“Si tu empruntes le chemin de ‘’je m’en fous’’, tu te retrouveras au village de ‘’si je savais’’ ». Les Ivoiriens ont coutume d’utiliser cette boutade pour rappeler à tous ceux qui l’oublient qu’on ne fait pas sa vie au brouillon. Au risque de se retrouver dans une situation où on n’aurait que d’éternels regrets. Laurent Gbagbo, pour ne l’avoir pas intégré dans sa gestion du pouvoir, est en train de l’apprendre à ses dépens. Lundi dernier, l’ancien chef de l’Etat était devant la Cour pénale internationale. Comme d’habitude, le « Woudy de Mama » a fait son show devant les cameras et les photographes présents pour la couverture médiatique. Mais comme il fallait s’y attendre, le début du procès a été fixé à la moitié du mois de juin 2012. Montrant du coup que le nouveau pensionnaire de la cour de La Haye n’est pas au bout de ses peines. Au-delà de l’émotion et des passions qu’elle suscite en ce moment, il faut voir dans l’incarcération de l’ancien président de la République une leçon pour les générations futures. L’arrestation de Laurent Gbagbo et son transfèrement dans la Cour pénale internationale doit amener tous les apprentis dictateurs et autocrates que l’ère de l’obscurantisme est révolue. Surtout dans ce 21e siècle qui se présente plus que jamais comme celui du village planétaire où rien ne peut plus se cacher. André Malraux avait prévenu : « Le 21e siècle sera spirituel ou ne le sera pas ». La Bible renchérit avec lui : « Tout ce qui est caché sera dévoilé ». Pour dire que le siècle de la mondialisation, contrairement au siècle passé, sera une époque où il sera difficile pour un individu ou un régime de casser du fagot sur le dos du peuple. La vie humaine est sacrée. C’est pourquoi, dans les Saintes écritures, le deuxième commandement après l’adoration exclusive due au Créateur est : « Tu ne tueras point ». Mais qu’a fait Laurent Gbagbo tout le long de son règne ? Il a dirigé la Côte d’Ivoire comme si la vie humaine importait peu pour lui. Sa prise de pouvoir s’est faite dans un torrent de sang. De même que sa chute. Sous Laurent Gbagbo, tuer quelqu’un est devenu une banalité. Le chef de file de la Refondation avait confisqué toutes les libertés individuelles. Durant les dix ans qu’ont duré son règne, Laurent Gbagbo n’a jamais voulu que ses opposants utilisent les moyens légaux d’expression démocratique. Au point où manifester dans la rue était devenu un suicide. Lui, le champion des marches, réprimait systématiquement dans le sang toutes les manifestations de rue de l’opposition. On a aujourd’hui tendance à se focaliser sur les victimes de la crise postélectorale. Mais on n’oublie les morts d’octobre et décembre 2000. Les victimes des escadrons de la mort de septembre 2002 à mars 2003. Mais aussi les suppliciés de mars et de novembre 2004. La liste n’est pas exhaustive. Mais tout ce rappel pour rafraichir la mémoire de tous ceux qui croient encore que Laurent Gbagbo est à la CPI par erreur. « Qui sème le vent, récolte la tempête », dit l’adage. Lorsqu’on crache en l’air, il faut s’attendre à recevoir des goûts sur le visage. On ne peut être à l’origine de la mort d’autant de personnes et espérer s’en tirer à bon compte. Lorsque Laurent Gbagbo lançait ses chiens de guerre contre le peuple de Côte d’Ivoire, il a été prévenu à plusieurs reprises qu’il répondra de ses actes devant la justice. Mais il en a fait qu’à sa tête. Aujourd’hui, son passé le rattrape. Et donc le moment est venu d’assumer. Son transfèrement à la Cour pénale internationale de La Haye est un signal fort que la communauté internationale envoie à tous ceux qui rêvent d’emprunter sa voie et ses méthodes. A travers Laurent Gbagbo, la communauté internationale veut faire passer ce message : « L’ère des roitelets sanguinaires et autres satrapes intouchables est terminée ». Le procureur Luis Moreno Ocampo a prévenu : « Laurent Gbagbo ne sera pas le dernier pensionnaire de la CPI ». Son incarcération à La Haye est incontestablement une grande leçon que l’Histoire entend léguer aux générations futures. Et c’est tant mieux.
Son discours devant la CPI : Une vaine tentative de falsification de l’Histoire
Laurent Gbagbo a parlé lundi dernier. Toute la planète l’a écouté. Mais que retenir de son premier speech devant la Cour pénale internationale ? Rien. A part que le concepteur de la refondation est resté égal à lui-même. A savoir l’homme du double langage. Ceux qui attendaient que l’ex-chef de l’Etat fasse preuve de grandeur d’âme et d’esprit ont dû être déçus. Aucun mot sur sa part de responsabilité dans la tragédie postélectorale que lui-même a créée par son entêtement à ne pas reconnaitre sa défaite. Mais seulement de fausses complaintes sur les circonstances de son arrestation et ses conditions de détention à Korhogo. A l’écouter, à Korhogo, il était dans un goulag sibérien où l’obscurité était son compagnon de tous les jours. « Je ne voyais pas le ciel, sauf les rares fois où mes avocats venaient me voir », a pleuré Laurent Gbagbo devant la présidente de la Cour. Pour le champion de la refondation, s’il est à La Haye, c’est la faute à la France qui a ourdi un complot contre lui. « Ils ont fini le travail et laissé les forces de Ouattara terminer le reste », a-t-il accusé. Pas un seul mot sur son foireux hold-up électoral et la guerre qu’il a engagée et perdue. A la vérité, Laurent Gbagbo a utilisé la tribune que lui a offerte la CPI pour passer un message à ses partisans et à l’intelligentsia africaine qui a un problème avec l’Occident. Le « Woudy de Mama », à travers ce discours où il se présente en victime expiatoire, veut dire à ses supporters : « Voilà ce que Ouattara m’a fait. Vous devez donc continuer le combat contre lui pour me venger ». Aux intellectuels africains qui nourrissent une haine congénitale contre tout ce qui s’apparente à l’Occident : « Vous avez vu ! Ce sont encore les Blancs qui m’ont capturé, comme nos ancêtres, parce que je gêne leurs intérêts ». Mais, au-delà de cette pitoyable mise en scène, l’objectif du maitre illusionniste est de réécrire l’Histoire à son avantage. Laurent Gbagbo est un historien. Et il sait que le tribunal de l’Histoire est sans pitié contre les dictateurs de son espèce. Il a été sèchement battu aux élections. Mais au lieu de sortir par la grande porte en reconnaissant sa défaite, il a décidé de confisquer le pouvoir. Pire, il a livré une guerre meurtrière au peuple de Côte d’Ivoire qu’il a trahi en se rendant parjure. Il a, pour terminer, été arrêté grâce aux efforts conjugués des Forces républicaines et des forces impartiales qui sont intervenues, en vertu de la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l’ONU, pour neutraliser ses armes lourdes. Laurent Gbagbo a donc été non seulement battu sur le plan électoral. Mais aussi il a été défait au plan militaire. Une double humiliation que son égo surdimensionné refuse d’admettre. Sa préoccupation aujourd’hui, est donc d’amener la conscience collective à retenir de lui l’image d’un résistant de la trempe des Samory Touré ou Béhanzin qui ont été déporté par le colon blanc pour s’être opposé aux intérêts de la France. Une imposture que, certainement, l’Histoire ne lui concédera point. Parce que, malheureusement pour lui, il est difficile de travestir les faits historiques. Surtout à l’ère d’Internet et des nouvelles technologies. Comme il l’a si bien dit lui-même lundi dernier devant la juge Gurmandi : « Si on m’accuse, c’est qu’on a les preuves pour m’accuser ». Et pour ce qui est des preuves, Laurent Gbagbo sera servi le 18 juin 2012, date du début du procès. Et ce jour-là, il comprendra qu’on ne ruse pas avec l’Histoire.
JCC
Son discours devant la CPI : Une vaine tentative de falsification de l’Histoire
Laurent Gbagbo a parlé lundi dernier. Toute la planète l’a écouté. Mais que retenir de son premier speech devant la Cour pénale internationale ? Rien. A part que le concepteur de la refondation est resté égal à lui-même. A savoir l’homme du double langage. Ceux qui attendaient que l’ex-chef de l’Etat fasse preuve de grandeur d’âme et d’esprit ont dû être déçus. Aucun mot sur sa part de responsabilité dans la tragédie postélectorale que lui-même a créée par son entêtement à ne pas reconnaitre sa défaite. Mais seulement de fausses complaintes sur les circonstances de son arrestation et ses conditions de détention à Korhogo. A l’écouter, à Korhogo, il était dans un goulag sibérien où l’obscurité était son compagnon de tous les jours. « Je ne voyais pas le ciel, sauf les rares fois où mes avocats venaient me voir », a pleuré Laurent Gbagbo devant la présidente de la Cour. Pour le champion de la refondation, s’il est à La Haye, c’est la faute à la France qui a ourdi un complot contre lui. « Ils ont fini le travail et laissé les forces de Ouattara terminer le reste », a-t-il accusé. Pas un seul mot sur son foireux hold-up électoral et la guerre qu’il a engagée et perdue. A la vérité, Laurent Gbagbo a utilisé la tribune que lui a offerte la CPI pour passer un message à ses partisans et à l’intelligentsia africaine qui a un problème avec l’Occident. Le « Woudy de Mama », à travers ce discours où il se présente en victime expiatoire, veut dire à ses supporters : « Voilà ce que Ouattara m’a fait. Vous devez donc continuer le combat contre lui pour me venger ». Aux intellectuels africains qui nourrissent une haine congénitale contre tout ce qui s’apparente à l’Occident : « Vous avez vu ! Ce sont encore les Blancs qui m’ont capturé, comme nos ancêtres, parce que je gêne leurs intérêts ». Mais, au-delà de cette pitoyable mise en scène, l’objectif du maitre illusionniste est de réécrire l’Histoire à son avantage. Laurent Gbagbo est un historien. Et il sait que le tribunal de l’Histoire est sans pitié contre les dictateurs de son espèce. Il a été sèchement battu aux élections. Mais au lieu de sortir par la grande porte en reconnaissant sa défaite, il a décidé de confisquer le pouvoir. Pire, il a livré une guerre meurtrière au peuple de Côte d’Ivoire qu’il a trahi en se rendant parjure. Il a, pour terminer, été arrêté grâce aux efforts conjugués des Forces républicaines et des forces impartiales qui sont intervenues, en vertu de la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l’ONU, pour neutraliser ses armes lourdes. Laurent Gbagbo a donc été non seulement battu sur le plan électoral. Mais aussi il a été défait au plan militaire. Une double humiliation que son égo surdimensionné refuse d’admettre. Sa préoccupation aujourd’hui, est donc d’amener la conscience collective à retenir de lui l’image d’un résistant de la trempe des Samory Touré ou Béhanzin qui ont été déporté par le colon blanc pour s’être opposé aux intérêts de la France. Une imposture que, certainement, l’Histoire ne lui concédera point. Parce que, malheureusement pour lui, il est difficile de travestir les faits historiques. Surtout à l’ère d’Internet et des nouvelles technologies. Comme il l’a si bien dit lui-même lundi dernier devant la juge Gurmandi : « Si on m’accuse, c’est qu’on a les preuves pour m’accuser ». Et pour ce qui est des preuves, Laurent Gbagbo sera servi le 18 juin 2012, date du début du procès. Et ce jour-là, il comprendra qu’on ne ruse pas avec l’Histoire.
JCC