Le 10ème et dernier vol charter des pèlerins ivoiriens en provenance d’Arabie Saoudite, a atterri, vendredi, à l’aéroport Félix Houphouet-Boigny. A bord, des passagers à la fois heureux de regagner leur pays et très coléreux.
Il est 18h25 lorsque Max-air, l’avion nigérian qui transporte les pèlerins, pose ses roues sur le tarmac de l’aéroport Félix Houphouet-Boigny. C’est un ouf de soulagement pour tout le monde. Journalistes, parents et même Bamba Cheick Daniel, le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur attendaient cet atterrissage depuis 16 heures. Quand les 549 el hadj et adja à bord mettent les pieds à terre, ont lit de l’amertume sur eux : traits tirés, corps éprouvés par la fatigue et ployés sous le poids de leurs bagages. Ils montent à bord des autobus qui les conduisent sous une bâche devant l’ex-Air Ivoire, à l’aile gauche de l’aéroport. Bloqués derrière une grille de sécurité depuis des heures par la police, des parents ont, eux aussi, vécu la longue attente. Certains qui reconnaissent leurs proches parmi les arrivants s’exclament. Mais les pèlerins n’en ont cure. Pourtant, ils sont d’habitude enthousiastes de retour de cette épreuve sacrée en terre sainte. Que s’est-il encore passé ? Et c’est Cissé Ramatou, la cinquantaine, qui explose la première. « Je vais parler, «pian». Il faut bien que quelqu’un en parle. Nous avons souffert, nous avons pleuré. Les organisateurs nous ont abandonnés à Médine. Et nous avons été chassés de nos chambres d’hôtels, comme des malpropres parce que nous n’avions plus d’argent. Et quand nous sommes allés à Djedda, nous étions dehors comme des chiens. Il a fallu l’aide du consul pour nous sortir de ce pétrin », raconte-t-elle. Alors qu’ils devaient finir leur séjour après 8 jours à Médine, c’est finalement douze jours qu’ils ont passés là-bas, parce que l’organisation n’a pu les ramener à temps à Abidjan. D’ailleurs, ces organisateurs, ajoute M.C., un autre pèlerin, ont filé à l’anglaise après avoir passé leur temps à faire le commerce sur leur dos. « Eux qui devaient nous aider à quitter l’Arabie Saoudite, ont été les premiers à venir. Les gérants d’hôtel nous ont dit qu’ils avaient toujours des problèmes avec les Ivoiriens. Même les journaux de Médine ont titré sur notre calvaire ». Sylla Bakary qui a également vécu cet enfer en Terre Sainte note qu’ils ont été laissés-pour-compte. « Et lorsque nous sommes finalement allés à Djedda, nous nous avons passé deux nuits à l’aéroport en plein air, sans encadreurs. Des gens qui avaient pitié de nous, ont donné à manger, sinon nous allions mourir de faim.» Pour trouver un avion, ç’a été un casse-tête chinois. Un autre pèlerin qui veut rester dans l’anonymat ajoute qu’il faut mettre de l’ordre dans l’organisation du hadj. Des problèmes au départ, des problèmes à l’arrivée. Mais pour Bamba Cheick Daniel, l’essentiel, c’est que les 6.000 pèlerins ivoirien aient réussi leur hadj 2011, même s’il y a eu, ce qu’il qualifie de couacs.
Raphaël Tanoh
Il est 18h25 lorsque Max-air, l’avion nigérian qui transporte les pèlerins, pose ses roues sur le tarmac de l’aéroport Félix Houphouet-Boigny. C’est un ouf de soulagement pour tout le monde. Journalistes, parents et même Bamba Cheick Daniel, le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur attendaient cet atterrissage depuis 16 heures. Quand les 549 el hadj et adja à bord mettent les pieds à terre, ont lit de l’amertume sur eux : traits tirés, corps éprouvés par la fatigue et ployés sous le poids de leurs bagages. Ils montent à bord des autobus qui les conduisent sous une bâche devant l’ex-Air Ivoire, à l’aile gauche de l’aéroport. Bloqués derrière une grille de sécurité depuis des heures par la police, des parents ont, eux aussi, vécu la longue attente. Certains qui reconnaissent leurs proches parmi les arrivants s’exclament. Mais les pèlerins n’en ont cure. Pourtant, ils sont d’habitude enthousiastes de retour de cette épreuve sacrée en terre sainte. Que s’est-il encore passé ? Et c’est Cissé Ramatou, la cinquantaine, qui explose la première. « Je vais parler, «pian». Il faut bien que quelqu’un en parle. Nous avons souffert, nous avons pleuré. Les organisateurs nous ont abandonnés à Médine. Et nous avons été chassés de nos chambres d’hôtels, comme des malpropres parce que nous n’avions plus d’argent. Et quand nous sommes allés à Djedda, nous étions dehors comme des chiens. Il a fallu l’aide du consul pour nous sortir de ce pétrin », raconte-t-elle. Alors qu’ils devaient finir leur séjour après 8 jours à Médine, c’est finalement douze jours qu’ils ont passés là-bas, parce que l’organisation n’a pu les ramener à temps à Abidjan. D’ailleurs, ces organisateurs, ajoute M.C., un autre pèlerin, ont filé à l’anglaise après avoir passé leur temps à faire le commerce sur leur dos. « Eux qui devaient nous aider à quitter l’Arabie Saoudite, ont été les premiers à venir. Les gérants d’hôtel nous ont dit qu’ils avaient toujours des problèmes avec les Ivoiriens. Même les journaux de Médine ont titré sur notre calvaire ». Sylla Bakary qui a également vécu cet enfer en Terre Sainte note qu’ils ont été laissés-pour-compte. « Et lorsque nous sommes finalement allés à Djedda, nous nous avons passé deux nuits à l’aéroport en plein air, sans encadreurs. Des gens qui avaient pitié de nous, ont donné à manger, sinon nous allions mourir de faim.» Pour trouver un avion, ç’a été un casse-tête chinois. Un autre pèlerin qui veut rester dans l’anonymat ajoute qu’il faut mettre de l’ordre dans l’organisation du hadj. Des problèmes au départ, des problèmes à l’arrivée. Mais pour Bamba Cheick Daniel, l’essentiel, c’est que les 6.000 pèlerins ivoirien aient réussi leur hadj 2011, même s’il y a eu, ce qu’il qualifie de couacs.
Raphaël Tanoh