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Politique Publié le lundi 5 décembre 2011 | Le Patriote

Rencontre ministre de l’Intérieur et certains partis du CNRD / Hamed Bakayoko : “Le FPI a reçu 125 millions pour sa participation au processus ”

© Le Patriote Par DR
Activités des partis politiques: le ministre Hamed Bakayoko a reçu la direction du FPI
Mercredi 12 octobre 2011. Abidjan.
Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko a rencontré certains partis membres du CNRD samedi en sa résidence privée de Cocody. Ces derniers étaients réprésentés par Gervais Coulibaly (Cap UDD), Akossi Akossi (Udcy), Messou Florent (UNG), Djéhoua Nicoals (député sortant FPI) et Bohété Laurette (AIRD). A l’issue de cette rencontre le ministre de l’Intérieur et Gervais Coulibaly ont fait le point. Ci-dessous leur propos.

«Je viens d’avoir une réunion avec certains partis du CNRD qui avaient décidé de participer aux élections législatives. Et avec les derniers évènements ont fait une déclaration pour suspendre leur participation. J’ai voulu les rencontrer pour leur passer deux messages. Le premier, c’était pour leur demander de ne pas rompre le dialogue. J’estime que quelque soit la situation, nous sommes obligés de dialoguer. Car tôt ou tard on va revenir au dialogue. Faisons l’économie du temps et dialoguons dès maintenant. Je leur ai également demandé de revenir dans le processus électoral. J’ai souhaité que les indépendants et les différents partis du CNRD reviennent. On ne peut pas arrêter la réconciliation, tôt ou tard elle va s’imposer à nous. Quelque soit les situations, quelque soit les incompréhensions. Ils m’ont fait part d’un certain nombre de préoccupations. Nous avons parlé du transfèrement du Président Gbagbo à la Haye. Une situation qu’ils ont gérée difficilement. Je leur ai dit que ni eux ni moi n’avons la capacité de d’influencer ce genre d’événement ou d’interférer dans ce genre d’événement. Alors, qu’est ce qu’on fait ? Il faut aller de l’avant. La Côte d’Ivoire ne peut pas s’arrêter. La vie des ivoiriens ne peut pas s’arrêter à ce genre de situation. Ils m’ont également parlé des maisons de certains cadres qui sont encore occupées de certains biens qui sont encore détenus. J’ai répondu que déjà le Président de la République a donné des instructions pour que les maisons soient libérées. Nous allons donc traiter les différents cas qu’ils ont soumis. Ils ont également parlé du dégel des avoirs de certains cadres qui sont inscrits dans le processus de réconciliation et qui se sont engagés dans la compétition électorale. Nous avons dit que nous étions favorables à poursuivre ce dossier là avec le ministre de la Justice. En ce sens que cela peut permettre de donner un message d’apaisement. Il y a également la question du financement des partis politiques qui sont engagés dans le processus électoral. Parce que le FPI qui renonce même à sa participation au processus de réconciliation a bien touché cette semaine un chèque 125 millions de FCFA de la part de l’Etat en tant que contribution à la vie des partis politiques. Je crois que l’Etat doit aussi s’engager à apporter un financement aux partis et aux candidats indépendants qui participent au processus. Je me suis engagé à regarder cette question, à faire une requête au Gouvernements afin que ceux-ci aient un financement. Ils ont parlé des questions de sécurité. Nous avons pris des dispositions, nous avons désigné un interlocuteur pour que leurs partisans qui sont candidats soient protéger au même titre que tout le monde avec même la contribution des forces de l’ONUCI que nous allons solliciter. Ils ont souhaité que les journalistes incarcérés soient libérés. J’ai dit que j’y étais favorable car comme eux je suis attaché à la liberté de la presse. Je considère que c’est une liberté essentielle mais en même tant cela ne met pas les journalistes au-dessus de la loi, n’en font des hors la loi ou des au-dessus de la loi. La liberté de la presse ne signifie pas qu’au nom de cela on peut mettre en danger l’unité du pays, la réconciliation ou l’économie du pays. Nous sommes dans un processus de réconciliation fragile, il y a des piliers qu’il faut préserver. J’appelle vraiment à une vraie prise de conscience. J’ai dit que j’y étais favorable mais c’est une décision qui appartient au juge. Ce peut être aussi un signal d’apaisement. Ils ont souhaité la libération de certains de leurs camarades encore détenus. Ils ont mis l’accent sur Michel Gbagbo, sur l’ex-président du gouvernement illégitime de Gbagbo Aké NGbo, sur Affi N’Guessan, Président du FPI, sur Alcide Djédjé etc. Je leur ai dit franchement que nous ne fermons pas la porte mais que ce sont des questions plus sensibles. Surtout que lorsque la Justice dans un souci d’apaisement a libéré une vingtaine de leur camarade, on n’a été surpris de la réaction des uns et des autres. Les gens n’ont pas considéré que ce fût un acte fort d’apaisement. Cela ne favorise pas les actions dans ce sens. En tant que ministre de l’Intérieur, je suis soucieux de l’équilibre social, de la paix dans le pays, de toutes les actions qui peuvent permettre que les ivoiriens vivent en paix. C’est mon rôle. J’ai des collègues. Je peux faire des requêtes qui me semblent aller dans le sens de l’apaisement et de l’équilibre social. Je les remercie d’être venus à ce rendez-vous. J’ai également demandé à rencontrer Miako Ouréto du FPI. Nous sommes en attente de sa réponse. Nous voulons continuer à tendre la main. C’est vrai, il y a des situations qui sont difficiles. L’Etat a ses exigences, la Justice a ses exigences mais ce qu’on peut faire pour consolider la réconciliation, on va le faire. La réconciliation ne doit pas se faire dans la vengeance, mais elle ne peut pas se faire dans l’impunité. La preuve, eux sont libres. Il y a des militaires qui ont participés au combat qui sont libres. Parce qu’ils ont un esprit, ils sont engagés dans un processus de réconciliation. Nous avons engagés le dialogue avec beaucoup d’exilés, il y a un programme de retour qui va s’intensifier. Donc la main reste tendue. Le Chef de l’Etat l’a dit et redit. Je souhaite qu’il ait une réponse à cette main. Parce que les populations, au-delà des leaders, ont besoin d’encadrement. Cette élection, c’est se donner les moyens d’encadrer les populations. Il ne sert à rien de rester figer sur des positions, des positions alors que nous sommes dans une dynamique. J’ai pris cette initiative au nom du Gouvernement pour relancer le dialogue entre l’Etat les partis de l’opposition ».


Gervais Coulibaly (porte-parole de la délégation) : “Merci au Gouvernement d’avoir renoué le dialogue”

« Nous avons été reçu par le ministre d’Etat qui représentait le Gouvernement. Nus disons merci au Gouvernement d’avoir renoué le dialogue avec nous. Nous avons entendu, parce que nous avons eu des requêtes suite à la proposition du ministre de revenir dans les élections. Nous allons retourner vers nos bases et à l’issue des rencontres que nous allons avoir donné une suite au ministre et au Gouvernement ».
Propos recueillis par K.I.
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