Ses partisans veulent le présenter aux yeux du monde comme une victime. Lui-même joue à fond, on l’a vu lors de sa première comparution à la CPI, la carte de la victimisation. Mais l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, est tout sauf une victime.
Le chef de file de la refondation a semé le vent et la tempête qu’il récolte aujourd’hui est bien méritée. Cependant, à la barre de La Haye, l’ancien député de Ouaragio a tenté de se tailler une virginité sur la scène politique ivoirienne. Lui, le mal aimé de toute la planète, était assis tranquillement chez lui et la France de Nicolas Sarkozy, toujours elle, a surgi de nulle part pour larguer des bombes sur sa résidence et l’a capturé pour le remettre aux forces de son rival, Alassane Ouattara. En clair, a-t-il voulu fait remarquer, c’est un complot ourdi par la France qui l’a débarqué de son fauteuil présidentiel. A Korhogo où il était assigné à résidence avant sa détention préventive à la suite de son inculpation par la justice ivoirienne, le challenger du premier président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny en 1990, était, selon lui, maltraité par ses geôliers. «Je ne voyais pas le soleil. Ainsi d’autres pathologies sont venues s’ajouter à celles que j’avais déjà. J’ai mal aux poignets et aux épaules», a-t-il relaté pour coller à son image de victime. Trouble de mémoire ou manifestation de la mauvaise foi du champion de la refondation. Les Ivoiriens, en effet, ne sont pas devenus amnésiques en si peu de temps. Ils ont encore en esprit l’enfer vécu en 10 ans de règne de Laurent Gbagbo avec en prime 3000 tués lors de la douloureuse crise survenue après les deux tours de l’élection présidentielle de 2010. La volonté de Laurent Gbagbo et ses camardes du FPI de se maintenir au pouvoir malgré leur défaite dans les urnes a, en outre, précipité la Côte d’Ivoire dans une crise sans précédent. Les négociations se sont enchainées et tout le monde entier s’est lancé dans une opération de sauvetage du pays. Aveuglés par les délices du pouvoir, les refondateurs sont restés sourds aux appels lancés de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique et du monde. Pis, ils se sont enfermés dans une logique de défiance de tout le monde entier. Bien sûr, prêts à croiser le fer avec toutes forces qui viendront les déloger du palais présidentiel. Pendant ce temps, les populations civiles tombaient comme des petits lapins sous les balles assassines des forces pro-Gbagbo. Ils ont mené la guerre et l’ont perdu. Vaincus, les frontistes, au lieu de reconnaitre le tort fait aux Ivoiriens, se présente plutôt en posture de persécutés, de maltraités. Ils espèrent ainsi tromper et le peuple ivoirien et la communauté internationale. Peine perdue. Les dix ans de pouvoir ont suffi pour mesurer la capacité de manipulation de l’opinion des refondateurs. Le ‘’Woody’’ de Mama n’est, en aucun cas, une victime. Le disque de la manipulation est vieillissant et ne passe plus.
Lacina Ouattara
Le chef de file de la refondation a semé le vent et la tempête qu’il récolte aujourd’hui est bien méritée. Cependant, à la barre de La Haye, l’ancien député de Ouaragio a tenté de se tailler une virginité sur la scène politique ivoirienne. Lui, le mal aimé de toute la planète, était assis tranquillement chez lui et la France de Nicolas Sarkozy, toujours elle, a surgi de nulle part pour larguer des bombes sur sa résidence et l’a capturé pour le remettre aux forces de son rival, Alassane Ouattara. En clair, a-t-il voulu fait remarquer, c’est un complot ourdi par la France qui l’a débarqué de son fauteuil présidentiel. A Korhogo où il était assigné à résidence avant sa détention préventive à la suite de son inculpation par la justice ivoirienne, le challenger du premier président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny en 1990, était, selon lui, maltraité par ses geôliers. «Je ne voyais pas le soleil. Ainsi d’autres pathologies sont venues s’ajouter à celles que j’avais déjà. J’ai mal aux poignets et aux épaules», a-t-il relaté pour coller à son image de victime. Trouble de mémoire ou manifestation de la mauvaise foi du champion de la refondation. Les Ivoiriens, en effet, ne sont pas devenus amnésiques en si peu de temps. Ils ont encore en esprit l’enfer vécu en 10 ans de règne de Laurent Gbagbo avec en prime 3000 tués lors de la douloureuse crise survenue après les deux tours de l’élection présidentielle de 2010. La volonté de Laurent Gbagbo et ses camardes du FPI de se maintenir au pouvoir malgré leur défaite dans les urnes a, en outre, précipité la Côte d’Ivoire dans une crise sans précédent. Les négociations se sont enchainées et tout le monde entier s’est lancé dans une opération de sauvetage du pays. Aveuglés par les délices du pouvoir, les refondateurs sont restés sourds aux appels lancés de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique et du monde. Pis, ils se sont enfermés dans une logique de défiance de tout le monde entier. Bien sûr, prêts à croiser le fer avec toutes forces qui viendront les déloger du palais présidentiel. Pendant ce temps, les populations civiles tombaient comme des petits lapins sous les balles assassines des forces pro-Gbagbo. Ils ont mené la guerre et l’ont perdu. Vaincus, les frontistes, au lieu de reconnaitre le tort fait aux Ivoiriens, se présente plutôt en posture de persécutés, de maltraités. Ils espèrent ainsi tromper et le peuple ivoirien et la communauté internationale. Peine perdue. Les dix ans de pouvoir ont suffi pour mesurer la capacité de manipulation de l’opinion des refondateurs. Le ‘’Woody’’ de Mama n’est, en aucun cas, une victime. Le disque de la manipulation est vieillissant et ne passe plus.
Lacina Ouattara