Les Ivoiriens, qui ont effectué le pèlerinage à la Mecque en 2010, continuent de réclamer leurs bagages. Et ils déplorent le manque de communication des organisateurs.
Les musulmans qui ont effectué le pèlerinage en 2010 en Arabie Saoudite ont connu des fortunes diverses. Quantité de pèlerins sont rentrés le regard toujours tourné vers la terre sainte. Après avoir été ‘’malmenés’’ entre la Mecque et Djeddah, pendant plusieurs jours, ils sont finalement rentrés le 14 décembre 2010 sans leurs affaires. En effet, les bagages des 450 passagers, à raison de 40 Kg chacun, transportés par la compagnie aérienne Erytrean Airlines, ne sont jamais arrivés à destination. «Nous sommes arrivés le 14 décembre 2010, entre 22 h et 23h à l’aéroport d’Abidjan. Dans la même nuit, nous nous sommes rendus à la grande mosquée de la Riviera Golf. A cet endroit, il nous a été demandé de revenir chercher nos bagages le lendemain. Malheureusement, ce jour, nous n’avons pu les avoir. Les organisateurs nous ont demandé d’attendre le dernier vol. Lorsque ce vol est arrivé, c’est seulement les bagages des derniers pèlerins que l’avion avait transportés», déplore El hadj C. Ousmane. L’arrivée de ces pèlerins ’’malchanceux’’ a coïncidé avec le début de la crise postélectorale. Mais malgré tout, certains pèlerins ont continué les va-et-vient entre l’aéroport et la mosquée de la Riviera. «Je suis plusieurs fois allée à l’aéroport, à la grande mosquée de la Riviera Golf sans avoir de réponse juste. Je dépensais de l’argent dans le transport, mais personne ne m’écoutait. Pour finir, j’ai dû lâcher l’affaire. On sentait la violence un peu partout et je ne voulais plus sortir de la maison», ajoute Coulibaly épouse Doré, porteuse du bagage N°025088 enregistré par la compagnie Air Ivoire. Pour Coulibaly Ousmane, le cafouillage qui a prévalu à Djeddah le jour de leur départ en dit long. « Alors que notre enregistrement a été fait par Air Ivoire, c’est finalement une autre compagnie qui nous a embarqués. Avec seulement 10 Kg de bagage autorisé en cabine, les autres 40 Kg n’ont pas été mis dans la soute de l’avion», révèle le propriétaire du bagage N°002887.
Des pèlerins vilipendés par l’entourage
Hadja Diakité partie d’Abidjan le 28 octobre 2010 dans un vol gris, n’est pas revenue dans le même vol le 14 décembre 2010. «Lorsqu’il y a une bonne organisation, les aller et retour des pèlerins doivent se faire dans le même vol. Cela n’a pas été le cas. On a plutôt constaté que ce sont les derniers qui ont décollé d’Abidjan, qui ont été les premiers à quitter la Mecque. Moi qui suis partie dans un vol gris, c’est un vol violet qui m’a ramenée au pays», a constaté la pèlerine. Cette situation continue de causer bien des désagréments entre qui ont effectué le voyage en terre sainte et leur entourage. Car, même si ‘’les organisateurs ne se sont plus souciés du retour des Hadja et des Ladji’’, il n’en demeure pas moins que ces derniers, en plus des prières et de leur purification, devaient rendre des comptes à leurs familles et voisins de quartier. « Des parents et amis m’ont remis de l’argent afin que je leur apporte des choses de la Mecque. Depuis que je suis revenu sans leurs affaires, ces personnes pensent du mal de moi. Lorsque j’essaie de leur faire comprendre que nos bagages sont encore à Djeddah, ils ne me croient pas. Cette situation me met mal à l’aise. Car au-delà des bagages, je suis allé pour me purifier, prier pour ma famille, mes proches et pour mon pays. Et non, prendre des péchés », s’est plaint un pèlerin de Marcory, sous le sceau de l’anonymat. Une autre embouche la même trompette. «Souvent, quand je pense à mes bagages, j’ai des larmes aux yeux. Tard dans la nuit, je me lève pour faire des prières et demander à Dieu de nous aider à retrouver nos bagages. Car, je n’aimerais pas avoir honte», se lamente Hadja Diakité. La mère de C. Ousmane, de son côté, a attendu, en vain, les cadeaux que son fils lui avait promis en revenant de la terre sainte.’’ Malheureusement, elle est décédée, il y a cinq mois’’, regrette-t-il. Toutefois, si certains pèlerins, surtout ceux de l’intérieur du pays, pensent ne plus retrouver leurs bagages, d’autres ont encore espoir. « J’ai mon beau qui travaille au Consulat de Côte d'Ivoire à Djeddah en Arabie Saoudite. Il m’a appelé pour me dire que nos bagages sont encore là-bas. Car, l’Etat de Côte d’Ivoire a payé les frais d’entreposage et de transport par bateau. C’était, il y a trois mois. Aussi, une amie m’a informé depuis la Mecque qu’elle a fait venir les bagages de ses parents, grâce à leur numéro d’enregistrement de bagage qui avait été effectué par Air Ivoire. Tout ce que je crains, c’est que l’on ne fouille pas mes bagages», redoute Adja Touré.
Dacoury Vincent, Stagiaire
Lég : Les 450 pèlerins ivoiriens demandent au Commissariat du Hadj de leur rendre leurs bagages dans les meilleurs délais.
Les musulmans qui ont effectué le pèlerinage en 2010 en Arabie Saoudite ont connu des fortunes diverses. Quantité de pèlerins sont rentrés le regard toujours tourné vers la terre sainte. Après avoir été ‘’malmenés’’ entre la Mecque et Djeddah, pendant plusieurs jours, ils sont finalement rentrés le 14 décembre 2010 sans leurs affaires. En effet, les bagages des 450 passagers, à raison de 40 Kg chacun, transportés par la compagnie aérienne Erytrean Airlines, ne sont jamais arrivés à destination. «Nous sommes arrivés le 14 décembre 2010, entre 22 h et 23h à l’aéroport d’Abidjan. Dans la même nuit, nous nous sommes rendus à la grande mosquée de la Riviera Golf. A cet endroit, il nous a été demandé de revenir chercher nos bagages le lendemain. Malheureusement, ce jour, nous n’avons pu les avoir. Les organisateurs nous ont demandé d’attendre le dernier vol. Lorsque ce vol est arrivé, c’est seulement les bagages des derniers pèlerins que l’avion avait transportés», déplore El hadj C. Ousmane. L’arrivée de ces pèlerins ’’malchanceux’’ a coïncidé avec le début de la crise postélectorale. Mais malgré tout, certains pèlerins ont continué les va-et-vient entre l’aéroport et la mosquée de la Riviera. «Je suis plusieurs fois allée à l’aéroport, à la grande mosquée de la Riviera Golf sans avoir de réponse juste. Je dépensais de l’argent dans le transport, mais personne ne m’écoutait. Pour finir, j’ai dû lâcher l’affaire. On sentait la violence un peu partout et je ne voulais plus sortir de la maison», ajoute Coulibaly épouse Doré, porteuse du bagage N°025088 enregistré par la compagnie Air Ivoire. Pour Coulibaly Ousmane, le cafouillage qui a prévalu à Djeddah le jour de leur départ en dit long. « Alors que notre enregistrement a été fait par Air Ivoire, c’est finalement une autre compagnie qui nous a embarqués. Avec seulement 10 Kg de bagage autorisé en cabine, les autres 40 Kg n’ont pas été mis dans la soute de l’avion», révèle le propriétaire du bagage N°002887.
Des pèlerins vilipendés par l’entourage
Hadja Diakité partie d’Abidjan le 28 octobre 2010 dans un vol gris, n’est pas revenue dans le même vol le 14 décembre 2010. «Lorsqu’il y a une bonne organisation, les aller et retour des pèlerins doivent se faire dans le même vol. Cela n’a pas été le cas. On a plutôt constaté que ce sont les derniers qui ont décollé d’Abidjan, qui ont été les premiers à quitter la Mecque. Moi qui suis partie dans un vol gris, c’est un vol violet qui m’a ramenée au pays», a constaté la pèlerine. Cette situation continue de causer bien des désagréments entre qui ont effectué le voyage en terre sainte et leur entourage. Car, même si ‘’les organisateurs ne se sont plus souciés du retour des Hadja et des Ladji’’, il n’en demeure pas moins que ces derniers, en plus des prières et de leur purification, devaient rendre des comptes à leurs familles et voisins de quartier. « Des parents et amis m’ont remis de l’argent afin que je leur apporte des choses de la Mecque. Depuis que je suis revenu sans leurs affaires, ces personnes pensent du mal de moi. Lorsque j’essaie de leur faire comprendre que nos bagages sont encore à Djeddah, ils ne me croient pas. Cette situation me met mal à l’aise. Car au-delà des bagages, je suis allé pour me purifier, prier pour ma famille, mes proches et pour mon pays. Et non, prendre des péchés », s’est plaint un pèlerin de Marcory, sous le sceau de l’anonymat. Une autre embouche la même trompette. «Souvent, quand je pense à mes bagages, j’ai des larmes aux yeux. Tard dans la nuit, je me lève pour faire des prières et demander à Dieu de nous aider à retrouver nos bagages. Car, je n’aimerais pas avoir honte», se lamente Hadja Diakité. La mère de C. Ousmane, de son côté, a attendu, en vain, les cadeaux que son fils lui avait promis en revenant de la terre sainte.’’ Malheureusement, elle est décédée, il y a cinq mois’’, regrette-t-il. Toutefois, si certains pèlerins, surtout ceux de l’intérieur du pays, pensent ne plus retrouver leurs bagages, d’autres ont encore espoir. « J’ai mon beau qui travaille au Consulat de Côte d'Ivoire à Djeddah en Arabie Saoudite. Il m’a appelé pour me dire que nos bagages sont encore là-bas. Car, l’Etat de Côte d’Ivoire a payé les frais d’entreposage et de transport par bateau. C’était, il y a trois mois. Aussi, une amie m’a informé depuis la Mecque qu’elle a fait venir les bagages de ses parents, grâce à leur numéro d’enregistrement de bagage qui avait été effectué par Air Ivoire. Tout ce que je crains, c’est que l’on ne fouille pas mes bagages», redoute Adja Touré.
Dacoury Vincent, Stagiaire
Lég : Les 450 pèlerins ivoiriens demandent au Commissariat du Hadj de leur rendre leurs bagages dans les meilleurs délais.