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Politique Publié le samedi 3 décembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Interview / Léon Konan Koffi, candidat indépendant au Plateau : ‘’Je vais aux législatives sans complexe’’

© L’intelligent d’Abidjan
Election législatives 2011 : Konan Koffi Leon, candidat indépendant de la commune du Plateau
Léon Konan Koffi a officiellement annoncé sa candidature, le 15 novembre 2011 au Plateau. Soucieux du bien-être de la population du Plateau, commune où il brigue le poste de député, Léon Konan Koffi veut faire la politique autrement, en s’attelant à apporter des solutions aux aspirations des populations. Il dévoile, dans cette interview, ses ambitions pour la commune du Plateau.
Vous avez annoncé votre candidature aux législatives 2011 dans la commune du Plateau. Pourquoi la commune du Plateau et pourquoi allez-vous à ces élections en tant que candidat indépendant ?
Au-delà des aspects subjectifs, parce que j’ai vécu au Plateau, il y a des aspects objectifs dans le choix de cette commune. Plateau est une commune où 80% de la population résidente est jeune et j’aspire à être porteur des aspirations de la jeunesse. La commune du Plateau est aussi le centre des affaires de la Côte d’Ivoire et de par mon parcours entrepreunarial, j’aspire aussi à être porteur des aspirations du secteur privé. C’est tout un symbole et la symbolique est d’autant plus forte que le Plateau a été le symbole du miracle ivoirien. Le prochain miracle, celui de la nouvelle Côte d’Ivoire, partira aussi du Plateau, par le renouvellement de la classe politique, qui va contribuer à tracer les sillons de l’avenir de la Côte d’Ivoire. Maintenant, concernant mon choix d’aller en indépendant, je dirai qu’il y a aussi des raisons subjectives et objectives. Etant fils et petit-fils d’hommes politiques qui ont fortement marqué la Côte d’Ivoire, il était important de m’affirmer politiquement en tant qu’acteur à part entière. On ne rentre pas en politique par filiation, on rentre en politique par des convictions personnelles qu’on veut défendre et par rapport à une vision, un discours et un apport dans le débat politique national. C’est pour laisser la grande place à ce discours, à cette action que j’ai décidé d’aller en indépendant. Concernant les aspects objectifs, ma candidature répond à une aspiration. Les populations veulent retrouver en leurs candidats le rassemblement. J’ai décidé d’aller en indépendant pour rassembler, fédérer les forces pour nous concentrer sur l’essentiel et pour moi, c’est le développement durable de la Côte d’Ivoire. La logique des partis politiques, par nature, a trop longtemps divisé. Ces derniers temps, le ton a recommencé à monter. Il est temps qu’on arrête avec cette logique, pour permettre à tous les Ivoiriens de se retrouver autour des hommes qui peuvent être des acteurs de développement, des acteurs du changement.

Parlant justement du ton qui est en train de monter, le secrétaire général intérimaire du RDR a traité les candidats indépendants de « voyous », le président du MFA pense que ces candidats indépendants « n’ont aucune chance de gagner ». Quel commentaire vous inspirent ces propos ?
Je n’ose pas croire que le secrétaire général du RDR ait tenu ces propos. C’est un grand-frère que je respecte, un grand démocrate et parmi les candidats indépendants, il y en a qu’il a côtoyés. Je vais mettre ses propos sur le compte d’un saut d’humeur, l’excuser d’avance et demander aux Ivoiriens de lui pardonner, parce que je ne l’ai pas reconnu dans ces propos. Pour ce qui est du président Anaky, je veux aussi comprendre dans quel contexte cela a été dit. Je veux resituer les propos dans leur contexte. On ne peut pas vouloir la démocratie et être contre la libre expression. Voilà des gens qui se sont battus pour la liberté, pour l’avancée démocratique en Côte d’Ivoire, donc je refuse les propos qu’on leur rapporte. La présence des indépendants favorise la libre compétition et permet la liberté d’expression, celle pour laquelle on s’est battu depuis des années. On ne peut donc pas vouloir la régression de la Côte d’Ivoire, on ne peut pas parler de modernité et refuser que le débat se fasse. On ne peut pas vouloir le changement et refuser que la classe politique se renouvelle. Donc, je n’ose même pas croire que ces propos ont été tenus par ces deux personnalités.

Vous vous présentez comme un porteur d’espoir pour la jeunesse du Plateau. Qu’est-ce que cela signifie ?
A travers mon parcours en tant qu’entrepreneur qui a connu des succès, mais aussi des échecs, je veux tirer les leçons de ces réussites et de ces échecs pour être une force de propositions afin de contribuer à la redynamisation du secteur privé ivoirien et apporter des solutions dans la lutte contre le chômage des jeunes. Il faut donner un exemple à la jeunesse ivoirienne, l’engager résolument dans la modernité sur des questions essentielles liées à son avenir. Je veux apporter de bonnes solutions, contribuer à changer les attitudes de la jeunesse, qui souvent attend un emploi. Quand je vais vers eux, je leur dis de ne pas attendre forcément un emploi, je leur demande de s’organiser pour être des auto-entrepreneurs. C’est facile de le dire, mais tout le monde n’a pas la capacité de s’organiser et c’est en cela que nous voulons leur donner des conseils, leur redonner espoir. Il faut que la jeunesse reprenne confiance en elle-même, parce que pour beaucoup, ils ont perdu confiance en eux. Quand vous sortez de l’école et que vous restez longtemps dans l’oisiveté, sans pratiquer, cela tue à petit feu et la conséquence, c’est la perte de confiance en soi. C’est ce message simple que je lance aux jeunes : reprendre confiance en soi, s’engager résolument pour apporter aussi de nouvelles idées et contribuer ainsi à faire avancer l’économie ivoirienne.

Quelles stratégies allez-vous mettre en place pour réaliser vos ambitions et votre rêve pour la commune du Plateau et capter l’électorat de cette commune ?
La stratégie est simple : proximité, proximité et proximité. La proximité pour d’abord recréer le lien de confiance entre le citoyen et le futur élu que je serai, proximité pour mieux comprendre les attentes et les préoccupations des populations et aussi pour savoir, de façon concrète, si les propositions que je veux faire sont en phase avec les besoins des populations. Pour moi, la proximité de l’acteur avec les populations est essentielle, c’est pourquoi mon slogan c’est « La politique autrement ». C’est cette politique qui se rapproche du citoyen, qui comprend les attentes des citoyens et c’est dans cette dynamique que nous voulons nous engager.

Avec quels moyens voulez-vous répondre aux attentes des populations, qui sont aussi nombreuses que diversifiées ?
En Côte d’Ivoire, on ramène tout aux moyens. J’ai travaillé en Suisse, de 1996 à 1998 et les Suisses ont un adage : « On n’a pas de pétrole, mais on a des idées ». C’est un état d’esprit dans lequel tout ne se résume pas à des moyens. Il faut être un agitateur d’idées, un rassembleur. Ce ne sont pas tant les moyens, mais comment contribuer à changer les choses et la première contribution, c’est l’apport de nouvelles idées, issues d’un parcours entrepreunarial, d’un parcours dans le secteur public, puisque j’ai été conseiller spécial d’un ancien Premier ministre, le Premier ministre Charles Konan Banny. C’est cette expérience que je veux mettre, modestement et en toute humilité, au service de mon pays. Au-delà des moyens financiers, il y a aussi l’équation personnelle, la capacité de mobilisation autour d’une question. Je pense pouvoir avoir l’appui des aînés, au niveau du patronat, les opérateurs économiques internationaux, pour fédérer et mobiliser les énergies sur les grandes questions qui intéressent les Ivoiriens. C’est en cela que je dis que je veux être la seule personne qui va restaurer la confiance entre le secteur privé et la politique. Si ces deux groupes fonctionnent ensemble, la Côte d’Ivoire pourra avancer.

Avez-vous déjà identifié une priorité concernant le secteur privé qui intéresse notamment la jeunesse ?
La question de la jeunesse est une question transversale, dans laquelle les problématiques des jeunes ne sont pas multiples et c’est essentiellement la question de la lutte contre le chômage. Mais, encore faut-il savoir qui a besoin de quoi. Je pense qu’il faut lancer très tôt, un large diagnostic et c’est ce que j’ai proposé à la jeunesse du Plateau, en leur demandant de s’organiser afin de savoir ce dont chacun d’eux a besoin. Au fond, certains n’ont besoin, pour se réinsérer, qu’uniquement de stages de validation de fin de cursus, d’emplois qualifiés, d’une réorientation. Voilà des manières pratiques d’aborder ces problèmes qui, quand on les prend dans leur ensemble, paraissent insurmontables.

Ne vous sentez-vous pas un peu fragilisé quand vous avez des adversaires comme Zoumana Bakayoko du RDR ou Yoboué Yoboué du PDCI ? Ne craignez-vous pas un échec ?
Mon inquiétude, c’est pour mes adversaires, parce qu’ils ont en face, malgré mon jeune âge, quelqu’un qui a un parcours. J’ai aussi un discours et une vision qui ne datent pas d’hier. C’est le résultat de longues années de réflexion, d’engagement personnel pour faire avancer mon pays, la Côte d’Ivoire. C’est ce que je vais proposer aux Ivoiriens. Donc, je vais sans complexe, sans inquiétude aucune et avec l’assurance que je suis en phase avec les populations du Plateau. C’est de là que je tiens ma principale force.

Vous envisagez toujours de rencontrer vos adversaires ?
J’ai déjà commencé à les rencontrer. Ce n’est pas évident parce que chacun de nous est dans les préparatifs de la campagne, mais je ne me décourage pas. Ces rencontres vont se faire et l’idée de ces rencontres c’est d’entamer la campagne dans une logique et une dynamique de fair-play. Il est important que les uns et les autres soient conscients que la campagne est mal engagée. Il y a énormément d’intimidations sur le terrain, de menaces et les populations ont peur, parce qu’elles ne se sentent pas en sécurité, parce que le ton est monté. Il faut mettre fin à ces pressions, pour que la sérénité gagne tous les candidats, que la force des arguments soit l’unique arme et non des menaces sur les emplois, des menaces physiques. Ce n’est pas bon pour la démocratie et j’entends aussi le signifier au plus haut niveau de l’Etat, pour qu’il rassure tout le monde. J’interpelle également les membres du gouvernement à contribuer à calmer le jeu, pour que les uns et les autres ne se voient pas en ennemis, mais en adversaires dans une compétition saine qui va nous aider à faire avancer la démocratie en Côte d’Ivoire.

Avez-vous un message particulier à l’endroit des jeunes du Plateau ?
Je veux dire à la jeunesse du Plateau, que j’ai bien perçu, à l’issue des rencontres que nous avons eues, tous les messages qu’elle a bien voulu me faire passer. J’ai bien perçu toutes les attentes. Je veux donc les rassurer que ces attentes et ces préoccupations ont bien été intégrées et c’est ce qui constitue mon engagement et ma détermination à contribuer à leur assurer un avenir meilleur.

Réalisée par Olivier Dion
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