aboisso, Abengourou et autre Sassandra. Une élection n’est jamais gagnée d’avance, le Pdci qui reste le premier parti de Côte d’Ivoire a aussi toutes ses chances de remporter le scrutin.
Patrick N’Guessan
La première Assemblée nationale comptait 70 députés en 1960, tous issus du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), parti unique. De 1980 à 1990, l’Assemblée nationale a toujours été dominée par le Pdci-Rda. A partir de 1990, le Front populaire ivoirien(Fpi) fait son entrée au Parlement avec trois députés, Laurent Gbagbo, Molé Molé et Yapo Atsé Benjamin. C’est en 1995 que l’opposition va accroitre le nombre de ses représentants à l’Hémicycle, avec la création du front républicain (Rdr et Fpi). En dépit de cette nouvelle donne, le Pdci occupera la quasi-totalité des sièges avec plus de 174 élus. En 2000, un opposant, en la personne de Laurent Gbagbo, est arrivé au pouvoir. Malgré les pressions qu’il exercait en tant que chef de l’Etat, à l’époque, le Pdci-Rda a remporté le scrutin, avec 94 députés contre 92 pour le Fpi. Laurent Gbagbo a été obligé de s’allier avec l’Udpci de Guéi Robert pour placer son poulain, Mamadou Koulibaly, à la tête de l’Hémicycle. En 2000, le scrutin s’est déroulé dans une condition particulière, avec l’absence du Rdr. Le Pdci qui avait pour bastion traditionnel le nord du pays a pratiquement raflé tous les sièges de cette circonscription électorale. Des cadres Pdci du Nord comme Ouassenan Koné, Lamine Fadika, Youssouf Bakayoko, Abou Nibi Coulibaly, Silué Kagnon ont été élus députés. Ces élus ont-ils encore la maitrise du terrain ? Pas si sûr, si l’on s’en tient aux résultats du premier tour de la présidentielles de 2010 où le parti doyen a perdu le Nord. D’autant plus que son grand rival et allié, le Rdr, est en puissance dans cette région. On assiste à une ascendance de ses cadres et le terrain semble lui être favorable. Les élus Pdci de cette région du pays risquent de perdre leur poste. Mais, quelques cadres qui pourraient renverser la vapeur. On annonce le député de Napié, Silué Kagnon. En dépit de la présence de nombreux militants Rdr dans sa circonscription, M. Kagnon aurait la faveur de ses administrés. Selon des témoignages, il pourrait être réélu. La région du Gbèké(Bouaké) qui était un fief du Pdci a aussi basculé au Rdr. Lors de la 9ème législature, ce parti avait raflé tous les trois sièges de la commune. A l’occasion des législatives du 11 décembre prochain, il affrontera les candidats du Rdr. Cependant, les sous-préfectures de Bouaké seraient favorables au Pdci. Toutefois, le « V » baoulé reste un bastion imprenable. Les régions du Bélier (Didiévi, Tiébissou, Toumodi) et le district autonome de Yamoussoukro comptent 09 sièges. Et le N’Zi (Arrah, Dimbokro, Bocanda, Bongouanou, M’Batto) et Iffou (Daoukro, Prikro, M’Bahiakro), en somme 15 sièges, restent le fief du Pdci. Lors des législatives de 2000, ce parti a aussi perdu son bastion du sud forestier. Le Fpi avait remporté pratiquement tous les sièges du district d’Abidjan, laissant seulement le siège de Treichville au Pdci. Avec l’alliance Rhdp, le Pdci et le Rdr sont en passe de gagner les sièges de Marcory et de Port-Bouët. Par contre, la bataille s’annonce rude à Cocody, Koumassi, Yopougon, Abobo, Adjamé et les autres communes du district autonome d’Abidjan. En dehors d’Abidjan, en l’absence du Fpi, le Pdci peut rebondir à Soubré, Aboisso, Abengourou et autre Sassandra. Une élection n’est jamais gagnée d’avance, le Pdci qui reste le premier parti de Côte d’Ivoire a aussi toutes ses chances de remporter le scrutin.
Patrick N’Guessan
