Ce n’est pas seulement pour donner une majorité parlementaire confortable à Alassane Ouattara que tous les candidats aux législatives se bousculent aux portes de l’Assemblée nationale.
Il y a du frémissement dans le starting-block. Nonobstant le boycott déclaré d’un poids lourd de la scène politique national, en l’occurrence, le Front populaire ivoirien (Fpi), l’ambiance qui entoure l’organisation des législatives n’est pas moins passionnée. En réalité, au-delà du nombre de candidats, l’enjeu du scrutin a réussi à reléguer au second plan l’absence officielle de l’ancien parti au pouvoir. Dans un contexte marqué par l’impatience des jeunes cadres ivoiriens de supplanter les ‘’doyens’’, c’est à une vraie bataille que l’on devrait assister lors des législatives du 11 décembre à venir. Car, les intérêts en jeu en vaudraient la chandelle. «De manière brute, c’est entre 1,5 million et 1,7 million F Cfa que perçoivent les élus du peuple par mois », révèle un député sortant. Ce qui n’est pas rien, en cette période de sortie de crise. Mais les avantages financiers ne s’arrêtent pas seulement là. «Les primes de carburant varient également entre 10.000 et 200.000 F Cfa par mois selon que le député est membre des instances dirigeantes, occupe des responsabilités au sein du bureau du parlement, ou pas», renchérit un autre ‘’honorable’’ député de la précédente législature. Et, pour rendre plus attractif le poste de responsabilité à l’Assemblée nationale ivoirienne, il est prévu une autre prime allant jusqu’à un million pour le président de l’institution et ses vice-présidents. «Par ces temps où les différents cadres qui ont battu campagne pour le président Ouattara estiment n’avoir pas tous reçu la récompense qu’ils méritent, certains d’entre eux pensent à tort ou à raison que ce maroquin ne serait pas si mauvais à prendre», analyse K. M., un observateur averti de la scène politique ivoirienne. « Ceux qui ont l’intention de faire une carrière politique, sont également persuadés qu’un poste de député serait un bon tremplin pour s’assurer une bonne place dans la sphère politique», ajoute notre interlocuteur qui a, lui aussi, l’intention de troquer sa tunique d’analyste politique contre celle de parlementaire. «Je ne suis pas le dernier de la classe », argumente-t-il ses motivations pour le poste de député. Mais, manifestement, l’immunité qui s’attache à la fonction de parlementaire, ne serait pas un morceau sur lequel, les 1182 candidats à la députation cracheraient. « On a eu l’habitude de voir certains députés mettre à profit leur immunité, pour mener des activités que le commun des citoyens ne peut s’autoriser », confie le suppléant d’un candidat aux législatives du 11 décembre. Toujours selon les confidences de ce suppléant, la lucarne qu’offrent les débats parlementaires retransmis par la télévision et les autres rendez-vous publics seraient considérés comme de belles tribunes de promotion personnelle pour les députés. «Quand on additionne tous ces ‘’petits’’ privilèges, il y a de quoi susciter de l’intérêt », assure K.M., le futur député.
Marc Dossa
Il y a du frémissement dans le starting-block. Nonobstant le boycott déclaré d’un poids lourd de la scène politique national, en l’occurrence, le Front populaire ivoirien (Fpi), l’ambiance qui entoure l’organisation des législatives n’est pas moins passionnée. En réalité, au-delà du nombre de candidats, l’enjeu du scrutin a réussi à reléguer au second plan l’absence officielle de l’ancien parti au pouvoir. Dans un contexte marqué par l’impatience des jeunes cadres ivoiriens de supplanter les ‘’doyens’’, c’est à une vraie bataille que l’on devrait assister lors des législatives du 11 décembre à venir. Car, les intérêts en jeu en vaudraient la chandelle. «De manière brute, c’est entre 1,5 million et 1,7 million F Cfa que perçoivent les élus du peuple par mois », révèle un député sortant. Ce qui n’est pas rien, en cette période de sortie de crise. Mais les avantages financiers ne s’arrêtent pas seulement là. «Les primes de carburant varient également entre 10.000 et 200.000 F Cfa par mois selon que le député est membre des instances dirigeantes, occupe des responsabilités au sein du bureau du parlement, ou pas», renchérit un autre ‘’honorable’’ député de la précédente législature. Et, pour rendre plus attractif le poste de responsabilité à l’Assemblée nationale ivoirienne, il est prévu une autre prime allant jusqu’à un million pour le président de l’institution et ses vice-présidents. «Par ces temps où les différents cadres qui ont battu campagne pour le président Ouattara estiment n’avoir pas tous reçu la récompense qu’ils méritent, certains d’entre eux pensent à tort ou à raison que ce maroquin ne serait pas si mauvais à prendre», analyse K. M., un observateur averti de la scène politique ivoirienne. « Ceux qui ont l’intention de faire une carrière politique, sont également persuadés qu’un poste de député serait un bon tremplin pour s’assurer une bonne place dans la sphère politique», ajoute notre interlocuteur qui a, lui aussi, l’intention de troquer sa tunique d’analyste politique contre celle de parlementaire. «Je ne suis pas le dernier de la classe », argumente-t-il ses motivations pour le poste de député. Mais, manifestement, l’immunité qui s’attache à la fonction de parlementaire, ne serait pas un morceau sur lequel, les 1182 candidats à la députation cracheraient. « On a eu l’habitude de voir certains députés mettre à profit leur immunité, pour mener des activités que le commun des citoyens ne peut s’autoriser », confie le suppléant d’un candidat aux législatives du 11 décembre. Toujours selon les confidences de ce suppléant, la lucarne qu’offrent les débats parlementaires retransmis par la télévision et les autres rendez-vous publics seraient considérés comme de belles tribunes de promotion personnelle pour les députés. «Quand on additionne tous ces ‘’petits’’ privilèges, il y a de quoi susciter de l’intérêt », assure K.M., le futur député.
Marc Dossa