L’ex-chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, est rentré, lundi, dans le tunnel des auditions sans fin de la Cour pénale internationale (Cpi). Il devra attendre, lui a signifié la juge Sylvia Fernandez, jusqu’au 18 juin 2012, c’est-à-dire, sept mois plus tard, pour revenir à la barre. Et, ce jour-là, la cour statuera sur la confirmation des charges retenues contre le Machiavel des lagunes. Mais, ce qu’il faut retenir, c’est que là encore, rien n’est acquis d’avance. Car, cette date, à la demande de l’accusation ou de la défense, peut être reportée. En clair, les partisans du boulanger qui glosent à l’idée de voir le plus rapidement possible leur mentor sortir des entrailles de la Cour pénale internationale, doivent se faire un moral à toute épreuve. Car, la juge Sylvia et sa cour vont leur servir des épisodes sans fin. S’ils prennent le temps de jeter un regard furtif dans le rétroviseur, ils se rendront rapidement compte que la liste de ses devanciers est longue. Tous, depuis leur incarcération dans les geôles de la Cpi, créée en 2002, attendent, tel un serpent de mer qu’on espère, le dénouement final de leurs procès… qui tardent à venir. A preuve, l’ancien vice-président de la République démocratique du Congo, Jean Pierre Bemba, leader du Mlc, le leader de l’Upc, Thomas Lubanga, commandant de milices, Germain Katanga dit «Simba», haut dirigeant de la Force de résistance patriotique en Ituri (Frpi), en République démocratique du Congo (Rdc), Mathieu Ngudjolo, Commandant de la milice Front nationaliste et intégriste (Fni), en Rdc, les Serbes Ratko Mladic et Radovan Karadzic…usent encore le derrière de leurs pantalons, assis, de façon intermittente, sur le banc des accusés. Et, cela, au gré de la cour, qui prend tout son temps pour juger ses clients. Juste à côté de lui, à La Haye, Charles Taylor, une des connaissances de longue date de Laurent Gbagbo, lui aussi, attend le prononcé de sa peine. Gbagbo n’est pas le premier venu. Et, il ne sera certainement pas le dernier. Alors ‘’messieurs les fous’’ de Gbagbo, prenez votre mal en patience. Car, long, long et éprouvant sera le déroulé du procès.
K. Marras. D
K. Marras. D