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Politique Publié le vendredi 2 décembre 2011 | Nord-Sud

Me Affoussy Bamba, candidate Rdr aux législatives à Abobo :«Nous formerons un groupe parlementaire…»

© Nord-Sud Par Nathan Koné
Investiture du Président de la République: Yamoussoukro a vécu des moments inoubliables
Samedi 21 mai 2011. Yamoussoukro. Le monde entier, représenté par plus d`une vingtaine de chefs d`état, s`est donné rendez-vous en Côte d`Ivoire pour célébrer la victoire de la démocratie et le sacre du Président Alassane Ouattara. Photo: l`arrivée de Me Affoussy Bamba, porte-parole des Forces nouvelles
Dans cet entretien, Me Affoussy Bamba, candidate aux législatives à Abobo sous la bannière du Rassemblement des républicains (Rdr,) revient sur la formation du gouvernement, sa candidature à Abobo, l’avenir des Forces nouvelles et de leur secrétaire général, Guillaume Soro.
Votre candidature avait été initialement annoncée à Adjamé. Vous êtes, au finish, à Abobo. Qu’est-ce qui s’est passé ?
Après le conclave des Forces nouvelles en septembre, le secrétaire général des Fn, par ailleurs Premier ministre de Côte d’Ivoire, avait annoncé que le mouvement ne se constituerait pas en parti politique. Mais qu’il allait se fondre aux partis frères avec lesquels nous sommes au sein du Rhdp pour aller aux législatives. A partir de là, nous étions dans une phase de négociations. Il fallait discuter avec nos alliés. C’est ce que nous avons fait. Naturellement, je ne pouvais pas m’arroger le droit de dire que j’étais à Adjamé parce que tout était question de négociation. Finalement, j’ai été retenue à Abobo. C’est une commune qui fait partie de la Côte d’Ivoire.

Qu’est-ce qui vous lie à Adjamé ?
Ma mère est née à Adjamé et ma famille maternelle s’y trouve. Une partie de ma famille paternelle également. J’allais donc en terrain familier même si à Abobo, je ne me sens pas non plus étrangère. C’est aussi l’occasion d’enseigner aux Ivoiriens et au monde entier que les élections ne doivent plus être une question basée sur l’ethnie.

Le Rhdp avait initialement prévu de présenter des listes communes à ces législatives. Qu’est-ce qui explique que finalement vous y alliez de façon séparée ?
Au sein du Rhdp, nous avons sept partenaires. Ce n’est pas une mince affaire. Il faut mettre tout le monde d’accord. Cela nécessite du temps. Nous n’en avions pas suffisamment pour répondre au souhait des populations qui voulaient effectivement qu’on aille ensemble à ce scrutin. Vu que le temps pressait, nous nous sommes demandé s’il ne fallait pas se présenter en Rhdp dans les grandes localités. Mais là, il y avait une sorte de discrimination. Pourquoi le faire dans ces zones et pas dans les autres localités ? Ce fut une équation difficile à résoudre d’autant qu’il y avait à faire également le choix des hommes qui devaient représenter le Rhdp. Nous en avons longuement discuté. Et, finalement, nous avons décidé d’aller séparément.

N’est-ce pas la défection du Fpi qui a amené le Rhdp à ne pas se sentir obligé d’aller en bloc ?
Officieusement, le Fpi est sur le terrain, il est dans la campagne. Une stratégie ne se base pas sur ce qui est officiel mais sur la réalité du terrain. Et, dans les faits, des candidats du Fpi sont en course.

Le Fpi avait posé, entre autres conditions, la libération de Laurent Gbagbo…
La Côte d’Ivoire doit mettre fin à dix ans d’impunité. Réconciliation ne veut pas dire immunité pour celui qui a posé un acte coupable en toute responsabilité. C’est inadmissible et inacceptable de le croire. En le faisant, quel est le message qu’on veut transmettre aux victimes pour qu’elles pardonnent ?

Laurent Gbagbo est, depuis mardi, au centre de détention de la Cour pénale internationale à La Haye. Cela est-il, selon vous, un pas de plus vers le renforcement de la stabilité du pays ?
L’ex-président ne peut pas échapper à la justice et cela pour conforter l’Etat de droit dans une démocratie moderne. Ce serait une injure et un parjure vis-à-vis des victimes et de leurs familles. N’oublions pas que depuis Korhogo, il manipulait le Fpi ; constituant, ainsi, un danger pour la stabilité du pays. J’estime donc que son transfert ne doit même pas faire l’objet d’un débat et ne doit pas susciter d’émotion chez les populations. Son départ à la Cpi ne doit donc pas entraîner un statu quo dans la marche du pays. Nous devons avancer.

Vous vous félicitiez de la présence de partis-membres du Cnrd dans la course aux législatives. Ceux-ci menacent de se retirer du processus pour protester contre ce transfèrement. Quel commentaire ?
Je n’ai pas de commentaire à faire. Cela n’engage que ces partis. Qu’ils soient présents ou pas aux législatives, le scrutin aura lieu et nous aurons un parlement. Ils risquent seulement de se couper, eux-mêmes, de la participation aux débats qui vont s’y dérouler.

Quel doit être le nouveau visage du parlement ?
Il doit être un véritable contre-pouvoir…

Pensez-vous qu’il peut l’être efficacement s’il est composé à 80% du Rhdp comme le souhaite le président Ouattara ?
Ce n’est pas parce qu’on aura un parlement favorable à 80% au président qu’il ne sera pas un contre-pouvoir constructif. J’attends aussi que ce parlement soit représenté par toutes les couches de la société : les jeunes, les femmes… Je suis quelque peu déçu de voir qu’il n’y a pas beaucoup de femmes candidates.

A qui la faute ?
Il ne suffit pas de demander 30% des fauteuils du parlement pour les femmes. Encore, faut-il que nous ayons 30% de candidates ! Mais je suis convaincue que dans les années à venir, notre pays va se transformer. C’est en cela que j’invite les femmes à s’impliquer davantage afin de prendre la place qui est la leur.

Quel avenir pour les Forces nouvelles après les législatives ?
Suite à leur conclave des 10 et 11 septembre 2011, les Forces nouvelles ont décidé de ne pas se constituer en parti politique mais plutôt d’aller à un parti unifié avec nos alliés du Rhdp. Nous ne savons pas quel en seront les contours. Ce que nous savons, pour l’instant, c’est que les Forces nouvelles vont, dans leur grande majorité, à ces élections sous la bannière du Rdr. Naturellement, lorsque nous serons à l’assemblée nationale, nous formerons un groupe parlementaire avec tous les députés qui ont été élus sous la bannière du Rdr. Pour l’instant, gérons ce que nous avons à faire, aujourd’hui. De quoi sera fait demain ? Je n’en sais rien. Il y a de grands chantiers et nous voulons contribuer à leur réalisation aux côtés du président de la République et du Premier ministre.

Restons toujours dans l’avenir mais cette fois pour parler du secrétaire général des Forces nouvelles !
Ce que j’ai dit pour le mouvement est valable pour lui. En politique, les choses se font en fonction des réalités du moment. Nombreux sont ceux qui ont été surpris lorsque le président Alassane Ouattara a reconduit Guillaume Soro, dans sa fonction de Premier ministre, après que celui-ci lui ait remis sa lettre de démission en décembre 2010. En politique, tout est possible. Laissons les choses se faire tranquillement. Le Premier ministre ira là où il doit aller. Il servira les Ivoiriens quel que soit l’endroit où il se trouve.
Entretien réalisé par Bamba K. Inza
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