«Après cette crise que nous venons de vivre, les Ivoiriens ne sont plus prêts, à accepter n’importe quoi .Jeunes frères, sachez que les journaux de partis politiques ou journaux proches des formations politiques sont condamnés à mourir». C’est le constat fait, par M. Yao Noël, journaliste consultant, à l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). C’était le mardi 29 Novembre 2011, à l’hôtel des parlementaires à Yamoussoukro, au cours du séminaire co-organisé par le Conseil national de la presse et l’ONUCI et qui avait pour cible les rédacteurs en chef et chefs de service politique des organes de la presse écrite. Le thème : « Rôle central de la presse écrite pour des législatives réussies ». Dans son exposé liminaire sur le sous- thème « Pluralisme et traitement équilibré de l’information en période électorale », le panéliste a expliqué ce que devraient être les écrits pendant cette période des législatives. Surtout dans un pays qui sort de crise, comme la Côte d’Ivoire : « Il faut équilibrer les informations, permettant à chaque candidat d’avoir accès à vos colonnes ». Selon lui, les organes de presse doivent aider les gouvernants à réussir le processus de sortie de crise. Et la floraison de titres ne doit pas être un frein à la bonne marche de la démocratie, mais un facteur d’instauration d’une démocratie vraie en Côte d’Ivoire. Cependant, a-t-il reconnu, « Cela n’est pas facile, si on exerce dans un organe de parti politique, soit proche d’une personnalité politique ». Car a-t-il relevé, « ce que je dis, ce n’est pas faux. J’ai dirigé plusieurs journaux du PDCI–RDA. Ce n’est pas facile. Il arrive que tu cherches toujours l’équité. Mais si ton parti t’impose autre chose, tu fais quoi ? Tu es obligé de suivre les décisions du parti. C’est ça ». Répondant une question, il a relevé que les organes adossés ou financés par des partis politiques n’existent que pour un temps et disparaîtront sur le marché. Il en veut pour preuves, les nombreux organes après l’instauration du multipartisme en 1990, avec 182 titres au départ. « Il reste combien à ce jour ?», a interrogé Yao Noël. Pour lui, ces organes qui ont tenu le coup jusque là, ne seront plus là dans quelques années. Pour leur survie, ‘’ il faudra que ces quotidiens se mettent ensemble pour former une grande entité. Ce sera le seul salut’’. Le Président de l’Observatoire de la Liberté de la Presse, de l’Ethique et la Déontologie (OLPED), M. Zio Moussa a donné l’exemple de la presse française avant les guerres mondiales, qui avait plus de 500 titres sur le marché, tous appartenant à des partis politiques. Parmi ces journaux, il ne reste aujourd’hui en France que ‘’l’Humanité’’. « Et qui à un certain moment avait demandé une subvention à l’Etat français. », a-t-il fait savoir. Il a sensibilisé les journalistes au respect de leurs obligations légales et réglementaires pendant les élections législatives de décembre 2011 ;
Diallo Harry
Diallo Harry
