Jusqu’au bout, l’opposition ivoirienne, essentiellement constituée des partisans de Laurent Gbagbo, fera chanter le régime d’Alassane Ouattara. Après la direction intérimaire du Front populaire ivoirien (Fpi) qui a boycotté le gouvernement et qui fera pareil pour les législatives, puis le Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cndr), c’est au tour des ‘’indépendants’’ de menacer de se retirer des prochaines législatives. Entre autres motifs qu’ils avancent pour justifier leur boycott annoncé de l’élection des députés, le transfèrement de leur leader, Laurent Gbagbo, à la Cour pénale internationale (Cpi). Assurément, la stratégie du groupe des ‘’16 indépendants’’ est claire comme de l’eau de roche : revendiquer pour être pris en compte. Et, de sources bien informées, la posture de Bernard Yoan et de ses camarades n’est pas sans lien avec les 125 millions F Cfa qu’aurait récemment empochés la direction intérimaire du parti de la rose. Ces cadres du Fpi estiment, en effet, que c’est à leur égard que les largesses du pouvoir Ouattara devraient, en principe, s’exprimer. Leur argumentaire repose sur un principe simple : ‘’puisque nous n’avons pas posé de préalable à toute participation aux législatives, le pouvoir aurait dû être plus coopératif à notre égard’’. Malheureusement, pour eux, ils apprendront sur les antennes de la télévision nationale que c’est plutôt le camp des intransigeants qui a encaissé une prime. Mieux, après que le Cnrd, tendance Gervais Coulibaly, a monté les enchères, il a été très rapidement reçu par le ministre de l’Intérieur. C’est donc ce qui aurait finalement convaincu les indépendants frontistes que pour obtenir quelque chose, il faut sortir ses griffes. Après la tendance Miaka Ouréto puis la tendance Gervais Coulibaly, voici la tendance de Bernard Yoan. Vous avez parlé d’argent ? Oui ! Que ne fera-t-on pas devant les espèces sonnantes et trébuchantes ?
Marc Dossa
Marc Dossa