C’est une véritable douche froide que les militants du Front populaire ivoirien (Fpi), sous le Fromager, ont ressentie à travers l’annonce du transfèrement de leur leader à la Cour pénale internationale (Cpi). L’espoir qu’ils nourrissaient de voir le ‘Woody’ sortir de prison s’est mué en désespoir. « Pourtant, on croyait qu’au nom de la réconciliation nationale, le pouvoir en place allait mettre de l’eau dans son vin pour libérer Gbagbo », a pesté un militant. C’est la preuve que jusqu’à la dernière minute, avant son départ définitif de Korhogo, où il était en détention, les frontistes croyaient dur comme fer qu’un jour ou l’autre, le fils de ‘’Mama’’ allait respirer l’air de la liberté. Mais la réalité est tout autre. Gbagbo est devant la justice internationale. Une pilule qui n’est pas facile à avaler pour certains militants pour qui le Fpi colle à la peau. Par affinité, ils se regroupaient devant les kiosques à journaux ou encore à certains endroits de la rue pour commenter ce qui fait l’actualité du moment. Ils pensent qu’en dépit du départ de M. Gbagbo à La Haye, son combat sera toujours mené par les cadres du parti qui eux auront l’obligation de maintenir haut la flamme militante. « Nous ne devons pas nous laisser abattre », disaient-ils pour se consoler mutuellement. Ils arrivaient à cacher leur désarroi au point que plus rien ne les intéressait. Pas même ces législatives pour lesquelles bon nombre d’entre eux s’étaient laissés convaincre à y participer. De l’avis de l’un de ceux-ci, avec le départ de Laurent Gbagbo à la Cpi, ils n’ont plus le courage de voter quiconque. Et pourtant les candidats indépendants issus des rangs du Fpi avaient réussi à faire changer d’avis aux militants qui tenaient à faire respecter le mot d’ordre de la direction du parti.
Alain Kpapo à Gagnoa
Alain Kpapo à Gagnoa