Les Ivoiriens élisent dimanche leurs députés, un scrutin boycotté par le parti de l`ex-président Laurent Gbagbo, transféré à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l`humanité commis durant la crise de décembre 2010-avril 2011, un conflit qui pèse toujours sur le pays.
Un an après la présidentielle du 28 novembre 2010, le camp du nouveau chef de l`Etat, Alassane Ouattara, devrait donc obtenir la majorité des 255 sièges. Environ 5,7 millions d`inscrits sont appelés aux urnes pour ce vote à un tour.
En refusant de reconnaître sa défaite, Laurent Gbagbo avait plongé le pays, qui espérait solder une décennie de tourmente, dans sa plus grave crise, conclue par deux semaines de guerre. Quelque 3.000 personnes ont péri dans les violences.
Malgré une nette amélioration, la sécurité reste fragile, en particulier dans l`ouest, qui fut le théâtre des pires tueries, et les débordements de la nouvelle armée, les Forces républicaines (FRCI), sont encore fréquents.
Pour le scrutin, les forces de l`ordre doivent être déployées en nombre: 25.000 éléments ivoiriens, 7.000 du côté de la mission de l`ONU (Onuci).
Arrivé en avril aux commandes grâce aux ex-rebelles nordistes et aux bombardements de la France et de l`ONU, le président Ouattara, qui aura 70 ans dans un mois, entend par ces élections tourner un peu plus la page, consolider son pouvoir et rétablir un fonctionnement normal des institutions.
A cause de la crise ouverte par le putsch raté des rebelles en 2002, il n`y avait pas eu de législatives en 2005 chez le poids lourd économique de l`Afrique de l`Ouest francophone aux 21 millions d`habitants.
Mais il y aura dimanche un absent de marque. Arrêté le 11 avril puis détenu à Korhogo (nord ivoirien), Laurent Gbagbo a été transféré le 30 novembre à La Haye.
Agé de 66 ans, il est soupçonné par la CPI d`être "coauteur indirect" de crimes contre l`humanité commis par ses forces lors de la crise postélectorale. Lundi devant la Cour, il a a accusé l`armée française d`avoir orchestré son arrestation.
"Réconciliation"
Il y aura un autre absent: le parti de l`ex-président lui-même.
Le Front populaire ivoirien (FPI) et ses alliés ont décidé de boycotter le scrutin, pour protester notamment contre la détention de plusieurs dizaines de personnalités de leur bord, M. Gbagbo en tête.
Mais 11 ans après le boycott des dernières législatives par les pro-Ouattara - qui dénonçaient l`exclusion de leur champion de la présidentielle pour "nationalité douteuse" - ce nouveau boycott est en trompe-l`oeil.
De petites formations pro-Gbagbo pourraient finalement se lancer. Surtout, des candidats issus du FPI, qui seraient autour d`une centaine, devraient briguer les suffrages, mais sans étiquette. In fine, un groupe parlementaire du FPI et de ses satellites n`est donc pas exclu.
Sont en lice au total près d`un millier de candidats, toutes tendances confondues, dont plus de 400 indépendants.
Le nouveau patron de l`Onuci, le Néerlandais Bert Koenders, comme les autorités, espère que ces élections seront "une étape dans la réconciliation".
Mais c`est mal parti: Laurent Gbagbo est donc incarcéré à La Haye et le FPI, qui fustigeait déjà une "justice des vainqueurs" car aucun responsable du camp Ouattara n`a été inquiété pour les crimes post-électoraux, s`est retiré de "tout processus de réconciliation".
L`un des grands enjeux du vote sera le rapport de forces entre le parti d`Alassane Ouattara, le Rassemblement des républicains (RDR), et celui de l`ancien chef d`Etat Henri Konan Bédié, le Parti démocratique de Côte d`Ivoire (PDCI).
Ils iront en rangs dispersés malgré leur alliance. Résultats attendus dans les trois jours après le scrutin, indique-t-on à la commission électorale.
L`ex-chef de la rébellion, Guillaume Soro, portera les couleurs du RDR avec plusieurs de ses compagnons. Malgré l`engagement pris fin 2010 par M. Ouattara de nommer une personnalité PDCI, il semble toutefois presque assuré de rester Premier ministre dans les prochains mois, réforme de l`armée oblige.
tmo/cpy/sba/jms/ple
Un an après la présidentielle du 28 novembre 2010, le camp du nouveau chef de l`Etat, Alassane Ouattara, devrait donc obtenir la majorité des 255 sièges. Environ 5,7 millions d`inscrits sont appelés aux urnes pour ce vote à un tour.
En refusant de reconnaître sa défaite, Laurent Gbagbo avait plongé le pays, qui espérait solder une décennie de tourmente, dans sa plus grave crise, conclue par deux semaines de guerre. Quelque 3.000 personnes ont péri dans les violences.
Malgré une nette amélioration, la sécurité reste fragile, en particulier dans l`ouest, qui fut le théâtre des pires tueries, et les débordements de la nouvelle armée, les Forces républicaines (FRCI), sont encore fréquents.
Pour le scrutin, les forces de l`ordre doivent être déployées en nombre: 25.000 éléments ivoiriens, 7.000 du côté de la mission de l`ONU (Onuci).
Arrivé en avril aux commandes grâce aux ex-rebelles nordistes et aux bombardements de la France et de l`ONU, le président Ouattara, qui aura 70 ans dans un mois, entend par ces élections tourner un peu plus la page, consolider son pouvoir et rétablir un fonctionnement normal des institutions.
A cause de la crise ouverte par le putsch raté des rebelles en 2002, il n`y avait pas eu de législatives en 2005 chez le poids lourd économique de l`Afrique de l`Ouest francophone aux 21 millions d`habitants.
Mais il y aura dimanche un absent de marque. Arrêté le 11 avril puis détenu à Korhogo (nord ivoirien), Laurent Gbagbo a été transféré le 30 novembre à La Haye.
Agé de 66 ans, il est soupçonné par la CPI d`être "coauteur indirect" de crimes contre l`humanité commis par ses forces lors de la crise postélectorale. Lundi devant la Cour, il a a accusé l`armée française d`avoir orchestré son arrestation.
"Réconciliation"
Il y aura un autre absent: le parti de l`ex-président lui-même.
Le Front populaire ivoirien (FPI) et ses alliés ont décidé de boycotter le scrutin, pour protester notamment contre la détention de plusieurs dizaines de personnalités de leur bord, M. Gbagbo en tête.
Mais 11 ans après le boycott des dernières législatives par les pro-Ouattara - qui dénonçaient l`exclusion de leur champion de la présidentielle pour "nationalité douteuse" - ce nouveau boycott est en trompe-l`oeil.
De petites formations pro-Gbagbo pourraient finalement se lancer. Surtout, des candidats issus du FPI, qui seraient autour d`une centaine, devraient briguer les suffrages, mais sans étiquette. In fine, un groupe parlementaire du FPI et de ses satellites n`est donc pas exclu.
Sont en lice au total près d`un millier de candidats, toutes tendances confondues, dont plus de 400 indépendants.
Le nouveau patron de l`Onuci, le Néerlandais Bert Koenders, comme les autorités, espère que ces élections seront "une étape dans la réconciliation".
Mais c`est mal parti: Laurent Gbagbo est donc incarcéré à La Haye et le FPI, qui fustigeait déjà une "justice des vainqueurs" car aucun responsable du camp Ouattara n`a été inquiété pour les crimes post-électoraux, s`est retiré de "tout processus de réconciliation".
L`un des grands enjeux du vote sera le rapport de forces entre le parti d`Alassane Ouattara, le Rassemblement des républicains (RDR), et celui de l`ancien chef d`Etat Henri Konan Bédié, le Parti démocratique de Côte d`Ivoire (PDCI).
Ils iront en rangs dispersés malgré leur alliance. Résultats attendus dans les trois jours après le scrutin, indique-t-on à la commission électorale.
L`ex-chef de la rébellion, Guillaume Soro, portera les couleurs du RDR avec plusieurs de ses compagnons. Malgré l`engagement pris fin 2010 par M. Ouattara de nommer une personnalité PDCI, il semble toutefois presque assuré de rester Premier ministre dans les prochains mois, réforme de l`armée oblige.
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