Le secrétaire général du Front populaire ivoirien (Fpi), Laurent Akoun, explique la décision de son parti de mettre fin aux discussions avec le pouvoir.
Le Fpi affirme que le transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye « signe la rupture du dialogue républicain en cours avec le pouvoir et ses alliés ». Que voulez-vous dire par là ?
Le président de la République a soutenu à Ouagadougou que « le débat est clos ». Cela veut dire qu’on ne parle plus, qu’on ne discute plus. C’est donc à lui qu’il faux renvoyer la question. S’il précise sa pensée, nous pourrons toujours le suivre. C’est lui le chef. Monsieur le président Ouattara a dit à Ouaga que le débat est clos. C’est une rupture. Et, le fait d’avoir transféré le président Gbagbo fait partie de cette rupture-là. Vous avez souvenance qu’il a dit cela à Ouaga ?
Oui, j’ai aussi souvenance qu’il parlait des négociations pour votre participation aux législatives !
Ha, c’était uniquement pour les législatives ? En tout cas, nous assumons ce que nous avons dit. Le fait d’avoir posé cet acte constitue une rupture. Parce que si nous sommes en négociations et que la situation s’apaise, pourquoi poser un tel acte maintenant ? Il faut que le gouvernement explique mieux. S’il soutient qu’il est toujours ouvert aux échanges, nous attendons de lui qu’il fasse encore plus d’efforts pour nous mettre dans les conditions pour pouvoir nous asseoir avec lui.
Donc, le dialogue n’est pas définitivement rompu ?
Pas du tout ! Nous sommes toujours ouverts. Mais qu’il donne des gages… qu’on ne nous dise pas demain que c’est Akoun qui ira rejoindre Gbagbo. On ne peut pas être dans cette posture-là en faisant comme si on se cachait la vérité.
Vous attendez donc un signal…
Non, pas un seul, mais plusieurs.
Quoi exactement ?
Qu’on libère tous nos camarades, qu’on dégèle les avoirs, qu’on mette fin aux poursuites… en clair, qu’on ramène plus de quiétude dans ce pays pour qu’on revienne à la question du développement ensemble. Lorsqu’il était au golf, le président Ouattara disait que nous représentons 46%. C’est dire qu’il doit faire des efforts. Les équilibres sont trop précaires. Il faut s’arrêter pour y réfléchir sereinement.
Libération de vos camarades, dégèle des avoirs, arrêt des poursuites… Il y a quand-même une procédure judiciaire en cours.
Laissez la justice. S’il s’agissait de justice, la compétence d’une cour d’appel ne s’étend pas sur tout le territoire national. Il y a la cour d’appel d’Abidjan et il y a d’autres juridictions au-delà. Pourquoi la cour d’appel d’Abidjan va siéger avec la chambre d’accusation à Korhogo. Il n’y a pas un statut d’extra-territorialité puisqu’il y a des cours. Sinon on aurait dit la cour d’appel de la Côte d’Ivoire. C’est pour dire que la justice, c’est quand on veut qu’on l’utilise. Et, c’est en cela que c’est le politique qui fait le droit. Et, quand il veut, on fait les arrangements et on demande aux spécialistes de trouver la forme judiciaire pour demain. Ici, nous n’avons pas une affaire de droit mais un problème éminemment politique.
On n’a tout de même pas l’impression que le Fpi qui reproche au pouvoir de ne pas faire suffisamment d’effort en fait de son côté. Vos conditions sont visiblement excessives.
C’est ceux qui ont le pouvoir qui donnent. Moi je n’ai rien à céder. Je n’ai ni l’armée, ni la police, ni la justice, ni le trésor. C’est ceux qui ont qui doivent donner. Et, c’est leur capacité à le faire qui ramènera un minimum de quiétude. C’est l’opposition qui doit recevoir pour être en sécurité.
Elections législatives
Des ressortissants de Mankono battent campagne à Paris
Alors que la campagne pour les élections législatives n’a pas encore démarré en Côte d’Ivoire, des ressortissants de Mankono à Paris, eux, ont déjà donné le ton. Dans une salle de réunion, une centaine d’entre eux ont pris part, dimanche dernier, à un meeting politique en faveur du candidat Moussa Dosso.
Sur les starting-blocks, à Mankono-commune et sous-préfecture, trois candidats se préparent au sprint final des législatives. Il s’agit de deux indépendants, Fofana Hassane et Karamoko Abou. Ces deux outsiders sont en lice contre le représentant du Rassemblement des Républicains (Rdr), Moussa Dosso, dont les supporters à Paris croient en la victoire finale. Si les partisans de l’actuel ministre de l’Industrie n’auront pas à battre le pavé dans la capitale française pour leur candidat, ils entendent cependant exhorter leurs familles restées au pays à voter pour lui. Pourquoi cet engouement pour le ministre-candidat ? Au dire de Bakary Dosso, cadre du Rdr à Paris et initiateur de la rencontre, Mankono et sa région ont besoin d’une personne à même de contribuer à son développement socio-économique. « Moussa Dosso est de ceux qui ne cessent déjà d’apporter leur aide aux filles et fils de la région. Avec son carnet d’adresses, il peut encore apporter beaucoup à la région », a argumenté Bakary Dosso au cours du meeting de soutien. Pour lui, le développement de la région concerne aussi les filles et fils de cette commune qui soutiennent leurs familles par des envois importants et réguliers d’argent via les agences de transfert de fonds. Mais ces contributions restent à canaliser et à organiser, reconnaît-il. Bien que n’étant pas présent à la rencontre, le candidat Moussa Dosso a fait parvenir à ses sympathisants une allocution lue dans la salle. En quelques mots, il a exposé son programme à venir pour Mankono. «Ma candidature témoigne de l’attachement que nous avons pour notre région qui a accusé des retards importants ces vingt ou trente dernières années », estime-t-il. Concrètement, il entend, en cas de victoire, mettre l’accent sur quelques grands axes tels l’éducation, la santé, les infrastructures économiques (eau, électricité, routes…) et la situation des femmes impliquées autrefois dans le secteur des produits vivriers.
La plupart des intervenants ont mis l’accent sur la qualité du ministre de l’Industrie qu’ils invitent à prendre à bras-le-corps l’état de la route menant à Mankono via Zuénoula. Un tronçon de moins de soixante-dix kilomètres véritable cauchemar pour les usagers qui le parcourent en près de trois heures.Le délégué général du Rdr en France, Vincent Gnizako Gogoua, a pour sa part souligné l’importance des législatives et d’une majorité de parlementaires favorables au président Ouattara.
Karim Wally à Paris
Le Fpi affirme que le transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye « signe la rupture du dialogue républicain en cours avec le pouvoir et ses alliés ». Que voulez-vous dire par là ?
Le président de la République a soutenu à Ouagadougou que « le débat est clos ». Cela veut dire qu’on ne parle plus, qu’on ne discute plus. C’est donc à lui qu’il faux renvoyer la question. S’il précise sa pensée, nous pourrons toujours le suivre. C’est lui le chef. Monsieur le président Ouattara a dit à Ouaga que le débat est clos. C’est une rupture. Et, le fait d’avoir transféré le président Gbagbo fait partie de cette rupture-là. Vous avez souvenance qu’il a dit cela à Ouaga ?
Oui, j’ai aussi souvenance qu’il parlait des négociations pour votre participation aux législatives !
Ha, c’était uniquement pour les législatives ? En tout cas, nous assumons ce que nous avons dit. Le fait d’avoir posé cet acte constitue une rupture. Parce que si nous sommes en négociations et que la situation s’apaise, pourquoi poser un tel acte maintenant ? Il faut que le gouvernement explique mieux. S’il soutient qu’il est toujours ouvert aux échanges, nous attendons de lui qu’il fasse encore plus d’efforts pour nous mettre dans les conditions pour pouvoir nous asseoir avec lui.
Donc, le dialogue n’est pas définitivement rompu ?
Pas du tout ! Nous sommes toujours ouverts. Mais qu’il donne des gages… qu’on ne nous dise pas demain que c’est Akoun qui ira rejoindre Gbagbo. On ne peut pas être dans cette posture-là en faisant comme si on se cachait la vérité.
Vous attendez donc un signal…
Non, pas un seul, mais plusieurs.
Quoi exactement ?
Qu’on libère tous nos camarades, qu’on dégèle les avoirs, qu’on mette fin aux poursuites… en clair, qu’on ramène plus de quiétude dans ce pays pour qu’on revienne à la question du développement ensemble. Lorsqu’il était au golf, le président Ouattara disait que nous représentons 46%. C’est dire qu’il doit faire des efforts. Les équilibres sont trop précaires. Il faut s’arrêter pour y réfléchir sereinement.
Libération de vos camarades, dégèle des avoirs, arrêt des poursuites… Il y a quand-même une procédure judiciaire en cours.
Laissez la justice. S’il s’agissait de justice, la compétence d’une cour d’appel ne s’étend pas sur tout le territoire national. Il y a la cour d’appel d’Abidjan et il y a d’autres juridictions au-delà. Pourquoi la cour d’appel d’Abidjan va siéger avec la chambre d’accusation à Korhogo. Il n’y a pas un statut d’extra-territorialité puisqu’il y a des cours. Sinon on aurait dit la cour d’appel de la Côte d’Ivoire. C’est pour dire que la justice, c’est quand on veut qu’on l’utilise. Et, c’est en cela que c’est le politique qui fait le droit. Et, quand il veut, on fait les arrangements et on demande aux spécialistes de trouver la forme judiciaire pour demain. Ici, nous n’avons pas une affaire de droit mais un problème éminemment politique.
On n’a tout de même pas l’impression que le Fpi qui reproche au pouvoir de ne pas faire suffisamment d’effort en fait de son côté. Vos conditions sont visiblement excessives.
C’est ceux qui ont le pouvoir qui donnent. Moi je n’ai rien à céder. Je n’ai ni l’armée, ni la police, ni la justice, ni le trésor. C’est ceux qui ont qui doivent donner. Et, c’est leur capacité à le faire qui ramènera un minimum de quiétude. C’est l’opposition qui doit recevoir pour être en sécurité.
Elections législatives
Des ressortissants de Mankono battent campagne à Paris
Alors que la campagne pour les élections législatives n’a pas encore démarré en Côte d’Ivoire, des ressortissants de Mankono à Paris, eux, ont déjà donné le ton. Dans une salle de réunion, une centaine d’entre eux ont pris part, dimanche dernier, à un meeting politique en faveur du candidat Moussa Dosso.
Sur les starting-blocks, à Mankono-commune et sous-préfecture, trois candidats se préparent au sprint final des législatives. Il s’agit de deux indépendants, Fofana Hassane et Karamoko Abou. Ces deux outsiders sont en lice contre le représentant du Rassemblement des Républicains (Rdr), Moussa Dosso, dont les supporters à Paris croient en la victoire finale. Si les partisans de l’actuel ministre de l’Industrie n’auront pas à battre le pavé dans la capitale française pour leur candidat, ils entendent cependant exhorter leurs familles restées au pays à voter pour lui. Pourquoi cet engouement pour le ministre-candidat ? Au dire de Bakary Dosso, cadre du Rdr à Paris et initiateur de la rencontre, Mankono et sa région ont besoin d’une personne à même de contribuer à son développement socio-économique. « Moussa Dosso est de ceux qui ne cessent déjà d’apporter leur aide aux filles et fils de la région. Avec son carnet d’adresses, il peut encore apporter beaucoup à la région », a argumenté Bakary Dosso au cours du meeting de soutien. Pour lui, le développement de la région concerne aussi les filles et fils de cette commune qui soutiennent leurs familles par des envois importants et réguliers d’argent via les agences de transfert de fonds. Mais ces contributions restent à canaliser et à organiser, reconnaît-il. Bien que n’étant pas présent à la rencontre, le candidat Moussa Dosso a fait parvenir à ses sympathisants une allocution lue dans la salle. En quelques mots, il a exposé son programme à venir pour Mankono. «Ma candidature témoigne de l’attachement que nous avons pour notre région qui a accusé des retards importants ces vingt ou trente dernières années », estime-t-il. Concrètement, il entend, en cas de victoire, mettre l’accent sur quelques grands axes tels l’éducation, la santé, les infrastructures économiques (eau, électricité, routes…) et la situation des femmes impliquées autrefois dans le secteur des produits vivriers.
La plupart des intervenants ont mis l’accent sur la qualité du ministre de l’Industrie qu’ils invitent à prendre à bras-le-corps l’état de la route menant à Mankono via Zuénoula. Un tronçon de moins de soixante-dix kilomètres véritable cauchemar pour les usagers qui le parcourent en près de trois heures.Le délégué général du Rdr en France, Vincent Gnizako Gogoua, a pour sa part souligné l’importance des législatives et d’une majorité de parlementaires favorables au président Ouattara.
Karim Wally à Paris