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Politique Publié le jeudi 1 décembre 2011 | Nord-Sud

Suite de L’EDITORIAL

C’est comme la solitude du coureur cycliste qui fonce vers la ligne d’arrivée. L’ex-chef de l’Etat a passé sa première nuit au centre de détention de la Cour de La Haye. Mais la question que certains de ses partisans et observateurs panafricanistes se posent est la suivante. Gbagbo mérite-t-il la CPI ? La réponse est oui. C’est même un euphémisme. Il a fait tuer des milliers de civils au cours de la crise postélectorale par son refus de reconnaître les résultats des urnes. Ses forces sont allées massacrer des femmes à Abobo. Ce quartier était leur souffre-douleur. Pendant plus de quatre mois, des obus étaient déversés dans ce bled comme si les habitants de ce quartier n’étaient pas des humains. Leur seul tort. Ils sont RDR ou PDCI. Depuis la gendarmerie d’Agban, des snipers tiraient sur tout ce qui bougeait sur le pont-piétons qui relie Adjamé à Williamsville. Que de morts ! Demandez à des habitants de ces deux zones, ils vous en diront beaucoup. A Yopougon, des Malinké, des Baoulé, des Burkinabè, que sais-je encore, étaient pourchassés comme des rats. Ils ont été tués, brûlés … par des jeunes pro-Gbagbo. Au Plateau, deux ressortissants français ont été enlevés au Novotel. L’Organisation des Nations Unies en Côte d’Ivoire a également été humiliée par le régime Gbagbo. Ses employés menacés de morts après des mots d’ordre enflammés d’un certain Blé Goudé. Les faits d’armes de « l’enfant des élections » sont nombreux. On ne peut pas les évoquer tous ici. Il faudra sans doute un livre. Car, il a défié le monde entier. Et puis, une autre question. Le Front populaire ivoirien va-t-il survivre à son mentor ?
Nous avons tenté de répondre à cette très belle question dans nos colonnes du numéro de ce jour. Mais une chose est certaine, ce parti est empêtré dans ses contradictions internes, otage de ses composantes extrêmes ou extrémistes. Et les supporters de l’ex-opposant historique dans tout ça? Parmi eux, il y a encore des jusqu’au-boutistes, d’une cause perdue depuis le 28 novembre 2010. Envoûtés par leurs fantasmes, ils se consolent chaque soir avec des rumeurs et des théories de coups d’Etat contre le nouveau régime. Et, le transfèrement de Gbagbo à la Cpi n’est pas un ‘’happy end’’ pour eux. Ils sont sonnés comme un vieux boxeur à la dérive après le combat de trop. Et maintenant ? Ce qui serait mieux pour eux, ce sera de faire le deuil de ce nouveau feuilleton. Ils doivent plutôt se projeter en l’avenir et songer à l’après- Gbagbo. Et le chantier qui les attend, et du reste le plus important, est la réconciliation nationale en sortant des prophéties divinatoires. Les militants de l’ex-majorité présidentielle doivent réapprendre à vivre avec les autres. C’est à eux de se réconcilier avec le peuple accablé d’horreurs car la page Gbagbo est tournée. Et le slogan du président Ouattara «Vivre ensemble» est chargé de sens avec cette nouvelle donne. Après 20 ans d’un combat dantesque, le « Je t’aime moi non plus » entre les deux protagonistes du 28 novembre, a définitivement tourné à l’avantage d’Alassane Ouattara. Et, ce qui s’est passé mardi à Korhogo est sans doute un signal fort à tous ces chefs d’Etat, qui seront tentés de faire à la « Laurent Gbagbo », l’ex-prisonnier de Korhogo, désormais tout seul au monde.
Choilio Diomandé
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