Le monde entier l’attendait. Il est arrivé hier très détendu, avec son sourire habituel devant la Cpi. Impeccablement habillé dans un costume impécable, le Président Gbagbo est apparu très détendu devant les caméras des télévisions du monde entiers qui ont pris en direct sa première comparution. Et comme on le connaît étant un grand tribun, Gbagbo a relaté avec beaucoup d’émotion, la guerre que la France a livrée contre la Côte d’Ivoire. Sûrement que dans la salle d’audience de la Cpi, certaines ont commencé par se poser des questions sur la crise ivoirienne. Le Président Gbagbo trouve ses conditions de détentions normales dans la prison de la Haye. De quoi à rassurer des millions de personnes qui, à l’échelle mondiale, n’ont fait que s’inquiéter depuis sa déportation à la Haye. Le Président a Gbagbo a plutôt eu à dire beaucoup de choses sur les conditions de son arrestation au palais présidentiel en avril dernier. Il a mis à nu l’implication de la France qui était en première ligne dans cette crise. «J’ai été arrêté sous les bombes françaises. La résidence du Président de la République a été bombardée du 31 au 11 avril. Pendant qu’on nous bombardait on était déjà à terre. Une cinquantaine de chars français entouraient ma résidence. J’ai vu mourir mon ministre de l’intérieur. J’ai vu mon fils arrêté. Je ne sais pas pourquoi il est détenu». Le décor est ainsi planté. On reste les yeux rivés sur l’écran de la télévision. Car l’histoire de l’Afrique commence à se jouer dans ce procès. Le confrère français Ribinski le monsieur spécialiste des questions internationales sur la chaîne France 24 a raison de parler de premier élément politique de ce procès. Mais Gbagbo ira encore plus loin dans cette séance de grand déballage. «C’est l’armée française qui a fait tout le travail. C’est elle qui m’a arrêté avant de me remettre aux forces de Ouattara. On m’a envoyé au Golf Hôtel qui est le Qg de campagne de Ouattara». A lâché le Président Gbagbo. Une bombe jetée dans la cour de l’Elysée qui a toujours nié son implication dans la crise ivoirienne. Alain Jupé, le ministre des affaires étrangères du gouvernement a beau s’expliquer pour disculper son patron Sarkozy, la vérité reste très têtue. Après l’épisode du Golf Hôtel, il a été déporté sur les ordres de Paris dans un véritable goulag au nord. Tout précisément à Korhogo dans une petite maison de 3 pièces appartenant de surcroît à un proche de Ouattara. C’est une habitation qui n’est pas digne de sa personne. Mais le pouvoir était dans sa logique de guerre contre le Président Gbagbo. Lisez plutôt. «A Korhogo j’était logé dans une maison avec un lit, une moustiquaire. Je ne voyais pas le soleil. Je savais ce qui se passe dans le ciel que lorsqu’il y avait de la pluie. Mon avocat Me Altit a passé 2 jours à Korhogo. On l’a empêché de me rencontrer. Les conditions d’enfermement ont fait que j’ai eu de nouvelles pathologies. J’ai mal… ici on m’a fait une radio». Voila qui est bien clair. Le pouvoir se trouve pris au piège de la campagne menée à travers le monde en faisant croire qu’il était traité à Korhogo dans de bonnes conditions. C’est ainsi que Ouattara paie à Gbagbo tous ses bienfaits. Le Président s’est en plus prononcé sur sa déportation dans la prison de la Haye en Hollande. Là aussi il y beaucoup à dire. Car cet acte visiblement n’honore pas la France qui se targue d’être un pays respectueux des Droit de l’Homme. «Je suis toujours surpris par certains comportements. On m’a trompé. On m’a appelé pour me dire que je vais rencontrer un magistrat… Pendant qu’on discutait un juge d’implication(…) est a arrivé(…) Ils ont improvisé là un jugement(…) Quand la séance est terminée, mon geôlier m’a pris pour m’envoyer à mon lieu de détention. Il me dit qu’on va à l’aéroport. Je ne disais rien. Mais on n’a pas eu le courage de me dire qu’on partait à la Haye. C’est pourquoi je suis venu seulement avec mon pantalon et ma chemise». Révèle le Président Gbagbo. Du coup on se demande pourquoi toute cette méchanceté envers un homme qui ne lutte que pour la démocratie sur le continent. Toute la mascarade qui a entouré cette affaire se trouve dévoilée. C’est bien la preuve que le monde vit l’un des plus grands procès que le monde a connu. Et le Président Gbgabo de faire quelques propositions à la Cpi. Pour plus d’humanité pour l’avenir. «Je le dit pour que la Cpi prennent des précautions… Si on m’accuse c’est parce qu’on des éléments de preuves contre moi. Ce n’est pas bon qu’on fasse des tours de passe-passe». Le ton est donné depuis hier par le Président Gbagbo. Rendez-vous l’année prochaine à savoir le 18 juin pour le grand déballage.
Guehi Brence
Guehi Brence