Avec le transfèrement de son leader historique, le Front populaire ivoirien (Fpi) est à un carrefour important de son histoire. S’il veut continuer de compter sur l’échiquier politique national, le parti à la rose doit se remettre en cause.
Le Front populaire ivoirien (Fpi) est plus que jamais à la croisée des chemins. L’ancien parti au pouvoir qui s’est dérobé à l’exercice consistant à faire son auto-critique, après la chute de Laurent Gbagbo à la présidentielle de l’année dernière puis à la capture de son leader, le 11 avril dernier, aujourd’hui, a le dos au mur. Et, l’équation qui s’offre à Sylvain Miaka Ouréto et ses camarades, c’est soit d’avancer, soit de reculer, au risque d’être relégués dans une posture moins confortable. C’est pour avoir refusé de faire son propre bilan afin d’envisager l’avenir sous de meilleurs auspices que le parti qu’il a fondé n’a pu empêcher le transfèrement de Laurent Gbagbo. Cet exercice, proposé par Mamadou Koulibaly, alors président par intérim, n’a pas plu aux autres caciques, notamment ceux qui ont trouvé asile dans les pays de la sous-région. Ces mêmes extrémistes qui ont poussé Laurent Gbagbo à la faute jusqu’au bout, ont donc réussi la prouesse d’éjecter Mamadou Koulibaly du fauteuil de président du parti. Lui a alors succédé Miaka Ouréto, l’un des cadres les plus modérés du parti. Malheureusement, c’était sans compter avec les faucons qui lui ont fixé les règles du jeu : suivre la voie tracée ou rendre le tablier. Finalement, le président du conseil général de Soubré a choisi la voie de la soumission. Alors que tout le monde pariait sur une participation des frontistes aux législatives, Miaka Ouréto, sous la dictée de l’aile dure du Fpi, a déroulé une panoplie de revendications irréalistes aux autorités ivoiriennes. Au nombre de ces revendications, figurait la libération de Laurent Gbagbo. Mais, alors que le régime d’Alassane Ouattara a consenti des efforts en procédant à l’élargissement, le 14 novembre dernier, de 20 pro-Gbagbo, la direction du Fpi est restée arc-boutée sur ses revendications. Loin d’avoir proposé un premier repentir aux Ivoiriens, elle est restée impavide : Laurent Gbagbo ou rien. « Quand on ne peut rien obtenir de son interlocuteur, on passe à autre chose », telle est l’enseignement qu’on peut tirer de ce qui vient d’arriver. C’est d’ailleurs ce qu’a dit, hier, en d’autres termes, le Premier ministre, Guillaume Soro. C’est que, dans le fond de l’histoire, les partisans de Laurent Gbagbo ont naïvement pensé qu’en mettant un peu de pression sur le pouvoir, celui-ci consentirait à remettre leur leader en liberté. C’est donc cette naïveté que le Fpi paie, aujourd’hui, cash. Il n’a rien fait pour aider Alassane Ouattara à laisser la justice ivoirienne juger le citoyen Laurent Gbagbo. Maintenant que le leader historique est bien parti pour ne pas revenir de si tôt, il importe aux disciples de perpétuer l’héritage, en donnant un bon coup de barre au jusqu’au-boutisme et à l’intransigeance jusque-là pratiqués. Les humbles sont toujours relevés.
Marc Dossa
Le Front populaire ivoirien (Fpi) est plus que jamais à la croisée des chemins. L’ancien parti au pouvoir qui s’est dérobé à l’exercice consistant à faire son auto-critique, après la chute de Laurent Gbagbo à la présidentielle de l’année dernière puis à la capture de son leader, le 11 avril dernier, aujourd’hui, a le dos au mur. Et, l’équation qui s’offre à Sylvain Miaka Ouréto et ses camarades, c’est soit d’avancer, soit de reculer, au risque d’être relégués dans une posture moins confortable. C’est pour avoir refusé de faire son propre bilan afin d’envisager l’avenir sous de meilleurs auspices que le parti qu’il a fondé n’a pu empêcher le transfèrement de Laurent Gbagbo. Cet exercice, proposé par Mamadou Koulibaly, alors président par intérim, n’a pas plu aux autres caciques, notamment ceux qui ont trouvé asile dans les pays de la sous-région. Ces mêmes extrémistes qui ont poussé Laurent Gbagbo à la faute jusqu’au bout, ont donc réussi la prouesse d’éjecter Mamadou Koulibaly du fauteuil de président du parti. Lui a alors succédé Miaka Ouréto, l’un des cadres les plus modérés du parti. Malheureusement, c’était sans compter avec les faucons qui lui ont fixé les règles du jeu : suivre la voie tracée ou rendre le tablier. Finalement, le président du conseil général de Soubré a choisi la voie de la soumission. Alors que tout le monde pariait sur une participation des frontistes aux législatives, Miaka Ouréto, sous la dictée de l’aile dure du Fpi, a déroulé une panoplie de revendications irréalistes aux autorités ivoiriennes. Au nombre de ces revendications, figurait la libération de Laurent Gbagbo. Mais, alors que le régime d’Alassane Ouattara a consenti des efforts en procédant à l’élargissement, le 14 novembre dernier, de 20 pro-Gbagbo, la direction du Fpi est restée arc-boutée sur ses revendications. Loin d’avoir proposé un premier repentir aux Ivoiriens, elle est restée impavide : Laurent Gbagbo ou rien. « Quand on ne peut rien obtenir de son interlocuteur, on passe à autre chose », telle est l’enseignement qu’on peut tirer de ce qui vient d’arriver. C’est d’ailleurs ce qu’a dit, hier, en d’autres termes, le Premier ministre, Guillaume Soro. C’est que, dans le fond de l’histoire, les partisans de Laurent Gbagbo ont naïvement pensé qu’en mettant un peu de pression sur le pouvoir, celui-ci consentirait à remettre leur leader en liberté. C’est donc cette naïveté que le Fpi paie, aujourd’hui, cash. Il n’a rien fait pour aider Alassane Ouattara à laisser la justice ivoirienne juger le citoyen Laurent Gbagbo. Maintenant que le leader historique est bien parti pour ne pas revenir de si tôt, il importe aux disciples de perpétuer l’héritage, en donnant un bon coup de barre au jusqu’au-boutisme et à l’intransigeance jusque-là pratiqués. Les humbles sont toujours relevés.
Marc Dossa