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Politique Publié le jeudi 1 décembre 2011 | Le Temps

Transfèrement du Président Gbagbo à la Cpi : Le «deuil» va durer cinq ans

© Le Temps
Annan, Tutu et Robinson rendent visite à Gbagbo à Korhogo
Les membres du groupe dit des Elders (Anciens) Kofi Annan, Desmond Tutu et Mary Robinson, sont arrivés lundi matin à Korhogo, dans le nord de la Côte d`Ivoire, pour rencontrer le président ivoirien déchu Laurent Gbagbo, placé en résidence surveillée
Après avoir freiné la démocratie le 11 avril, avec l’arrestation du Président Laurent Gbagbo, on vient de procéder à son emprisonnement avec le transfèrement à la Cour pénale internationale de l’ancien chef de l’Etat. C’est la mort de la réconciliation nationale, c’est ainsi qu’un certain nombre de partis politiques membres du Cnrd ont fait acte de candidature pour les législatives. Tout en espérant la libération du Président Laurent Gbagbo. Qui doit-on réconcilier maintenant ? Les proches du Président Gbagbo annoncent les couleurs. Gervais Coulibaly, Mel Eg Théodore, Kabran Appia qui étaient candidats aux législatives viennent de jeter l’éponge. Estimant qu’Alassane Ouattara n’a pas respecté sa parole. En effet, dans les négociations, le pouvoir a demandé à l’opposition de faire un pas montrant qu’elle s’inscrit dans le processus de réconciliation nationale. La libération provisoire d’une vingtaine de personnalités proches de Gbagbo n’est qu’une goutte d’eau dans la mer. Parce que l’objectif était la libération de leur champion. Il se murmure également que des candidats indépendants s’apprêtent à se retirer des législatives du 11 décembre 2011. Et le Front populaire ivoirien invite son représentant, le professeur Sery Bailly, à se retirer du comité dialogue, vérité et réconciliation. Qui doit-on réconcilier maintenant ? On ne peut mettre le père de famille en prison et inviter ses enfants à la table de la réconciliation nationale. C’est impossible. Il faut être à deux pour se réconcilier. La crise post-électorale a opposé la majorité présidentielle dont le champion n’est autre que le Président Laurent Gbagbo et le Rhdp conduit par Alassane Ouattara. Ce sont les deux entités qui doivent s’asseoir pour se réconcilier. Aujourd’hui, avec le transfèrement du Président Laurent Gbagbo à la Haye, cela n’est plus possible. On nous a fait croire que la réconciliation ivoirienne était calquée sur le modèle Sud africain. Ce qui n’est pas juste. En Afrique du Sud, on n’a pas envoyé Peter Botha et les autres tenants du pouvoir raciste sous l’apartheid, à la Cour pénale internationale. Ils ont lavé le linge sale en famille. Tout le monde a reconnu sa part de faute dans ce qui s’est passé. Ils se sont pardonnés pour regarder vers l’avenir. Aujourd’hui, Noirs et Blancs vivent en bonne intelligence. Et cela pour le bonheur de leur pays qui est devenu incontournable dans le concert des Nations. Lorsqu’on écrit que le régime d’Alassane Ouattara n’est pas prêt pour la réconciliation nationale, il se trouve des gens pour nous accabler. Aujourd’hui, les faits nous donnent raison. On ne peut cacher le soleil avec sa main. Le Président Laurent Gagbo n’est pas n’importe qui dans ce pays. C’est une pièce incontournable. Il pèse 46% selon les chiffres donnés par Youssouf Bakayoko. C’est une donnée non négligeable qu’il faut prendre en compte. On ne peut engager une réconciliation et exclure 46% des Ivoiriens. La réconciliation ne doit se faire sur les bouts des lèvres. Mais sur des actes concrets. Selon des informations en notre possession, des chefs d’Etat africains auraient même déconseillé à Ouattara de procéder au transfèrement du Président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale. Même Goodluck du Nigeria qui a été partie prenante et un soutien fort à Ouattara pendant la crise postélectorale a dit niet sur cette question. Au niveau continental, la majorité des pays s’est évidemment opposée à un transfert de Gbagbo dans un autre pays étranger. Car, ils sont tous convaincus que cette décision embrasera la Côte d’Ivoire. Mais Alassane Ouattara est resté de marbre. Que dire du clergé ivoirien ? Des informations font état de ce qu’il l’a invité à surseoir à ce transfèrement. Dans ce sens, il lui a envoyé des émissaires et même des courriers. Qui doit-on réconcilier maintenant ? Le comité de Charles Konan Banny n’a plus sa raison d’être. Son travail est terminé. Puisqu’il n’y a plus personne à réconcilier. Le processus vient d’être enterré. On se rappelle qu’en initiant le forum de la réconciliation nationale en 2001, le Président Laurent Gbagbo a créé toutes les conditions pour que tous les acteurs majeurs soient présents. Chacun est venu dire sa part de vérité. Le ciel n’est pas tombé sur la Côte d’Ivoire. Les partisans de ce dernier en voudront à Alassane Ouattara durant ses années de mandat. Autant dire que par son acte, il vient de décréter cinq ans de deuil national.
Yacouba Gbané
yacou066336510@yahoo.fr
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