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Politique Publié le lundi 5 décembre 2011 | Nord-Sud

Hamed Bakayoko, ministre de l’Intérieur, révèle : "Le Fpi a touché un chèque de 125 millions"

© Nord-Sud Par Emma
Audiences du ministre d`Etat, ministre de l’Intérieur : Hamed Bakayoko a reçu les partis pro-Gbagbo
Dimanche 4 décembre 2011. Abidjan. Cabinet du Ministre de l’Intérieur, au Plateau. Le ministre Hamed Bakayoko reçoit les partis membres du Congrès national de résistance à la démocratie (CNRD). Photo: de g. à dr. Kahé Eric Kplohourou, Hamed Bakayoko et Gervais Coulibaly
La main du gouvernement reste tendue à l’opposition. Le ministre de l’Intérieur l’a réitéré, samedi, aux partisans de Laurent Gbagbo. Hamed Bakayoko a, en effet, révélé que le Fpi a bien reçu un chèque de 125 millions, au titre du financement des partis politiques.«Le Fpi qui renonce à sa participation aux législatives a bien touché cent vingt cinq millions Fcfa cette semaine », a déclaré, samedi, le ministre de l’Intérieur. La remise du chèque, a-t-il précisé, s’inscrit dans le cadre du financement des partis politiques. La formation politique fondée par Laurent Gbagbo avait souhaité que ledit traitement soit maintenu. C’est fait, mais elle reste muette sur le sujet. « Je ne sais pas, c’est lui (le ministre) qui le dit. Certainement qu’il a des sources. Je ne peux rien infirmer ni confirmer. J’attends de vérifier », a répondu Laurent Akoun, secrétaire général par intérim du Fpi, joint au téléphone. Miaka Ouréto, président intérimaire, en aurait, peut-être, dit davantage s’il n’avait pas été indisponible, hier.
Interrompu mais pas rompu, le dialogue républicain doit se poursuivre. Ce plaidoyer, le ministre de l’Intérieur l’a adressé au Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd). « Je leur ai demandé de ne pas rompre le dialogue parce que nous sommes obligés de garder le contact, (…) Faisons l’économie de temps et dialoguons dès maintenant », a déclaré Hamed Bakayoko. C’était au sortir de la rencontre qu’il a eue, à sa demande, a-t-il indiqué, avec Gervais Coulibaly, président du Cap-Udd, Florent Assièlou, secrétaire général de l’Ung, Akossi Akossi vice-président de l’Udcy, Laurette Bohété et Guillaume Guihounou Djolo de l’Urd. On le sait, le Cnrd, groupement politique dont l’ex-parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (Fpi), est le pilier, boycotte les législatives. Au motif que son leader, l’ancien président Laurent Gbagbo, a été transféré à la Cour pénale internationale, mardi. En évoquant aussi, que d’autres requêtes faites au gouvernement restent sans suite. Le représentant du gouvernement a fait comprendre que ni eux ni lui n’ont la capacité d’influencer ou d’interférer dans le processus judiciaire international. Mais ce n’est pour cela que la vie de la Côte d’Ivoire va s’arrêter à face cette situation, selon lui. Toutefois, il a indiqué que l’exécutif a pris des dispositions afin de permettre à l’opposition de faire librement campagne. Outre cette garantie,  le président de la République a donné des instructions pour que les candidats à la députation soient protégés. Pour ce qui est du gel des avoirs de certains cadres, le ministre compte « poursuivre » le dossier. Favorable, selon lui, à la liberté de la pensée, Hamed Bakayoko s’est aussi engagé à discuter de la libération des trois journalistes, incarcérés, du groupe la Refondation. Par contre, il est réservé sur le cas de Michel Gbagbo, d’Aké N’Gbo, de Pascal Affi N’Guessan, d’Alcide Djédjé… « Franchement, ce sont des questions beaucoup plus sensibles mais nous ne fermons pas la porte », a-t-il répondu, souhaitant que la main de la négociation reste tendue. Ses hôtes l’ont-elles saisie ? Gervais Coulibaly n’en dit pas plus. Il s’est seulement félicité de l’invitation du gouvernement à poursuivre les pourparlers.

Sacrés frontistes !

Voilà une révélation qui ne devrait pas contribuer à rehausser l’image bien pâle du Front populaire ivoirien (Fpi). Alors que les disciples de Laurent Gbagbo ont posé toutes sortes de revendications, y compris les plus surréalistes à toute participation aux législatives, voilà qu’ils sont allés encaisser un chèque, en catimini, sans tambour ni trompette. Mieux, ils n’ont pas osé poser de revendications pour l’empocher. C’est donc le plus naturellement du monde que le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur a cru bon informer l’opinion nationale sur la sollicitude du gouvernement à l’égard des frontistes. L’argent, dit-on, n’aime pas le bruit. Est-ce pour cette raison que ceux qui ont encaissé le chèque ont omis d’en parler à leurs autres camarades ? Certainement pas. « La bouche pleine, ne parle pas », dit une vieille sagesse africaine. Le Fpi l’a bien intériorisé. Bientôt, Laurent Gbagbo ne sera qu’un lointain souvenir pour tous ceux qui gesticulaient autour de lui, il y a peu. Fort heureusement d’ailleurs !
M.D.
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