Depuis le transfèrement de l’ancien président Laurent Gbagbo à La Haye, le débat politique a changé d’orientation. Parce qu’on tente de présenter ce bourreau des droits de l’homme comme une victime d’un système politique, celui du président Ouattara. C’est vrai que l’on a coutume de dire que l’émotion est nègre et que la raison est Hellène. Mais face au sérieux du cas d’espèce, il importe de solliciter encore notre mémoire collective, ressusciter l’histoire récente de notre pays et revisiter, les dents serrées, avec courage, la galerie encore puante des victimes du système Gbagbo. Tous ceux dont nous présentons les images sont morts dans des conditions dont la cruauté n’a d’égal que l’aversion du régime Gbagbo pour les droits de l’homme. Qui ne se souvient en effet pas des femmes tuées à l’arme lourde à Abobo par la Garde républicaine de Dogbo Blé, des pauvres victimes du marché d’Abobo tuées par un obus lancé à l’aveuglette sur les civils en plein marché, de ce jeune homme dont le crâne a été écrabouillé par une arme lourde aux alentours de la pharmacie Kahira à Koumassi, de ces nombreux Ivoiriens brulés vifs par des jeunes miliciens à Yopougon lorsque Blé Goudé a lancé son mot d’ordre d’ériger des barrages partout à Abidjan pour contrôler les entrées et les sorties des quartiers. Nous parlons donc de Gbagbo, c’est-à-dire de quelqu’un qui a les mains souillées par le sang de plus de 3 000 personnes.
Et on s’émeut parce qu’il est à La Haye. Et pourtant, tous les Ivoiriens sont témoins de ces horreurs.
A.S.C
Et on s’émeut parce qu’il est à La Haye. Et pourtant, tous les Ivoiriens sont témoins de ces horreurs.
A.S.C