C’est dans la nuit du mardi au mercredi 30 novembre 2011 que l’ancien chef d’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, a été transféré à La Haye pour des crimes qui lui sont reprochés. L’ex-adversaire du président Alassane Ouattara à la présidentielle ne sera pas seul à la prison de Scheveningen. En quittant Korhogo, où il était détenu après sa chute, le 11 avril 2011, Laurent trouvera du beau monde en sa nouvelle demeure. Ce sont exactement quatre grandes personnalités qui ont piteusement marqué l’histoire qui vont être bientôt rejoints par l’ex-chef d’Etat ivoirien. Le Woody de Mama aura pour voisins Radovan Karadzic, ex-président des Serbes de Bosnie. Ce dernier est non seulement renommé pour être le plus anciens des détenus puisqu’il séjourne à La Haye depuis 2008, mais également pour ses crimes commis contre le peuple serbe. Avec lui, Ratko Mladic, surnommé le «boucher des Balkans ». Il est accusé de génocide, complicité de génocide, crime contre l’humanité et violation des lois et coutumes de la guerre par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Arrêté puis extradé vers La Haye en mai dernier, il occupe aujourd’hui la place de l’avant dernier arrivé. Sur cette liste de détenus sont inscrits deux africains. Ce sont le rwandais Catlixte Mbaushimana, interné en janvier dernier. Cet ancien dirigeant des Forces démocratiques de libération du Rwanda est soupçonné de crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans le Kivu (Rdc), en 2009. L’autre voisin qui croupit dans les prisons dorées de Scheveningen est Charles Taylor. Inculpé en 2003 pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et autre violation du droit international pour la Sierra Léone, ce voisin immédiat du pays de Laurent Gbagbo a été arrêté en 2006, au Nigeria. Après, un bref séjour dans ce pays, il a lui aussi rejoint La Haye. Enfin, Laurent Koudou Gbagbo, âgé de 66 ans, est soupçonné par la Cour d’avoir « engagé sa responsabilité pénale individuelle en tant que coauteur indirect pour 04 chefs d’accusation : crimes contre l’humanité à raison de meurtres, de viols et d’autres violences sexuelles, actes de persécution et actes inhumains », a annoncé la Cpi dans un communiqué.
Mauryth Gbané
Mauryth Gbané