“Laurent Gbagbo est le premier, il ne serra pas le dernier», a prévenu, Louis Moreno Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale après le transfèrement de l’ancien président ivoirien à La Haye. Cette annonce du parton de la CPI aiguise les interrogations des Ivoiriens. «Après Gbagbo, à qui le tour?», c’est la préoccupation qui brule toutes les lèvres sur les bords de la lagune ébrié. Le procureur de la Cour internationale avait, en effet, indiqué que les enquêtes engagées en Côte d’Ivoire visaient 6 personnes lors la conférence de presse qui a couronné son séjour ivoirien après la fin de la crise postélectorale. Parmi les 6 personnes visées, le premier, en l’occurrence le champion de la refondation est déjà à La Haye et a eu sa première audience de comparution initiale lundi dernier. 6 moins 1, il reste bien 5 autres personnes à transférer à la CPI pour répondre des crimes qui leur seront reprochés. Qui sera épinglé? Les suspects viendront-ils des deux camps, pro-Ouattara et pro-Gbagbo? Ces questions sont au cœur des débats dans les rues abidjanaises, dans les foyers et dans les espaces de discussions. Mais de toute évidence, les regards sont plus tournés vers le camp Gbagbo qui s’est illustré de la plus mauvaise manière en allant même à brûler vif des êtres humains. Simone Gbagbo, Dogbo Blé Bruno, Séka Yapo Anselme dit Séka Séka, Abéhi Jean Noël, Charles Blé Goudé… pour ne citer que ceux là, ont, en effet, fait voir des vertes et des pas murs au peuple ivoirien lors de la crise postélectorale. Assassinats crapuleux, crimes de sang et de guerre, tortures, viols et vols, tout y passait dans leur lutte aveugle de s’accrocher au pouvoir malgré la défaite de leur leader, Laurent Gbagbo dans les urnes au second tour de l’élection présidentiel du 28 novembre 2010. De décembre 2010 à Avril 2011 soit 4 mois, ils ont semé la mort partout en Côte d’Ivoire en lançant des messages de haine, en instrumentalisant les jeunes ivoiriens incorporés dans les nombreuses milices, et en commettant pour les militaires des crimes odieux aux yeux de tous. Qui ne se souvient pas en Côte d’Ivoire du mot d’ordre de Blé Goudé à ses troupes d’ériger des barrages civils pour protéger les quartiers d’Abidjan, découlant sur l’application du fameux article 125 qui consistait à calciner tous ceux qui étaient soupçonnés de collaboration avec l’ennemi? Les Ivoiriens ont vécu l’enfer sur terre du fait de la cruauté des anciens tenants du pouvoir d’Abidjan. Après l’épisode des escadrons de la mort dont Séka Séka et sa patronne Simone Ggbagbo sont fortement suspectés d’avoir monté des commandos qui ont tué nombre d’opposants à l’ex-régime des refondateurs, la crise postélectorale a été particulièrement atroce. C’est dans ce conteste de violation fragrante des droits de l’homme en Côte d’Ivoire que les FRCI sont intervenues en libérateurs du peuple. Le peuple dans son ensemble a, par ailleurs, salué cette action des forces républicaines qui l’ont tiré des griffes des montres de la mort. Cependant, certains refondateurs gagnés certainement par la trouille, font planer un jeu équilibrisme sur les investigations pour la recherche des suspects. Selon eux, il faut absolument trouver des coupables dans le camp Ouattara pour prouver l’impartialité des poursuites de la CPI. La réponse du procureur de la République, Kouadio Simplice est sans ambigüité. «Je ne peux pas poursuivre des gens qui sont venus sauver le peuple», rétorque-t-il à chaque fois qu’il est interpellé sur une justice imaginaire des vainqueurs qui, serait en cours en Côte d’Ivoire. Louis Moreno Ocampo lui emboitera-t-il le pas?
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara