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Politique Publié le mardi 6 décembre 2011 | Nord-Sud

Face aux juges de la Cpi : Gbagbo accuse la France de ses péchés

A la faveur de sa première comparution, hier, devant les juges de la Cour pénale internationale (Cpi), Laurent Gbagbo a levé un coin de voile sur la ligne de défense qu’il compte développer, pour tenter de se tirer d’affaire. Alors qu’il est soupçonné de crimes contre l’humanité, l’ancien chef de l’Etat ivoirien a choisi de pointer du doigt la communauté internationale, singulièrement la France. Le tort de Nicolas Sarkozy, selon Laurent Gbagbo, c’est de l’avoir arrêté. « J'ai été arrêté le 11 avril 2011 sous les bombes françaises. C'est l'armée française qui a fait le travail. Une cinquantaine de chars français encerclaient la résidence (présidentielle, ndlr) pendant que les hélicoptères la bombardaient », a répondu l’ancien homme fort d’Abidjan à qui il était simplement demandé s’il avait connaissance des charges qui pèsent sur lui. En d’autres termes, s’il y a quelqu’un à accuser ou à poursuivre, ça doit être Nicolas Sarkozy, puisque ce sont ses soldats et ses appareils militaires qui auraient attaqué la Côte d’Ivoire. A l’évidence, cette ligne de défense, présentée par le prévenu, tombera comme un château de cartes. Car, si la théorie du complot occidental a souvent prospéré auprès de ‘’patriotes’’ et autres ‘’panafricanistes’’, mal-inspirés, il n’est pas sûr qu’elle puisse émouvoir les magistrats de la Cpi. Mais, Laurent Gbagbo, en véritable amateur des shows télévisés, a cru bon pousser ses discours émotifs jusqu’à l’extrême. « Si on m'accuse, c'est qu'il y a des éléments de preuve. Je veux voir ces éléments de preuve et les confronter à ma vérité à moi », a tenté de se défendre l’ancien président, prêt, selon ses propres termes, à aller jusqu’au bout. « Je ne regrette pas le transfèrement, je suis là, on va aller jusqu’au bout. Ce n’est pas bon qu’on essaie de jouer des victimes », assure un Laurent Gbagbo qui se présente en victime, donc visiblement pas sur le point de faire son premier repentir.

Marc Dossa
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